Bon, ce n'est plus une nouvelle, c'est une information, cet été je vais faire la Transpyrénéa et même si le kilométrage a été révisé à la baisse (860 km au lieu de 895 km, et 53 000 D+ au lieu de 55 000 D+) ça reste un bon bout de chemin.
La semaine dernière, j'étais au Grand Raid 73 et j'ai donc fait un "test du sac". Mon verdict après la course : le sac est trop lourd, il faut optimiser le sac. Comprendre : enlever des trucs. Premier élément que je pensais virer : la tente. Genre, bon, on doit peut-être pouvoir s'arranger. Oui mais bon, fin de la "partie 2", il y a une tranche de 70 bornes sans CP jusqu'à Fos. Il y aura peut-être un petit truc intermédiaire, mais bon, pour dormir, faudra repasser. Et s'il pleut, la belle étoile, ça va pas le faire. Ce tronçon va durer 24h ou davantage pour moi. La météo à 24h en montagne, c'est fiable comme une prévision économique de Christine Lagarde, je ne compte pas dessus, je me prépare, par défaut, au pire. Autre blague : la "partie 3" fait plus de 260 km, temps limite 120h donc rien qu'à elle toute seule c'est un p*tain d'ultra-trail poilu. Et donc, sur toute cette section, y'a à manger un peu, à boire beaucoup si on a des pastilles type micropur à mettre dans ses gourdes, mais pour le reste, comme je suis sans assistance : nada, que pouic. Une boulangerie de temps en temps aux abords des villages et des campings, mais va pas falloir "trop" compter dessus.
Du coup je m'interroge. Léger ou pas léger. C'est bien de voyager léger. Mais vaut-il mieux un sac de 12kg avec une tente et plein de victuailles ou un sac de 9kg avec le strict minimum de bouffe et aucun couchage "nomade", au risque de voir ce sac porté par un bonhomme trempé, grelottant, affamé.
Dur dur.
Dans 2 semaines, je vais à la 6666 (son dénivelé éponyme) et je pense que je vais refaire un test de matériel. Initialement je pensais y aller pour voir à quel point je peux "aller vite" sur ce type de parcours, mais habitant en région parisienne, j'ai trop peu d'occasions de faire de la montagne pour ne pas (re)tester mon sac, mes pompes, et tout le tralala.
Le temps limite est de 31h30. J'ai l'impression que je dois pouvoir "rentrer" en 30h. Encore une fois, avec mon barda, je vais flirter avec la barrière horaire. Mais c'est peut-être, encore une fois, un très sain entraînement pour la Transpy. S'habituer à n'avoir qu'une heure de mou, ça fait aussi partie du jeu.
Si j'en crois mes calculs à l'emporte pièce, une Transpy c'est à peine moins de 3 Tor des Géants enchaînés les uns à la suite des autres. Moi je vaux 120h au Tor, environ (2011 , 2014 ). Si j'avais fait le Tor avec le matos Transpy *et* la logistique Transpy, j'aurais été dans les 150h, au temps limite, j'imagine. 3 * 150 = 450 : c'est davantage que les 400h allouées pour la Transpy. Ça veut dire que ça va être serré. Serré serré. Avec l'assistance, je dis pas, je pourrais faire certaines impasses, mais là , va falloir tout porter. Et il y a une sacré différence entre celui qui aura dormi 3 heures au sec dans une vraie tente et celui qui titube tout trempé. Je ne parle même pas des bourgeois qui goûteront du camping-car ;)
Hier, c'était orage sur Paris. La foudre est tombée juste à côté de moi, pendant l'entraînement, moins d'une seconde entre l'éclair et le roulement de tonnerre. Donc, formellement, moins de 400 mètres. Au Parc Montceau, la foudre est tombée hier. Étrange, le parc Montceau j'y cours quasiment tous les midis depuis 3 ans, ça paraît incroyable qu'il s'y passe quoi que ce soit de dangereux, niveau météo. C'était un orage de plaine, à côté de ce qui peut vous tomber sur le coin de la figure en montagne, c'est de la gnognotte. Et une tente ne me protégera pas de la foudre. En revanche, elle peut m'éviter de m'aventurer dans des zones dangereuses en me permettant de bien mieux maîtriser où et quand je m'arrête.
Donc voilà , quand on porte le sac quand il fait beau, on se dit qu'il est trop lourd. Quand on se ballade sous le déluge, on se dit qu'on n'en a pas assez. Au final, je crois que je vais penser mon équipement "comme s'il n'y avait aucun CP", comme si je devais m'arranger avec ce que je trouve en route. Comme ça, les CPs, ça sera du bonus. Je pense que ce sera un bonus apprécié, il pourra s'avérer indispensable, mais sur le papier, il faut que ça puisse "passer sans".
Le dilemne continue... la suite au prochain épisode !