Je vais au boulot en courant

Vendredi 13 février 2004

Voilà, je me suis enfin pris par la main pour faire une sortie longue. Le thème: aller de chez moi au boulot, à pied. J'avais déjà pris l'habitude l'été dernier de faire ce trajet aller et retour en vélo, mais l'idée cette fois c'était de le faire à pied. A pied c'est long, 32km. Oui mais si je veux me préparer pour la diagonale des fous de la Réunion, il vaut peut-être mieux que je m'entraîne, et ne pas rechigner devant les km. Il est vrai que c'est un peu tôt, j'ai repris l'entraînement il y a seulement 6 semaines, j'ai moins de 200km au compteur, j'ai du bon gras sur le bide pour lutter contre la morsure du froid hivernal, bref, cet entraînement de 32km je pense que n'importe quel entraîneur normalement constitué m'aurais dit de ne pas le faire. De ne surtout pas le faire même. Mais voilà, moi j'ai pas d'entraîneur, voilà, prout. D'après ce que j'ai lu sur le Net, le risque avec cet entraînement exagérément long, c'était la blessure bête et stupide. Ceci dit une de mes petites fiertés en course à pied c'est d'avoir (presque) toujours su anticiper les bobos. Dès que ça fait mal à un endroit louche, je ralentis. Je ralentis sur le moment, tout de suite, de quelques km/h, et puis je baisse la dose d'entraînement hebdomadaire. Voire je coupe tout. Et ça marche pas mal. Je n'ose croire que si je ne me fais pas mal c'est parce que je suis indestructible 8-) car évidemment si je fais quelque chose de déraisonnable je vais me fusiller comme n'importe qui. Enfin bon voilà, je me suis décidé à faire une sortie exagérément longue par rapport à mon niveau actuel, avec les petits risques que ça comporte, mais aussi avec tous les avantages, en particulier le fait que si ça passe, c'est très bon pour le moral.

C'est redoutable ce genre d'entraînement pour ne pas défaillir à 20km de l'arrivée quand ça fait déjà des heures et des heures que la compétition a commencé. Dans pas mal de plans d'entraînement de marathon (voire de 100km) que j'ai vus en ligne, la dose d'entraînement en terme de kilomètres et de sorties longues n'était pas franchement impressionnante. Certainement ces plans sont efficaces et donnent de bonnes performances mais je doute fortement de leur capacité à forger des coureurs au profil "finisher" qui vont finir coûte que coûte et surtout éviter les pièges en forme de "mur du 30ème kilomètre" ou plus grave d'hypoglycémie qui se termine en "badaboum dans le fossé". J'ai vu ça une fois sur un Ironman, c'est impressionnant. Le type tangue un coup à gauche, un coup à droite et vlan par terre, civière et ambulance. Donc voilà ma théorie à moi c'est de dire que la sortie longue c'est le nerf de la guerre pour ce qui est du psychique et de la gestion de course. Peut-être que physiquement on arrive au même effets biologiques en faisant des entraînements plus pointus et moins bourrins mais quand je regarde autour de moi les coureurs qui sont réputés ne pas flancher au moindre coup de vent, en général le concept de sortie longue ils connaissent. D'un certain point de vue peut-être que certains abandons qui moi me paraissent bizarres peuvent être expliqués par ces fameux entraînements hyper pointus basés sur des sorties VMA machin bidule et très peu de long. J'explique: à priori si on suit ce type d'entraînement c'est qu'on cherche la performance, ou au moins le meilleur rendement entraînement / performance. Il y a donc deux effets. Premièrement, comme ce sont des entraînement très précis, le moindre écart peut tout gâcher. Avec un entraînement basé sur des séries de 400, 1000 ou 2000 mètres, si on change trop les paramètres je suis sûr qu'on foire le mélange. A l'inverse quand le plan d'entraînement repose plus sur du kilométrage, je pense qu'il y a moins de risque de réglage. Deuxièmement, la personne qui se casse la tête à faire plein de séances de vitesse et tout le tremblement, je comprendrais que ça la gave de courrir à 8km/h, en marchant la moitié du temps, avec envie de vomir et les jambes en béton. Alors que la personne qui prend son pied à s'entraîner pendant 4 heures de rang l'hiver, je la vois plus dans ce rôle là. Chacun son style. Ceci dit les problèmes des plans d'entraînements avec kilométrage gargantuesque on les connais: vie de famille et professionnelle difficiles à concilier avec les absences répétées "salut je pars m'entraîner" et risques hyper importants de se casser quelque chose avant la course.

