CR flèche cyclotouriste du Mont St Michel

Samedi 23 juin 2012

Ah, tiens, pour ne pas perdre la main et garder le coup de pédale alerte et dynamique, j'ai décidé de me faire une petite flèche cycloutouriste. Comme je suis gourmand, j'ai aussi décidé de la faire "aller-retour", ce qui double la distance, ainsi c'est plus rigolo.

Le trajet : Paris - Le Mont St Michel, voir le parcours sur le site de l'Audax Club Parisien, numéro 17, soit environ 335km sur OpenRunner. Aller-retour cela monte à 670, mais comme je pars et reviens à Argenteuil plutôt que Paris centre, c'est un poil différent en réalité. Mais bon, l'esprit de la ballade reste le même.

Poste de pilotage
Tout est sous contrôle, je sais où je vais.

Or donc je pars un samedi matin, un peu avant le lever du jour. Les premiers kilomètres sont exactement ceux que je prends pour aller au boulot. Enfin, je veux dire, mon ancien boulot. À propos d'ancien, et donc, de nouveau, boulot, mes nouveaux collègues, fort sympathiques, m'ont offert un bon d'achat pour D4 à l'occasion de mon anniversaire. Ni une ni deux, j'ai couru au magasin m'acheter un superbe GPS Garmin de randonnée, que j'ai monté sur le cintre de mon vélo. Finies les galères avec les cartes, tout est dans la boîte, niveau autonomie je m'en sors pour 24h avec deux piles AA, comme ces piles s'achètent dans n'importe quelle bonne épicerie, le problème est réglé. Je garde bien sûr le road-book à l'ancienne sur la sacoche, au cas où l'électronique tombe en panne (ce qui finit toujours par arriver un jour où l'autre) mais au moins, dans le cas idéal, cela fait gagner un max de temps. Ces deux dernières années, j'ai tout fait en mode "manuel", j'ai eu le temps d'apprendre, maintenant que je sais faire, je peux me permettre d'utiliser cette béquille, somme toute fort commode. Merci les collègues!

Bon bref, le départ facile, pas besoin de regarder le GPS, je connais tout par coeur. Enfin, je déboule sur des routes inexplorées. Inexplorées, mais fréquentées par des cyclistes. Oh mais, que vois-je? Un sanglier! Décidément, je suis abonné, on en voit vraiment souvent dans la région, heureusement que je ne roule pas comme un débile et reste prudent...

Point de contrôle
Point de contrôle, où le bon prétexte pour prendre un café en ville.

Le début du trajet aller me rappelle des bons souvenirs. Le Perche et ses routes vallonnées. Mmm, que c'est bon. Cela a des relents de PBP. Ceci étant, j'ai le vent franchement, mais franchement, mais vraiment bien, dans la gueule. Pleine face. Pas 3/4 comme ci ou 3/4 comme cela, non plein face, sans hésitation. Enfin, il faut dire, je roule plein Ouest, alors évidemment...

Dans l'ensemble, le parcours est superbe, assez varié, malgré la météo moyenne, j'en profite bien. Juste, à un moment, je longe une voie rapide un peu pourrie. Et bim, ce qui devait arriver arriva, je crève. Forcément, à rouler dans le bas-côté pourri pour ne pas me faire renverser par les voitures et autres camions qui déboulent à 90 km/h ou plus, c´était presque inévitable.

Je m'arrête chez un concessionnaire automobile, je répare devant chez lui, et nourris ensuite l'espoir secret de pouvoir gonfler rapidement mon pneu sans avoir à donner 100 coups de pompes rageurs. Espoir qui s'envole lorsque je constate que malgré l'embout adaptateur que je transporte religieusement dans ma trousse à outils, il est impossible d'utiliser le compresseur pour gonfler mon pneu. Je termine donc à la main. -+- soupir -+-

Verte campagne
De temps en temps, profiter du paysage ne fait pas de mal.

La fin du parcours révèle quelques bonnes surprises, avec un bon dénivelé, mais ce sont surtout les descentes qui sont impressionnantes. Au retour, je vais rigoler...

Bon, bref, c'est pas le tout mais je commence à m'inquiéter pour l'heure d'arrivée. J'ai prévu d'être revenu demain "dans l'après-midi" pour pouvoir diner en famille. Il faudrait pour cela que j'arrive à destination avant la tombée de la nuit. En plus, le plan, c'est de profiter du fait, qu'immanquablement, au Mont St Michel, il y a aura des restaurants. Je laisse passer quelques échoppes fort sympathiques. Mais c'est sûr, au retour, tout sera fermé.

Niveau forme physique, j'ai plutôt la forme, pour quelque qui ne roule que 14 km le matin et 14 km le soir, je tiens bien le pavé. En effet, mon entraînement c'est désormais pas mal de tapis de course le midi à la pause au boulot, du vélo pour y aller et en revenir, au boulot, et des sorties longues à pied le week-end. Les sorties longues en vélo? Bah voilà, c'est ça, sec, je vais direct au Mont St Michel aller-retour sans autre formalités. Un peu abrupt, mais pas si désagréable.

