CR Triathlon de Belfort

Dimanche 25 juillet 2004

On remet ça donc, après Dijon la semaine dernière, une 2ème B pour parfaire le test de forme avant Embrun.

Dès les préparatifs, je commence à frapper fort. J'oublie à la maison la ceinture de mon Polar, mes bidons, heureusement mon Papa a ça en réserve, donc ils ne me feront pas défaut sur la course. On mange la veille dans un excellent petit resto dans Belfort, pas mauvais le vin du Jura, et départ donc dimanche matin à 10h30.

Surprise, pas de combinaison car l'eau est chaude. Entre 25 et 26 degrés. Effectivement c'est chaud. Je ne mets pas la ceinture du Polar dans l'eau car sans combi j'ai peur qu'elle soit arrachée. La natation se passe sans encombres, je pars tranquille derrière le troupeau et prends mon rythme et ma place au bout de 300m. Je rêvasse pendant que je nage, je pense à tout sauf à la course. Après une bonne grosse cinquantaine de minutes - sans la combine ça va moins vite - je sors de l'eau, et hop sur le vélo.

Surprise numéro 2, j'ai percé. Damned, mon pneu s'est dégonflé pendant que je nageais, je suis à plat. Mince alors, je répare donc, 10 mètres après la ligne blanche qui marque l'endroit où normalement on est censés commencer à pédaler. Je garde calme et bonne humeur, rien ne sert de s'énerver, il fait beau, et puis bon ça ne devraiy prendre que quelques minutes. Par contre je me dis que Jean-Paul devrait me dépasser, car je suis sorti avant en natation, mais vraisemblablement pas de beaucoup. Enfin je ne le vois pas. Je répare tranquillou, doit expliquer rapidement à la spectatrice qui veut m'aider que non elle ne peut pas je dois réparer seul, puis finalement je pars, en oubliant presque de fermer ma trousse à outils, et en laissant ma vieille chambre pourrie à la spectatrice en question, qui la confiera à l'organisation. D'un point de vue 100% strict ça revient à profiter d'une aide extérieure m'enfin quand même c'est ridicule de me trimabaler avec une vieille chambre à air pendant 85km alors que je peux la laisser ici sur place sans soucis.

Je pars donc en vélo. Je me fais moins doubler qu'à Dijon, forcément avec le retard que j'ai pris sur ma crevaison je suis plus "dans le ton". Ceci dit quelques coureurs me doublent quand même sur les 10 premiers kilomètres, qui sont plutôt roulants. J'y vais cool, je sais que ça va monter après, donc pas d'affolement. Je galère pour mettre en marche le Polar. Ce pignouf d'équipement électronique ne veut pas capter les messages de la ceinture, car comme je ne l'ai pas porté dans l'eau, il doit croire que c'est foutu, qu'il n'y arrivera pas. Seul moyen que je connaisse de lui faire comprendre qu'il faut relancer l'acquisition: arrêter puis redémarrer le chrono. Du coup mon chrono marquera n'importe quoi. Boaf c'est pas très grave.

Arrivent donc les permiers signes de côtes, puis vers le 20ème km, ça commence franchement à grimper. Et là, comme à Dijon, je commence à rattraper du monde. Franchement. C'est clair et net, en côte j'avance bien. En plus j'ai le triple plateau. Je le sors après 2 ou 3 km de côte, c'est parfait, je double sans peine des types qui galèrent avec leur cadre en carbone et braquet de plaine. Du beurre. Mais mais mais... ...que vois-je? Mais ou c'est bien Jean-Paul devant. Bon, en voilà un qui va être surpris de voir son fiston revenir de derrière. Il doit me croire devant - et moi je le croyais derrière - car on ne s'est pas vus lors de ma réparation à la sortie du parc. Je le double donc, mais il avance bien, il est plus rapide que la moyenne des autres coureurs que j'ai croisés. Il me signale qu'il reste 4 ou 5 km de côtes. Moi je me sens bien, de toutes façons je suis ici pour me préparer à Embrun donc pas de scrupules à bourriner dans la côte, il faut que ça passe. Si jamais je reste en travers à 2 km du sommet eh bien ça me fera un entraînement psychologique pour Chalvet. Il se trouve que je n'exploserai pas, j'arrive au sommet tranquille, les jambes un peu dures mais rien de grave, et bien rassasié car j'ai profité du ravito juste avant la fin de la côte.

Maintenant la descente. Aïe aïe aïe ouille ouille ouille c'est gravillonné de partout! Amenez-moi 2 types de la DDE que j'en prenne un pour taper sur l'autre. C'est maxi méga dangereux. Il existe pourtant des procédés qui permettent d'éviter ce concept de la route avec une fine couche de gravier pas prise dans le bitume dessus, exprès pour se casser la figure et se raper la peau. Bande d'assassins! Après on va nous faire la leçon de morale sur "rouler vite c'est dangereux" mais par contre gravillonner une route de la sorte ça ne l'est pas peut-être? Je suis énervé, je n'ose même pas imaginer comme ça doit être dangereux de débouler là-dessus en moto...

Vélo
Très joli parcours vélo, varié, rien à dire. La photo est prise sur la fin, sur la portion commune vélo/càp.