De là ma théorie sur l'entraînement: ce qui est vraiment dur c'est de concilier sa "vraie vie" (famille, boulot, amis...) avec le sport. Le reste, les plans d'entraînement avec des séances de résistance, d'endurance, de vitesse, c'est de la gnognotte. Le véritable enjeu c'est de ne pas pourrir toute sa vie au nom du sport. Et là la méthode n'est pas écrite dans les bouquins ni sur le Net, c'est chacun sa merde.

Bon, allez, assez théorisé, voici donc un compte-rendu de cette mémorable matinée. Déjà la préparation le soir. Un peu fébrile, je prépare mon sac. Je décide de prendre la lampe de poche qu'on se réserve pour éclairer lors des coupures de courant à la maison. J'hésite à prendre des piles de rechanges. Non, je n'hésite plus le sac est déjà trop lourd. Je renonce aussi à la banane. Les barres de céréales suffiront, la banane ce sera pour le petit déjeuner. C'est un bon test ce sac car comme je suis obligé d'y mettre mes affaires propres pour le boulot, mes clés, mon portefeuille etc. j'arrive à un poids non négligeable qui n'est peut-être pas très éloigné de celui du vrai sac qui me servira lors du raid. Je monte sur la balance le soir, sans le sac, verdict 89,2 arghhh! Avec le sac 95,2. Ouyouyouye ça va pas être facile, je referai un test sur la balance demain. Hop au dodo.

Lendemain matin, réveil à 4h, assez facile finalement car cela coïncide avec un réveil d'Adèle. Je fais la bise aux filles et je descends me préparer. Tout est prêt, je traîne pour prendre mon petit déjeuner, me brûle en buvant mon thé, vais chercher des gants au sous-sol, mets le portable dans la poche du sac et hop dehors. C'est tout calme. A 4h40 Argenteuil c'est mort de chez mort, c'est moi qui vous le dis. Pendant ces préparatifs, j'ai presque eu l'impression de me préparer à une compétition. C'est tant mieux, ça fait un bon entraînement, forme physique et psychologie 2 en 1 comme le shampooing. Ah oui, j'oublais, le test sur la balance que je m'étais promis de faire donne 89,8 avec les habits mais sans le sac et 95,2 avec le sac. Conclusion le sac a maigrit pendant la nuit, d'autant plus que j'ai remplacé mon gros coupe-vent rouge par le coupe-vent léger du Tri91, mais moi je suis vraiment gros. D'ailleurs ça me fait dire que vraiment les indices de masse corporelle sont mal taillés. C'est vrai que j'ai du bon gras sur le bide mais de là à dire que je suis hors de la norme, je trouve ça exagéré. Essayez voir de faire un calcul sur le Net, avec 1m83 et 89kg on est bien au dessus de la limite. J'aimerai bien voir ceux qui décident de ces limites sur un terrain de sport, histoire de leur montrer mes semelles 8-) Bon, à la limite moi je me sens bien comme ça mais sachant que certains complexent, je trouve archi-nul de placer la limite "trop gros" si bas. Concrêtement le gars qui fait 120kg pour ma taille, s'il maigrit de 30kg et arrive à 90kg, poids qui permet de faire du sport, de bien vivre, j'en suis la preuve, eh bien il sera toujours classé gros. Trop nul.

