Pourquoi l'Ironman de Nice?
Les copains ont prévu d'aller à Francfort le 10 juillet, malheureusement les inscriptions ont été closes vers le 20 octobre 2004 alors que j'étais à La Réunion au Grand Raid. Restaient ensuite Gerardmer le 26 juin ou Nice le 19 juin. C'est le 1er Ironman à Nice, auparavant c'était un « longue distance », soit 4km/120km/32km. Gros dilemme, le week-end du 26 juin il y a aussi Nouâtre (triathlon Courte Distance 1,5km/40km/1km, absolument génial) et les 100km de Normandie où ira Christian. Finalement j'opte pour Nouâtre le 25 et donc Nice le 19. Avec Dominique nous serons deux à Nice et la Normandie ce sera pour l'an prochain.
Recherche de l'appartement
Ca n'a rien à voir avec la course, ceux qui ne s'intéressent qu'à la partie sportive peuvent aller directement au paragraphe suivant, mais je le raconte parce que c'est trop fort. Ca c'est de l'organisation de choc. Je pars avec Dominique et nous allons dans l'appartement d'un copain (J-Y) que nous ne sommes pas arrivés à décider de venir. Trois jours avant le départ nous n'avons pas l'adresse mais un bout de plan avec une vague indication donnée par un autre copain qui y est déjà allé. Finalement la veille nous avons l'adresse. Sitôt arrivés à Nice nous nous y rendons et de toute évidence ce n'est pas là . Nous trouvons une rue avec un nom similaire qui s'avèrera être la bonne. Malheureusement une grande barrière barre toute la rue (et pourtant ce n'est pas une voie privée) et il faut une carte magnétique (que nous n'avons pas) pour entrer. Nous attendons la première voiture et nous la suivons. Pour entrer dans l'immeuble il faut une clef; en fouillant dans notre tas de clefs on trouve la bonne, indice que c'est bien là . Il nous faut 20 bonnes minutes pour trouver l'appartement en cherchant avec les clefs car évidemment il n'y a aucun nom ni N° sur les portes. Pour finir je casse la clef de l'appartement, mais comme on n'a pas toujours que de la malchance on avait un double. Direction le serrurier du coin pour refaire un double de la clef cassée. Surprise, pour sortir de la rue il faut un code!!!! Une dame arrive et nous demande ce que l'on bricole. On lui explique notre cas et elle nous dit que la grille n'est là que depuis le mois de Mai, qu'il n'y a pas de concierge et qu'on aurait dû recevoir une clef. Finalement elle nous donne 2 codes, tout baigne. Pour rentrer il suffit de taper le code de l'extérieur en aveugle derrière un poteau. Avec un peu d'entraînement ça marche. On se casse le nez à la porte du serrurier alors que nous sommes dans les horaires d'ouverture. Après quelqus minutes il arrivera quand même. Le bouquet ce sera le lendemain quand une autre vieille dame nous redemande ce que l'on bricole derrière le poteau. On lui explique notre histoire, et là elle nous dit « attendez, je vous passe ma clef », et elle nous passe tout son trousseau de clefs à travers la grille !!!! Hallucinant, ou alors on a vraiment une tête qui inspire confiance. Dans la rue on croise tout un tas de jolies jeunes femmes en robe ultra-courte qui semblent attendre leurs maris; lesquels ne doivent pas être très sympas car il me semble qu'elles attendent bien longtemps.
Préparatifs
Première chose: aller chercher les dossards. La jeune femme qui nous les remet nous signale qu'il y a une puce pour le chronométrage automatique et nous signale que le Velcro qui est fourni pour le fixer à la cheville est blessant et qu'elle en vend à 10€ . Bonjour l'arnaque. On retrouvera plusieurs fois des vendeurs qui tentent de nous fourguer un truc plus confortable. Ensuite préparation des différents sacs et installation dans le parc à vélos. Dans ce domaine on est plutôt bien rodés et on amène tout le matos sans problème et à l'heure. On est rangés par âge et je vois que je suis 1353 sur 1438 et Dominique 1265, ça ne nous rajeunit pas! Le vendredi soir il y a une traditionnelle pasta-party qui se révèle être une catastrophe. Quasiment rien à manger, un bon tiers des participants quitteront le repas très rapidement. Et du coup il y a du rab de gâteau, j'en prends 4 parts. Inadmissible quand on sait le montant qu'on a payé, que je juge inutile de rappeler ici.
