Natation: 3800m / Vélo: 188km (dénivelée: 3800m environ)/ Course à pied: 42km (dénivelée: 400m environ)
Dimanche 14 août 2005, pour la 13ième fois (chiffre fatidique) je dépose mon vélo dans le parc. Mon 1er vélo y sera entré 7 fois (dont 5 fois avec une tringle à rideaux pour renforcer le guidon), le 2ième 3 fois (c'est celui-là qui aura été la cause de mon élimination en 99) et celui-ci pour sa troisième fois. Comme d'habitude, soleil éclatant et vent épouvantable. Sans doute même plus de vent que d'habitude, mais on verra bien demain.
Lundi 15 dans le parc à vélos, 5 à 6°C, pas plus. Derniers préparatifs, le commentateur (Olivier, voir les CR de Vendôme et Nouâtre) me reconnaît et me propose de dire un mot au micro. J'excuse Pierrot qui n'est pas là pour ce qui aurait pu être sa 15ième participation mais le TRI 91 essaiera néanmoins de faire bonne figure. À 30mn du départ, Manu s'aperçoit que son vélo est crevé. Ça ne surprend personne, les crevaisons de Manu c'est quelque chose de légendaire dans le club. On attaque et la question est réglée en quelques minutes.
6h, on se jette dans l'eau noire mais chaude (bien 23°C). Par contre le froid génère une brume au-dessus du lac qui donne un spectacle magnifique avec le soleil levant. Seuls les nageurs sous la couche de brume peuvent l'admirer. Absolument magnifique. Natation sans problème, si ce n'est une fille accrochée à une bouée « c'est par où, c'est par où????? ». Tout droit et fonce. C'est si beau que je me verrai bien faire un troisième tour.
Je sors en 1h18mn, ce qui est une performance moyenne (au mieux j'ai fait 1h14 et au pire 1h24).
Sortie du parc à vélo, le plus dur est maintenant de bien gérer le parcours vélo. N'oublions pas que j'ai fait 3 fois dernier en vélo avant que le parc ne ferme juste derrière moi, et une fois éliminé pour cause de 2mn de retard. La côte des Puys: Lulu me rattrape « Et putain con, avec seulllement trois séanceu de natation, c'est normalleu »; de toutes façons, il me mettra pas loin de deux heures en vélo. Puis l'arbitre: « 'oulez à d'oite et ga'dez vos distances »; le même qui avait dit à Eddy au triathlon de St Raphael: « tu fais Emb'un, mais mon ami tu n'aimes pas ton co'ps!! ». La descente vers le pont de Savines: l'ambulance postée dans son virage habituel n'est pas au rendez-vous, par contre à sa place il y a un gars par terre. Pas trop de mal il est assis et il y a trois motos près de lui. Montée vers Guillestre, ça passe plutôt bien, sortie du grand tunnel à 40,5km/h alors que les années précédentes je n'avais jamais dépassé 37km/h, c'est un bon indice et je continue à appuyer.
Carrefour du Queyras et attaque de l'Izoard sur 30x23 (eh oui, je prends de l'âge). Je double un concurrent qui est sur la plaque, du genre 52x18, et entame la conversation « mais tu es complètement con!! ». Visiblement il ne comprend pas, ce doit être un hollandaiset du côté de Rotterdam il n'ont jamais dû voir de plateau de moins de 50. Deux kilomètres avant Arvieux on le retrouve, à l'arrêt et se tenant les reins. Il y a des réalités incontournables. Sortie d'Arvieux, là c'est le coup de massue: le vent de face dans toute la ligne droite vers Brunissard. Jamais vu ça en 15 ans et même plus, il faut savoir que sans vent je roule (comme beaucoup d'autres) à 6,5km/h. Avec le vent c'est la même vitesse (car en-dessous on tombe) mais on souffre encore plus ce dont on n'avait pas besoin.