Voilà, donc je sors, 1er mètres tranquilles, je regarde le cardio monter: 90, 110, 130. Stop c'est fini il se cale à se niveau. Bon, c'est bien. J'évite de piloter ma course au cardio. En général je règle mon allure au feeling, puis je regarde le résultat, en en tenant compte pour info, mais sans forcément rectifier l'allure. Ca me gratte de partout, c'est très désagréable. J'essaye de trouver le coupable. Pas le sac, il y a trop d'épaisseurs entre lui et moi. La polaire est hors de cause, j'ai couru avec plein de fois. Le cycliste à manche courte, je l'ai porté à même la peau plein de fois. Reste le débardeur de course à pied. Je l'ai déjà mis mais sans rien dessus donc il ne collait pas systématiquement à la peau. J'essaye d'imaginer les quelques heures que je vais devoir passer comme ça, et j'angoisse un peu. Enfin bon, j'essaye de ne plus y penser. D'autant plus que maintenant ce sont les jambes qui se manifestent. Un peu mal à gauche, à droite, je me dis que ça doit être parce que je suis froid. Il ne fait pas très chaud ce matin hein. Je croise quelques personnes et me demandent bien ce qu'ils peuvent foutre dehors à 4h50 du matin. Je pense qu'ils me rendent bien la pareille. Petit point chrono avant de tourner à droite à la pharmacie, j'évalue que j'ai plusieurs minutes de retard sur mes temps habituels, lors d'entraînements de 10, 15 ou 20km. Normal. J'ai l'impression que le sac ne me ralentit pas tant que ça. Il est super ce sac, j'ai du le payer quelques dizaines d'euros, mais j'aurais pu en donner le double ou le triple tellement il me convient. Volume, tenue, aspects pratiques, couleur, look, tout me plaît. Un "Karrimor hydro 20" pour les currieux. Faudrait que je leur écrive pour leur dire tout le bien que je pense de leur produit.

Bon, j'arrive dans la rue commerçante de Bezons, cette fois je peux commencer à mesurer le retard par rapport à un entraînement normal. 25 minutes là où il m'en faut 20. Ces chiffres seront confirmés par la suite. A noter que je n'ai aucune vraie idée de l'allure à laquelle je cours. En fait mes souvenirs d'allure précise datent de 7 ou 8 ans. Depuis chaque fois que je cours j'essaye de me rappeler ce que c'est que "5 au 1000" et je me base là-dessus mais c'est du grand flou. Ca ne me gène pas plus que ça, tout est relatif, du moment que je garde à peu près la capacité à évaluer "je suis capable de tenir ce rythme pendant n minutes" je ne m'inquiète pas. Je commence à prendre le rythme, j'essaye de voir si des ennuis pourraient poindre. J'ai l'impression que j'ai déjà un peu mal aux guiboles, j'espère que ce n'est qu'une impression sinon c'est foutu, à 6km si j'ai mal je ne risque pas d'en faire 32. Je ferme ma polaire, ça caille.

Arrivé au niveau des bords de Seine, vers Carrières, je commence à avoir froid. Bon, l'expérience montre que lorsqu'on court déjà et qu'on sent venir le froid, il faut tout de suite se couvrir. Je mets le coupe-vent léger du Tri91, normalement ça devrait faire effet de serre et me réchauffer tant que je bouge. Là je suis au taquet si j'ai encore froid je n'ai aucune couche à rajouter. Je commence à regretter de ne pas avoir pris un truc plus chaud. Bof. Peut-être que c'est l'humidité de la Seine qui a causé ce coup de froid. En tous cas c'est sûr que dans Argenteuil il fait plus chaud qu'ici, je l'ai déjà vérifié. Ici c'est moins urbanisé, je pense que c'est la principale raison. Je commence à me dire que c'est bientôt que je vais pouvoir utiliser ma lampe de poche, jusqu'ici l'éclairage de ville couvrait tous les besoins.

J'allume la lampe. Bon sang quelle idée de génie j'ai eu d'emmener cette lampe. Heureusement que le jour J à la Réunion j'avancerai à 2km/h car là à 8 ou 9km/h courrir avec ça comme éclairage c'est juste. Peut-être qu'avec la frontale c'est mieux mais j'en doute. Il va donc falloir que je m'habitue à courrir comme ça, et du coup planifier des sorties de nuit en Septembre et Octobre. Enfin je l'allume surtout pour rigoler. Ici pas de voitures, et on y voit quand même un peu car la berge d'en face est éclairée. Je prends une note chrono là ou normalement j'aurais du être en 50 minutes, au départ de la route avec l'écluse, et je suis à un peu plus d'1 heure. Cool. Je passe devant l'écluse et m'arrête quelques secondes, c'est superbe. La nuit, l'éclairage, le petit bouillon - elle déborde un peu l'écluse - font un joli tableau. Il y a quelques jours c'étaient ici de véritables rapides. D'énormes rouleaux, car elle débordait franchement. Je m'y étais arrêté plus d'une bonne minute. Enfin là je continue. Pas vraiment mal aux jambes, pépère tranquille, je croise un avion, un type qui doit courrir dans les 16 ou 17km/h. Il faut dire que vers 6h du matin les types qui courrent dans le noir ils n'amusent pas le terrain, il n'y a que moi pour courrir en dessous de 10km/h à une heure pareille. Incroyable, je manque de rater le fameux "octogone", un espèce de point de vue pourri qui marque le moment où je dois quitter ces fameux bords de Seine. En fait c'est la route sur la droite qui m'intrigue, elle ressemble étrangement à la bonne route, mais la nuit on reconnaît mal. Je fais donc demi-tour sur 5 mètres et reprend la bonne direction. Un peu de coca, glacé (vu les conditions météo), traversée du pont, je regarde un buste sur le bord de la route, c'est un maréchal à la con, je passe. Début de la côte.