Enfin j'arrive en bas sain et sauf. Ouf. La suite, c'est une énorme descente super large, super roulante, un vrai billard. Puis quelques petites côtes entrecoupées de plat. Quand ça monte je rattrape un peu, quand c'est plat je me fais un peu reprendre. Sur la fin du parcours j'en reprends même sur le plat. 85 km c'est pas vraiment assez pour me faire tourner de l'oeil, même si c'est vrai que j'ai vraiment mal aux jambes. J'ai les cuisses douloureuses mais elles fonctionnent bien. Je compte sur le fait que tout ceci va disparaître dès que je vais commencer à courir. Et puis surtout je prends le temps de manger un bout de banane et un carré de barre chocolatée (fondue) au dernier ravitaillement vélo. On n'est pas des sauvages donc je m'arrête pour prendre tout ça, merci au bénévoles et rendez-vous sur la course à pied.

Petite parenthèse: le triathlète moyen est un fameux dégueulasse. Ou plutôt: certains triathlètes sont vraiment des porcs, la phrase précédente faisant un amalgame gratuit et un procès d'intention. En effet, tout au long du parcours vélo, et à pied aussi, j'ai pu voir des tubes de gel type "coup de fouet" par terre, dans le fossé, de préférence bien loin des aires de ravitos qui sont nettoyées par les bénévoles. Tout ça pour faire des places misérables de 50 ou 100ème si ça se trouve. D'ailleurs même pour finir 1er ce ne serait pas acceptable. Tiens, et la semaine dernière, à Dijon, j'en ai vu un avec une power-bar emballée au départ natation. J'espère qu'il avait des poches dans sa combi pour mettre le papier, mais j'en doute. Bref, coup de gueule, si jamais j'en chope un sur le fait, je le dénonce aux commissaires de course direct, ça ne fait pas un pli. Perso, il m'arrive bien de jeter un gobelet par terre mais bon je fais ça 10m après le ravitaillement et près d'une poubelle, comme ça c'est clairement identifié, il suffit de nettoyer là et puis c'est tout. Et en général surtout je repose mon gobelet sur la table, ça me prend 3 secondes mais bon on n'est pas très nombreux à fonctionner comme ça.

Mais revenons à la course. Course à pied donc. Comme à Dijon, je pars et me sens tout de suite très bien. Un coureur qui part en même temps que moi lâche à sa famille venue pour l'encourager "je suis cuit". Bon, ben moi j'ai la banane, c'est mon jour de chance, youhou! Je m'arrête faire une petite pause technique, hésite un peu sur le parcours au début, et puis zou c'est parti. J'attends avec impatience la côte car il paraît qu'il y en a une.

C'est vrai il y en a une. Elle fait du dégât chez les concurrents. Y'en a qui marchent. En plus il fait bien soleil. Pas très chaud mais suffisamment pour en incommoder certains. Moi la chaleur ça ne me gêne pas tant que ça donc c'est plutôt une bonne nouvelle. Il y a un ravito en haut de la côte puis un plus loin au 4ème km. Comme il y a 4 tours ça fait 8 ravitos sur 21 km, on peut le dire, c'est large et confortable. Je rattrape donc du monde et j'en rattraperai jusqu'à la toute fin.

Finalement je bourre un peu moins qu'à Dijon. Peut-être aussi un peu de prudence par rapport au soleil et à mon genou gauche qui a été douloureux pendant tout le début de semaine. Entre le 5ème et le 15ème km celui-ci me menace mais finalement la douleur disparaît. Au 19ème je commence à avoir mal au ventre. Un tout petit peu mais suffisamment pour que je me dise que c'est tant mieux que ça s'arrête, et aussi ça me sert de rappel à l'ordre: à Embrun il va falloir la jouer fine pour arriver à courir dans des conditions correctes jusqu'à la fin, tant est que ce soit possible.

Course à pied
Super finish, je me fais plaisir en forçant un bon coup.

Une fois arrivé, je constate que mon temps de 6h09 n'est pas méga glorieux dans l'absolu ceci dit le parcours était "sélectif" comme on dit. Mais je m'en fiche, ce que je vois surtout, c'est que j'arrive à terminer au sprint, et s'il est vrai que j'aurais eu du mal à aller plus vite - la moindre accélération en natation, en vélo ou à pied me mettait dans le rouge en 1 minute - j'aurais pu continuer pendant un certain temps, c'est certain. Objectif atteint donc, je ne dois pas être loin d'être prêt pour un Ironman.

Je profite de mon avance sur Jean-Paul pour prévenir l'animateur que c'est son 100ème triathlon aujourd'hui. Ca se fête! L'animateur ira donc l'interviewer à l'arrivée, c'est cool. 100 triathlons quand même, c'est pas mal... Je m'en veux presqu'un peu de l'avoir amené à Dijon car du coup Embrun sera son 101ème et non le 100ème. Embrun 100ème triathlon ça avait de la gueule, quand même, mais bon tant pis c'est comme ça hein. Dans tous les cas ce triathlon de Belfort était très bien organisé, bien chouette, et je ne regrette vraiment pas le déplacement.

Bon, ben en parlant d'Embrun tiens, c'est dans 3 semaines. Plus que 10 ou 15 jours d'entraînement (acharné?) en ce qui me concerne, et après, ça va chauffer!

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Mis à jour le jeudi 19 mai 2005.