53 km, un peu plus de 2000m de dénivelée et de la boue au programme.
Dimanche 2 avril, 6h du matin, j'arrive près d'Auffargis où on nous dirige vers le parking dans les bois. Je m'apprête à rejoindre le départ à pied mais on m'annonce qu'il y a une navette; finalement j'opte pour cette solution qui me permet de retrouver Bottle que j'avais connu ici même l'an dernier. A la remise des dossards je retrouve Ysolo, qui n'a pas eu de cas de conscience à propos de la navette puisqu'il est venu directement de chez lui (Briis sous Forges à 22km) en courant. Respect, les amis.
Je retrouve Remy (le grand patron de la journée),Val, Phil et fais la connaissance du Chacal et de Bruyas.
Cette année départ de nuit à la frontale. Théoriquement, car finalement tout le monde a l'air d'attendre bien au chaud que le jour se lève. Ultimes recommandations de Rémy et on s'élance sur le coup de 7h25. Et c'est parti, ça monte, ça descend, ça remonte, etc..... J'ai pris les bâtons pour soulager ma cheville droite toujours douloureuse mais je ne les mettrai en action qu'après le premier ravito quand le peloton commencera à s'étirer. Je pars moins vite que l'an dernier où j'avais mis 2h15 sur la première boucle. Je me fais vite dépasser par plein d'UFOs, d'abord Phil (super-pêche le patron), puis Soul qui reste un bon moment à discuter avec moi (encore merci car on ne joue vraiment pas dans la même cour), et enfin Ysolo. Cette année on voit que c'est une organisation avec de gros moyens (merci, Rémy) car on a droit à un brumisateur permanent. J'arrive au ravito en 2h25 où je retrouve Ysolo avec qui je repars pour la deuxième étape.
Là c'est le dévers pendant 10km, gras, très gras. Tellement gras que le sol se dérobe sous mes « Montrail » et je me retrouve dans une figure de style avec les bâtons en guise d'hélices. J'achève avec le coude droit sur un rocher, ce qui me déclenche un peu de panique car j'ai un vieux souvenir de 2 ou 3 semaines de plâtre pour un exploit similaire au Raid 28 1999. Je vérifie immédiatement si ma main droite fonctionne, c'est OK, et je sens qu'on me remet sur pied. J'intervertis les bâtons car le droit est plié et il m'en faut absolument un à droite pour soulager ma cheville. L'autre ne sert plus à rien mais je le ramène pour le réparer. Je repars maintenant loin derrière Ysolo. Après la dernière grande côte je tombe sur le ravito N°2 où un grand gaillard m'annonce que c'est fini car la limite était à 5h et on est déjà à 5h20. J'avais oublié.
Jusque là rien de grave, mon dossard est planqué dans le sac du fait de la pluie, rien n'est perdu. Plus grave c'est que le débalisage a déjà commencé. Il me reste 300m pour réfléchir avant de couper la route et d'avoir à décider de la direction à prendre car il n'y a plus une minute à perdre. Je rassemble mes souvenirs de l'année passée car c'est justement le tronçon qui avait été sauvagement débalisé par des autochtones peu amateurs d'Ultra. Le retour de la boucle est légèrement à gauche à travers bois en parallèle du grand chemin qui part un peu vers la droite. La bénévole qui assure le passage de route use de tous ses arguments pour me dissuader de continuer, mais il faut plus que des paroles pour m'arrêter. Je prends le grand chemin pendant 300m, là je vois au loin les premiers concurrents sur le retour, je pars vers la droite dans le bois, puis un peu à gauche vers le nord et j'espère retrouver le parcours devant les débaliseurs. Au passage je rencontre un autre concurrent qui tente le coup mais qui court en sens inverse. Je poursuis mon idée et là, en plein dans le mille, on tombe sur les deux débaliseurs un peu ahuris de nous voir là mais qui finalement nous laissent continuer car nous sommes sur le parcours balisé.
Maintenant on ralentit un peu le train, et soudain qui j'entends arriver derrière moi, Ysolo !!! J'ai dû le dépasser juste après le ravito en cherchant le chemin. Ensuite la boucle est un peu longue pour revenir au ravito mais le profil est nettement moins dur. Je termine cette boucle en 2h45. Un bon ravito et c'est reparti pour le dernier tronçon. Sans histoire, je fais le yoyo avec un JDM de Bures sur Yvette jusqu'à l'arrivée que je franchis au bout de 9h46. Pas fâché d'en avoir fini avec environ une demi-heure de plus que l'an dernier. Les jambes pas trop fatiguées mais en rage de m'être esquinté le coude car ça va mettre plusieurs semaines à guérir. Par contre la cheville a bien tenu et va même mieux qu'au départ.
Je retrouve Val, en tenue N°1 et tout frais reposé, et Phil qui m'annonce qu'il n'a pas fini. Ca me rend triste car je l'avais vu vraiment bien parti sur la première boucle. Et soudain qui voilà, juste 10mn derrière, Ysolo !!! Si la pluie ne se remet pas à tomber, il envisage de rentrer chez lui à pied (+22km), ça c'est de l'UFO. Et le repas d'après-course est le bienvenu, merci Rémy.
Bilan de la course, je constate qu'avec l'âge ça ne s'améliore pas mais que ce n'est pas encore complètement foutu, j'arrive à rejoindre la ligne d'arrivée à peu près entier.