Ironman Trisapins à Cublize près de Roanne (3800m natation -théoriquement- 180km vélo et 42km course à pied).
Samedi 17 juin, en analysant le parcours et les temps limites imposés, je me pose de plus en plus de questions quant à mes chances de terminer en déposant mon vélo dans le parc. Heureusement, dans la soirée un SMS réconfortant viendra rapidement dissiper toutes mes inquiétudes.
Dimanche, 5h du matin, derniers préparatifs dans le parc. La journée s'annonce belle, le ciel est clair et l'eau est à 22°C. 6h10mn, les 220 concurrents se jettent dans le lac où nous devront effectuer deux tours. Au premier demi-tour, c'est droit vers le soleil que nous devons filer. L'arche d'arrivée est invisible à droite du soleil, rien à gauche non plus, donc c'est qu'elle est juste dessous. Je me laisse guider par l'écume ensoleillée dégagée par les concurrents qui sont devant moi (à noter qu'il y ene a beaucoup plus devant que derrière !!!), splendide. Sortie de l'eau à l'Australienne et replongeon dans l'eau. Un peu d'attention est nécessaire car on se retrouve face aux concurrents qui arrivent vers la sortie de l'eau et qui, sans doute aveuglés par le soleil, n'ont pas voulu piquer dessus et n'ont pas vu où se trouvait l'arche d'arrivée. Deuxième tour, ça paraît bien long. On apprendra par la suite que la distance n'est pas de 3800m, mais de 4700m ou 4800m. Pas grave, c'est pareil pour tout le monde.
Au bout d'1h et 38mn je sors enfin de l'eau et saute sur le vélo. J'en oublie les gants, mais je m'en rends compte trop tard je suis déjà sur la route. Une boucle comportant quatre côtes à effecuer trois fois pour un dénivelé total de 2600m. Ça grimpe méchamment, mais on mérite ensuite qulques belles descentes. 52Km/h au droit du panneau 50 à l'entrée du village de Marnant, salut la maréchaussée !! Un peu plus loin un panneau nous annonce un « verglas fréquent » à l'entrée de Thizy, mais autour de 30°C on n'y croit qu'à moitié. Ensuite c'est le col du Pavillon qui nous fait profiter d'un peu d'ombre dans une belle forêt de sapins. Une belle descente et c'est le col de Favardy. Ensuite c'est la descente très raide de St-Bonnet le Troncy. Plus loin c'est le col de la Cambuse et ses magifiques lacets dans la descente qui nous ramènent autour du Lac des Sapins. Passage à 35/40 km/h devant le lac et c'est parti pour un deuxième tour. Après la petite boucle aditionnelle « spéciale ironman », on tombe sur le gros de la troupe du B (vélo 100km) qui est parti à 8h30mn. Je suis content de voir que je ne suis pas largué et que j'arrive même à en remonter certains.
Col de Favardy pour la deuxième fois, qu'est-ce que je vois devant moi ?? Le dossard N°50 ? C'esr Olivier B, le pauvre zigzague sur la route, il a l'air de souffrir. Visiblement un problème de braquet. Je prends bien soin de me ravitailler comme il faut (eau + coca + bananes + pain d'épices). Je me fais dépasser par la tête de course et constate encore une fois qu'on ne joue pas dans la même catégorie.
Troisième tour, maintenant c'est la solitude et il faut tenir sans que l'allure s'écroule. Col du Pavillon, pas de problème. Col de Favardy, la je mets carrément trois dents de plus pour passer, mais je mouline et l'allure se maintient. Troisième descente du col de la Cambuse, l'arrivée n'est pas loin mais je rate la bifurcation vers l'arrivée et repars pour un quatrième tour !! Pas pour longtemps, je m'en rends compte immédiatement.Je dépose le vélo avec plus de 30mn d'avance sur le temps limite, ça se présente donc bien pour l'arrivée finale (il ne reste plus qu'un marathon !).
Après une transition assez rapide, me voilà reparti à pied. Au moment où je pars je vois Hervé B qui achève son premier tout et me balance son ravito perso qui ne lui sert plus. Le démarrage s'annonce plutôt bien malgré la chaleur qui s'accentue. Le kilométrage n'est pas indiqué sur la route mais j'arrive assez bien à évaluer la vitesse et je trouve mes repères. Les ravitos sont bien fournis, eau + coca + eau gazeuse et divers trucs à manger (mais je ne mange jamais sur le marathon).
Ma vitesse augmente tout doucement et je pense atteindre le demi-tour (un peu plus de 10km) en moins de 1h10. La route traverse une zone industrielleet l'on voit au loin une grande cheminée d'usine qui à mon avis ne doit pas être loin du demi-tour. Effectivement nous traversons Amplepuis où nous faisons emi-tour. Vers le km15, je rattrappe Didier F qui a l'air bien atteint par la chaleur (il abandonnera à la fin du 1er tour).
Maintenant le parcours est bien connu; la seule différence avec l'aller c'est la fameuse côte dite « Monstress » qui finalement n'est pas si impressionante car elle fait à peine 100m. J'attaque le 2ième tour après 2h30mn de course. Je croise l'ambulance qui vient de ramasser sept coureurs sur moins de 10km. Après le demi-tour du km30, j'estime le nombre de coureurs derrière moi à quatre au maximum. Devant moi Manu qui avait une heure d'avance au premier tour ne doitplus être qu'à 5mn; il abandonnera à 7km de l'arrivée seulement. La chaleur fait des ravages. Au pied de la Monstress une dame s'inquiète si elle doit attendre son mari (dossard 84 en rouge et noir) ou s'il a abandonné quelque part (auquel cas ça ne sert à rien d'attendre), je lui confrme que c'est lui qui est derrière moi à 20mn environ.
Je termine 157ième en 15h34 à la nuit tombante, à 26mn du temps limite. C'est mon dix-huitième Ironman. Impossible de trouver une bière du côté de l'arrivée, décevant. Je trouve un melon que je mangerai bien, mais une dame me le déconseille fortement car ce n'est pas indiqué après ce genre d'effort paraît-il.
Je retrouve Olivier qui finalement a abandonné au bout du 2ième tour vélo, je suis triste pour lui car il comptait énormément sur ce parcours vélo. Mais un Ironman restera toujours un Ironman et génèrera toujours sa collection de victimes. Jusqu'à quand arriverai-je à en terminer ? Je n'en sais rien, mais ce qui est sûr c'est que j'y retournerai. Je me battrai sans doute de plus en plus avec le temps limite, mais j'y retournerai.