L'angoisse du temps limite est à son comble. Par contre il ne fait pas trop chaud et ça compense un peu. 40mn d'avance au passage à l'lzoard, je ne m'attarde pas d'autant plus qu'il ne fait que 5°C (du jamais vu non plus). Descente puis sortie de Briançon, et là surprise on a le vent dans le dos!!!! Presque 60km/h, on en profite pour avaler des kilomètres et je suis au pied de Pallon à 13h40 (si je suis au bas de Pallon à 14h, ça passe encore). Je passe en haut avant 14h ce qui me donne un peu de confort par rapport au temps limite. On retrouve vite le vent de face avant l'aérodrome (tout rentre dans l'ordre!) mais toutefois légèrement de travers gauche. Passage au pont en fer à 15h35, 10 ans que ça n'a pas dû m'arriver car je passe plutôt vers 15h50/16h. Les spectateurs dans Chalvet: « courage plus que 300m », 500m plus loin « courage, encore un petit kilomètre ». Je connais le parcours mètre par mètre donc ça ne me dérange pas, mais ceux pour qui c'est la première fois doivent plus ou moins apprécier. Pour les lecteurs qui ne connaissent pas, Chalvet ressemble à une tentative d'assassinat du triathlète. Je m'accorde une petite pause en haut. Ultime descente à bloc, une fille me crie « allez Paulo », pas pu la reconnaître.
Entrée dans le parc à vélo, je tombe sur Alain (Lefeuvre) qui joue les bénévoles cette année. Départ à pied, je sors du parc et là merde!!! J'ai oublié mon dossard sur le vélo (mais j'ai ma casquette UFO!!!), demi-tour, j'avais encore bien besoin de ça. Le départ à pied est quelque chose d'horrible, avec toute la volonté du monde on ne peut pas courir, il faut attendre deux kilomètres pour que la machine reparte. Rue piétonne, faire bonne figure. Il y a un resto qui a prévu de nous préparer quelques petites bières (fini le coca) mais je ne vois, ou alors les copains ont tout bu. Et soudain surprise: Joelle!!! Une copine du club qui est maintenant à Marseille et qui est venue nous applaudir. Par contre je n'ai pas vu le photographe habituel qui prend de si jolies photos. Je me rendrai compte le lendemain au stand photo qu'il à pris ma photo alors que j'étais en train d'embrasser Joelle. Ça fera un beau souvenir.
Elle m'accompagne un bout de chemin et là , mauvaise surprise, l'arbitre veut me coller un carton « madame, vous le laissez courir tout seul ». L'accompagnement sous quelque forme que ce soit est interdit et le règlement est appliqué à la lettre. Joelle s'en va et je la retrouve au deuxième tour au bout du lac et on continue un bout de chemin ensemble sur la digue. Un gars nous fonce dessus: « faites pas ça, l'arbitre est planquée à 100m et elle a failli mettre un carton à mon frère parce que je l'accompagnais!! ». Coriace celle-là , donc Joelle s'en va. 32Ième kilomètre, j'attaque la nuit avec mes lunettes de soleil comme il se doit. Le dernier bord du lac avant le parc à vélos, une femme me demande mon collier fluorescent en souvenir (le collier marque le 2ième tour et les comiques qui attaquent le deuxième tour pour finir de nuit – comme moi - ont droit à un collier fluorescent). Je le lui donne et le réalise quelques mètre pus loin: « merde, et si on me fait faire un 3ième tour??? là je serai en plus définitivement éliminé ». Un peu gêné, je le récupère: « excusez-moi, j'en ai vraiment besoin jusqu'au bout ». Je termine le marathon en 6h environ. L'arrivée est splendide comme d'habitude et même de mieux en mieux, une Holà de 100m, du délire et je gagne mon 12ième tee-shirt de finisher.
Direction la dernière table de ravito dans l'espoir de trouver une petite bière. J'en trouve une issue d'un sac de ravitaillement perso à l'Izoard que quelqu'un a oublié., merci cher inconnu.