Bon, eh bien ça monte tout seul, sans changer vraiment d'allure, le cardio m'indique 140, soit seulement 10 points de plus, c'est tout bon. Je me dis qu'ici normalement ma vitesse n'est pas ridicule par rapport à si j'étais en vélo. Enfin je vais moins vite quand même, c'est sûr. Par moment je monte à 145 150 pulsations dans les endroits les plus raides, c'est tranquille. Surtout que je ne sens pas de fatigue musculaire, pas de douleurs bizarres, pas d'essouflement, pas de lassitude, rien, tout baigne. Je bois quelques gorgées de coca, doucement, je le fais un peu réchauffer dans la bouche. Et là je vous vois venir: "du coca? c'est débile, il vaut mieux prendre une vraie boisson énergétique". Eh bien moi je vous réponds que le coca a plusieurs avantage décisifs. 1) c'est pas cher 2) on en trouve sur les courses, donc s'habituer à en boire est une bonne idée 3) c'est bon, enfin moi j'aime ça 4) c'est quand même super sucré 5) j'ai un principe de base qui est de ne jamais consommer à l'entraînement, et si possible en course, quelque chose que je n'aurais pas pris en temps normal. J'explique: en temps normal, je suis suceptible de boire de la bière, du pastis, du pinard, du coca, manger des cacahuètes, des gateaux, du jambon, de la mayonnaise, etc. Mais je ne conçois pas de consommer, en dehors d'une activité physique, de l'isostar, des powers bars et autres saloperies. Personne à part des sportifs ne mange ces saloperies. Donc dans la mesure du possible ces produits j'évite. Si on m'en donne, s'il y en a à un ravitaillement en course, je peux en prendre, mais si j'ai le choix, je prends du "normal". Ca fait partie de mon mini-programme anti mini-dopage. Mais il est vrai que parfois ça suprend. Quand j'ai déballé un sandwich saucisses-mayonnaise dans la descente de l'Izoard à Embrun un type m'a pris pour un demeuré "mais t'es fou tu ne vas jamais arriver à digérer ça!". La suite des événements lui donna tord, n'en déplaise aux médecins du sport, moi le sandwich saucisses-mayonnaise je trouve ça très digeste, et toc!

Je remarque que les voitures sont toutes couvertes de givre. Bigre il ne doit pas faire très chaud. Dans la 1ère descente je remarque que l'herbe est toute blanche, presque craquante. Je nourris un instant l'espoir de pouvoir traverser le parc et gagner 1km, mais finalement j'oublie de regarder si la porte du parc est ouverte. De l'autre côté je constaterai plus tard qu'elle était fermée. Je remarque que le pavé, pour courrir en descente, c'est un peu moins pire qu'en vélo, mais à peine. C'est dur comme du bitume, glissant comme de la boue, et ça peut vous tordre une cheville en 2 secondes. Super. Je regarde le chrono, je suis dans les 2 heures de course environ. Ça se passe bien en fait, pas de vraie fatigue, je m'occupe à regarder le paysage, les petits détails de la route, à boire des gorgées d'eau ou de coda. J'entame la 2ème côte, je reste à gauche sur un petit chemin, peut-être que je pourrais le prendre en vélo aussi, car côté route c'est dangereux ici. Je regarde en l'air et constate que le jour n'a pas l'air prêt de se lever, finalement j'aurai peut-être besoin de la lampe tout à l'heure?