La fin du parcours est très roulante mais le vent est toujours défavorable. Enfin, je vois la cible!

Mont St Michel
Cette vue, je l'ai bien méritée. J'ai failli arriver de nuit, à 15 minutes près, je ratais ce beau point de vue.

J'hésite à m'arrêter manger tout de suite mais non, je souhaite faire le demi-tour avant. La route pour aller au Mont, vraiment sur le Mont, est barrée, il y a une barrière, je n'ai pas le temps pour tergiverser, je rebrousse donc chemin sans quitter le continent, et part en chasse d'un restaurant.

Demi-tour

Or donc, j'arrive trop tard. Je frappe à une porte, c'est fermé, service terminé.

Je fais le yoyo avec deux filles qui roulent pépère à 15 km/h. Moi je bourre comme un fou mais comme je n'arrête tout le temps pour vérifier si il n'y a pas un resto ouvert, nous avançons globalement au même rythme.

Puis finalement je tombe sur une crêperie ouverte qui accepte de me servir. Il doit être dans les 22h00. Il fait nuit. Je commande deux géantes salées et deux géantes sucrées. La serveuse me regarde avec un air bizarre. Mais c'est que j'ai faim moi! Je dévore. Je cale presque, mais non, j'engloutis tout, j'ai une longue nuit à tenir maintenant.

Finalement, je pars, je n'ai plus qu'à rentrer à la maison. Simple, non?

Bon, alors, rouler la nuit, j'aime ça. Mais c'est fatiguant. Je somnole. Heureusement quelques bonnes côtes bien relevées viennent me réveiller. C'est à la fin d'une de ces bonnes plaisanteries que je rêvasse et disserte intérieurement sur le protocole de nuit, lorsqu'il s'agit de croiser des voitures.

Ne nous leurrons pas, rouler en vélo la nuit, c'est dangereux. En 2011 deux cyclistes sont morts sur des brevets 600 en préparent PBP, et un autre est mort *pendant* PBP. Sur un panel de 5000 participants, cela fait un plutôt lourd tribut. Mais ceci étant, hormis les problèmes de l'alcool et de l'assoupissement (qui ne sont, je le reconnais, pas des légendes) je trouve que la nuit, finalement, les automobilistes sont plus sympas. Pour peu que le cycliste soit bien signalé, l'automobiliste va soigneusement s'écarter sur la file de gauche, passer au large, être prudent. C'est tout ou rien. S'il est bourré et/ou distrait, il vous écrase, fin du rêve. S'il est vigilant, il sera d'autant plus attentif à vous qu'un cycliste de nuit, c'est rare, curieux.

Or donc quand j'entends une voiture je me redresse sur le vélo. J'écoute. J'essaye de deviner si elle ralentit ou pas. Je me décale légèrement de 30 cm à gauche pour être vraiment bien visible tout en retenant que quand elle passera il faudra à nouveau raser la bordure. Alors? Alors c'est bon, celle-ci m'a bien vu, elle passera au large, je le sais, je peux rouler tranquille. Et, effectivement, elle passe au loin, sans surprise. Ouf.

J'ai un peu dormi pendant cette nuit. J'étais parfois tellement naze que cela en devenait dangereux. Je ne suis pas en compétition, je n'ai rien à gagner, je ne suis pas à 30 minutes près, donc je dors. Je dors par petites tranches de 15 minutes. 30 minutes. En tout peut-être une heure sur toute la nuit. Sur le bas-côté. Dans l'herbe. Enfin plutôt, sur des petits chemins en bordure de route, car l'herbe, c'est mouillé.

Je suis très heureux lorsque la première boulangerie pointe le bout de son nez, ou plutôt, lorsque je pointe le bout de mon nez devant elle. Je dévore croissants et pains aux chocolats. Miam groumf.

Vent dans le dos
Voyez cette belle herbe bien courbée. Le vent dans le dos, c'est commode. Sauf que quand c'est vent d'Ouest, juste après, il pleut :( Photo prise quelque part dans le Perche, haut lieu du cyclisme.

Et puis évidemment, sur le chemin de retour, vers 11h00, il se met à pleuvoir. Oh, une toute petite pluie. Au début, je ne mets pas ma veste étanche, car je sais qu'avec la transpiration ce sera pire avec que sans.

Et puis cela tombe de plus en plus fort.

À 30 km de chez moi, je me dis que c'est sûr, cela ne sert plus à rien. Taratata, j'ai eu tord, sur les 20 derniers kilomètres la pluie, au départ insignifiante, se transformes en sots d'eau. Je suis trempé jusqu'aux os.

Mais bien content de cette petit ballade.

Si je suis en forme, la prochaine fois, je fais pareil avec la flèche Paris - Nantes.

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Mis à jour le lundi 12 août 2013.