Natation (4km)
A 10mn du départ, il fait environ 20°C, l'eau doit être à 23°C, le ciel est clair et la mer est d'huile. Splendide, la plus belle natation en 105 triathlons. Le seul bémol ce sont les cailloux de la plage, et c'est même vraiment une horreur.
6H30, le départ est donné à la seconde près. La Méditerrannée est quand même large, donc pas trop de bousculade au départ.
Ensuite c'est du pur bonheur, l'eau est d'un bleu magnifique. Première bouée à 800m, le paysage change, 2ième bouée 300m plus loin et on repart vers la plage pour une sortie de l'eau à mi-parcours (merci pour les pieds) et on se rejette à l'eau avec plaisir. 2ième tour toujours aussi beau avec quelques vaguelettes, j'en ferai bien 2 de plus mais il faut sortir. J'arrive en 1h19 ce qui est mon temps moyen et je n'ai pas trop bu d'eau salée. Il faut faire attention à l'eau salée, car pédaler en pleine chaleur avec la bouche pleine de sel, c'est horrible. Et comme d'habitude en eau de mer avec une combinaison foutue, j'ai la peau arrachée au niveau des coutures sous les bras et du col.
Vélo (180 km)
Transition bordélique, comme il se doit sur les Ironman. Le règlement – d'inspiration américaine - impose de se changer sous une tente. Evidemment elle est trop petite (après plusieurs centaines d'Iroman l'organisateur ne s'en est toujours pas rendu compte) et tous les concurrent se changent dans une panique générale. On traverse le parc à vélo (plus de 500m) avant le demi-tour sur la promenade des Anglais direction St Laurent du Var. Je croise Didier (un ancien du TRI91 qui a émigré à Marseille et que je revois de temps en temps sur les compétitions, sympa de le voir ici et en plus il arbore les couleurs du TRI91!! merci, Didier) à 20 m du demi-tour, il doit avoir moins de 30s d'avance. Ensuite faux-plat le long de la rive droite du Var direction Carros; les arbitres s'en donnent à coeur joie, arrivée de la moto silencieuse derrière les paquets et distribution générale de cartons (pénalités). Dans la côte de Carros-Village tout rentre dans l'ordre et on tire la langue en attendant le ravito.
Et là , première tuile: pas d'eau ou alors un peu d'eau chaude. Direction les fontaines publiques qui, heureusement, ne manquent pas. Je retrouve Didier à la fontaine et je repars devant lui. On roulera une vingtaine de km ensemble vers Roquesperon, le paysage est splendide mais le soleil cogne dur. Montée vers Gillette, de plus en plus chaud et de moins en moins d'eau aux ravitaillements. Les rares moments où il y a un souffle de vent, c'est pire qu'un sèche cheveux. Belle descente puis faux-plat descendant rive gauche du Var (pas du tout agréable, 10 km de RN en ligne droite avec vent de face). Traversée du Var et rive droite de nouveau vers Carros. Ensuite ça se durcit, il y a des dizaines de concurrents étalés dans le fossé; le soleil a fait son oeuvre. De mon côté je roule assez régulièrement (26km/h) ce qui me surprend un peu car le vélo est plutôt mon point faible. Le parcours est très bien sécurisé, on roule sans crainte alors qu'il y a quelques années à Nice un camarade de club est entré dans la calandre d'une voiture ce qui s'est soldé par 2 mois de béquilles.