Effectivement la lampe sert. Il y a du passage sur la route sur le plateau. Je suis obligé de courrir dans le bas-côté pour des raisons de sécurité évidente, pas question de mettre le pied sur le bitume ici. Zut, ma lampe faiblit. Ça c'est bien moi, je pars avec une lampe de 3 tonnes dont les piles sont déjà usées. Bravo! La lampe me sert quand même pas mal, surtout à me signaler de manière vive quand je croise les carrefours. La lampe à diode rouge n'est pas toujours suffisante. Heureusement le jour commence à poindre. Tant mieux car par moment je suis quand même obligé de courrir sur la route, sur le bord c'est vraiment pourri. Un tracteur est passé par là. Crétin de tracteur qui a laissé des traces "spécialement faites pour se tordre la cheville" sur le bord de la route. D'un autre côté les automobilistes derrière lui devaient être bien content qu'il serre à droite, donc raisonnablement ce n'est pas de sa faute. Enfin là maintenant tout de suite, ça m'emmerde, soyons clair. Ah oui, j'ai oublié de préciser: sur le plateau il fait un froid de canard. Je me dis que le gros coupe-vent n'aurait vraiment mais vraiment pas été un luxe. En fait si jamais j'ai une défaillance et que je dois marcher pendant longtemps je suis certain à 100% d'attraper une bonne crève vêtu comme je le suis.

Arrivé dans Bailly, je décide de manger une barre de céréales. Chouette je pioche le goût chocolat! Je décide d'en manger une autre. Chouette je pioche le goût abricot! Mmm, je pense que soit ces barres sont toutes à des goûts que j'aime bien, soit je suis de très bonne humeur. En fait il y a certainement des 2. Je jette la bouteille de coca à la poubelle. Il en reste un peu mais je n'en aurai plus besoin, et puis après les prochaines poubelles seront trop loin. Hop, en route pour ce petit brin de départementale qui serpente à côté le l'A12. Bien dangereuse cette portion. Etroit, et avec pas mal de monde, et surtout un bas-côté parfois impraticable voire inexistant. Vivement bientôt que ça cesse. Je commence maintenant à etre convaincu que je ne me ferai pas de bobo ce matin, sauf à me faire écraser par un camion. C'est génial, je suis de bonne humeur, j'ai le sourire, et en plus je suis bientôt à Fontenay le Fleury. Là j'entame la dernière côte. Je fais une frayeur à une automobiliste qui pile avant que je traverse au passage piéton. Il faut dire qu'à cet endroit il y a du monde tout le temps, les voitures roulent vite, et je ne veux pas geler sur place. Surtout que j'ai beau dire que je suis en forme et pas fatigué, j'ai quand-même bientôt 30km dans le nez, faudrait pas pousser. Donc bon je ne lui coupe pas la route mais lui signale que j'ai vraiment l'intention de traverser là, maintenant, et comme elle n'a pas anticipé, scriiiiiitch les pneus. Enfin elle s'arrête et je passe, je dis merci on n'en parle plus.

La fin du parcours est sans encombres, je ne resents aucune grosse fatigue - ce qui arrive pourtant souvent quand on tape dans les 30km et/ou les 3 heures de course - simplement évidemment j'ai les jambes de plus en plus raide mais c'est très progressif et supportable. Je me suprend à essayer de faire des accélérations sur la piste cyclable. Hum bof pas terrible ça fait mal aux jambes, je ne tiens pas plus de 10 secondes et je dois augementer ma vitesse d'au plus 2 ou 3km/h, autant dire que ça se voit que je ne viens pas de commencer à trottiner il y a 5 minutes. Je me suprends même à me dire en franchissant la porte du DSI : "zut, c'est déjà fini?". Je pense que c'est une des 1ères fois que ça m'arrive, en général au bout de 3h je suis gavé et je ne pense qu'à une chose, m'arrêter. C'est tant mieux ça me fait un très bon entraînement pour le moral. Bilan de l'entraînement: 3h41 et à vue de nez 32km. Sans se faire mal évidemment 8-) Je vais peut-être essayer de faire ça tous les vendredi. Ça me ferait une très bonne sortie longue hebdomadaire. Surtout qu'on peut décliner la chose en allant plus vite, en partant sans bouffe, en faisant un détour dans les bois, en partant à jeun. Bref, tout un programme en perspective!

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Mis à jour le jeudi 05 mai 2005.