Je commencerai donc par le samedi après-midi où je me suis lancé dans la promotion de la Communauté de l’Ultra en tenant un petit stand UFO lors de la remise des dossards. Ça m’a permis de rencontrer plein d’UFOs (cyrano, ltdb et son joli chapeau, loran, marcop, patate – le clebs ??-, jacques, jeanpaul –tiens, un autre-, et même à 15mn de la fermeture : ufoot, et désolé pour ceux que j’oublie).
Dimanche matin la météo s’annonce idéale, nuit claire et température douce. Derniers préparatifs sur le parking et à 6h00 départ de J-C Peronnet pour qui quelques UFOs, dont bottle en particulier, s’étaient décarcassés en début d’année à propos d’une histoire de licence.
A 6h15 départ de tous les autres. Pleine lune, on y verrait presque comme en plein jour. Traversée de Royan, le front de mer puis la corniche vers Pontaillac et St-Palais s/Mer.
C’est un parcours que je connais très bien pour avoir vécu dans la région de 1960 à 1970. je décide de me caler à 125p/mn maxi, mais le parcours me plaît tellement que je pousse à 130/133. Descente sur une plage pour quelques centaines de mètres dans le sable. En arrivant à La Grande Côte, nous sommes accueillis par une voiture perchée sur les rochers et qui ne demande qu’à tomber à la mer !! Ensuite le sentier du bord de mer vers La Palmyre, le GPS affiche une moyenne de 11,4km/h, géant. Léger vent de dos, on en profite car au retour la musique va sûrement changer. Je cours en compagnie du dossard 158 et de sa très charmante épouse et accompagnatrice. On passe allègrement le point de demi-tour du « 50km » d'ailleurs juste à l'heure du départ de ce « 50km » Il me semble que Christian est derrière…….
Le phare de La Coubre et ce sont les grandes lignes droites dans la forêt de pins vers la Pointe Espagnole. Je m’acharne à garder la moyenne au-dessus de 11km/h, ce qui me fait monter à 135 p/mn et même plus. Les ravitaillements sont impeccables (eau, coca, dattes, figues, abricots secs, bref tout ce que je préfère), du coup j’en remet une couche et je passe le marathon en 3h58mn soit 5mn de moins qu’au Marathon de Sénart le 1er Mai !!!!. Je m’arrête pisser au km 44 et Christian en profite pour me doubler ; sans commentaire.
L’homme de tête me croise puis on quitte la piste pour entrer dans La Tremblade et c’est le demi-tour que je passe en un peu moins de 5h et en 88ième position environ à quelques places de Christian. Retour vers la piste en direction de la Pointe Espagnole, je maintiens la vitesse au-dessus de 10km/h avec maintenant vent dans le nez et les jambes qui durcissent. A chaque point de ravitaillement je perds 0,1 à 0,2 km/h. Je décide de marcher un peu plus longtemps à chaque ravitaillement. Mais décidément la météo est avec nous, le vent tourne vers l’ouest et on l’a de travers ce qui rafraîchit car le soleil tape, on ne pouvait pas rêver mieux. Je retrouve la charmante épouse du 158 (toujours scotchée à son téléphone portable) qui me dit que son mari a eu des velléités d’abandon pour cause de crampe. Faut pas abandonner, c’est pas bien. De mon côté j’ai de plus en plus mal aux jambes mais aucun problème aux pieds. Par contre avec la stratégie – ou l’absence de stratégie- adoptée, je me fais passer par une bonne vingtaine de concurrents avant La Palmyre.
Retour vers St Palais et Pontaillac. La marée a recouvert la plage et on court sur la corniche bien encombrée des promeneurs du dimanche. Là je me rends compte que je ne regarde plus les marques au sol et que je cours à l’instinct. En fait je connais assez bien le parcours et l’avoir fait le matin, même de nuit, m’a suffit à le mettre en mémoire.
Par contre ma vitesse vient de passer sous les 9km/h et la FC au-dessous de 100. Je regarde tristement les 8,8km/h au cadran du beau GPS. M’en fous. Pontaillac, j’irai bien me jeter dans les belles vagues (il y a quelques années, j’allais me baigner hors des heures de surveillance des plages pour être sûr de ne pas me faire virer par le CRS les jours de drapeau rouge). Un Kéké du Bocage m’accompagne sur un ou deux km puis repart devant car mes jambes sont de plus en plus mal.
La corniche, l’embarcadère du bac que nous avions eu à 1mn près l’an dernier avec la famille ufoot pour aller au Marathon du Médoc. La foule du dimanche, je perds un peu de temps à expliquer aux promeneurs que l’on court 100km….
Le dernier virage à gauche devant le front de mer et je vois les immenses projecteurs du stade à 200m. Là , un peu comme à Embrun derrière le parc à vélos à 500m de l'arrivée, je marche jusqu’à l’entrée du stade pour avoir la forme avant d'attaquer les deux tours. Entrée sur le stade, j’adore ça, c’est toujours un grand moment.
J'en profite pour faire une petite digression à propos du stade. Il y a quinze ans environ je faisais parfois le lièvre pour l'entraînement des filles sur le stade. Je courrais le 400m en 1mn14s à l'époque. 300m sur une base de 1mn20s et dégagement dans le deuxième virage pour les laisser filer dans la dernière ligne droite; c'était beau. La course sur stade a été joliment résumée dans « La Grande Course de Flanagan » pour l'épreuve du 100m quand Hugh Mc Phail demande de faire placer Dixie avec un mouchoir blanc à quelques mètres de la ligne d'arrivée.
Mais revenons à nos moutons: Je retrouve des jambes, et heureusement car j’ai l’impression qu’on cherche à me rattraper. J’en remets une couche, je ne vais quand même pas me faire taper sur un stade. La ligne d’arrivée franchie en 11h46mn, je me retourne et qui je vois : Loran !!!! Et Michèle est là près de la ligne d’arrivée après avoir attendu à peine 10mn.
Bilan de mon premier 100Km : un parcours splendide, historique dans mon cas, nuit de pleine lune, une météo de rêve, des ravitaillements impeccables, des copains, des huîtres à l’arrivée, et mon fils qui a terminé en moins de 10heures. Que demander de mieux ??