Finalement je termine en 6h50 (180km) ce qui est certainement ma meilleure performance vélo sur Ironman. Je ne me doutais pas que j'allais le payer très cher à pied. Dominique est passé à mi-parcours avec près d'une demi-heure de retard sur le temps limite, heureusement il se ressaisit et arrive avec 10mn de marge.
Course à pied (42 km)
Changement de tenue à la transition. Là je me rends compte du problème: j'ai roulé sans chaussettes comme d'habitude mais avec la chaleur et l'effort j'ai tellement transpiré que mes chaussures sont trempées et j'ai des débuts d'ampoules sous la plante des pieds juste en arrière des orteils. Un truc qui ne m'est jamais arrivé et pourtant c'est mon 105ième triathlon. Promenade des Anglais direction l'aéroport: chaleur d'enfer, soleil dans les yeux; retour soleil sur la nuque. Quatre fois. Je choisis l'option alternance course + marche dès le départ et j'en verrai beaucoup qui font de même. On fait l'élastique avec les autres coureurs. Didier abandonnera à la fin du premier des quatre tours, et pourtant ce n'est pas un débutant. La promenade des Anglais c'est joli en carte postale, mais pour courir il y a jusqu'à dix files de voitures au niveau de l'avenue de Californie. Bruit + pollution, c'est un véritable enfer. Les ravitaillements ne sont pas plus glorieux qu'en vélo, il y a de l'eau (très chaude) et tout un tas de produits énergétiques super-méga-top mais que malheureusement je n'arrive pas à digérer, et aucun produit naturel. On est très loin des ravitaillements style TVC qui étaient absolument parfaits. Une power-bar m'a fait mal à l'estomac en vélo et donc je ferai tout le marathon en buvant de l'eau chaude et un tout petit peu de coca très chaud, ce n'est pas agréable mais on n'en meurt pas. Il faut ralentir l'allure et adopter une vitesse qui permet juste de finir sans tomber, j'en parlerai à Koline. J'arrive à encaisser beaucoup de choses, mais là quand même c'est méchant. Et c'est un peu triste car au niveau performance c'est foutu malgré tout l'entraînement que l'on peut avoir. Le déroulement de la course est un peu saoulant: demi-tour à 5,5km, on devine le 1er ravito le long de l'avenue en arc de cercle, on imagine le deuxième et on distingue la tente blanche de l'arrivée à l'autre bout de la Baie des Anges. Premier tour, un chouchou blanc et ainsi de suite. Deuxième tour, un rouge puis un vert et enfin un violet.
Finalement je mettrai un peu plus de 6 heures au Marathon, soit 14h54 en tout et 1032ième sur 1440 au départ. Dominique me reprend un peu de terrain à chaque demi-tour. Finalement, arrivé 1h30 après moi en vélo il me reprendra 30mn et arrivera en 15h50, soit 10mn avant la limite. Pom-pom girls à l'arrivée, mais ça ne remplace pas de l'eau fraîche.
Après-course
Après l'arrivée, je me précipite sur une bouteille d'eau fraîche gazeuse puis je m'assied et m'écroule sur une table en attendant Dominique. Je me relève 20mn après et là , oh surprise la bouteille a disparu. Je m'écroule à nouveau, écoeuré. Quelqu'un a dû être pris de remords, car quand je me relève la bouteille est revenue!! Oh joie!!! Le lendemain il y a un repas d'après-course et nous rencontrons des bénévoles très sympas qui étaient sur le parcours vélo. Trois femmes qui font ça régulièrement et avec qui nous avons fait un repas très agréable dans un cadre super le long de la plage. Nous faisons également la connaissance de Pascal dont c'est le premier triathlon. Il n'a malheureusement pas terminé (abandon en vélo) et c'est certainement dû à un surentraînement en vélo d'après ce qu'il nous raconte.
Finalement c'est une belle course. Je ne regrette pas d'y être allé car c'est un très beau parcours et je l'ai terminé pas si mal que ça, mais peut-être que j'en attendais trop. Je n'en ferai quand même pas des folies (on regrette surtout son argent car c'était très cher) et côté ambiance c'est très loin de valoir Embrun.