Bon, il faut l'avouer, je ne pourrais pas être mère à temps complet.
Les enfants, ce n'est pas forcément beaucoup de boulot tout le temps. Mais ce n'est jamais planifié. Tout à coup, elle pleure. Ou elle veut que je participe à un jeu. Mais moi, j'avais enfin commencé à ranger le lave-vaisselle !
Et avec un tout-petit, les instants gagnés sur l'attention complète sont encore plus réduits. Après la naissance d'Adèle, je dormais dès qu'elle dormait. Je vivais totalement suivant son rythme. Et je n'arrivais plus à penser à autre chose qu'à elle.
Quand Lise est arrivée, il a fallu conserver à Adèle son rythme. Je dormais moins. Et finalement, Adèle m'ouvrait sur le monde extérieur. J'étais capable de parler d'autre chose que de seins et de caca le soir avec le Papa.
Mais pendant mes deux congés maternité, j'ai passé des débuts de soirée à regarder l'heure. Me demander quand j'aurai enfin un relais. Comment faire avec deux filles qui souhaitent chacune les bras de sa mère pour elle seule. Et ce week-end, il part. Comment vais-je tenir deux jours de suite ? On tient. Et on en est même heureuse.
J'ai repris le travail à la fin du congé légal. J'aurais aimé que l'horaire soit moins lourd. A deux mois et demi, mes filles faisaient une sieste du soir quand je rentrais à la maison. Je ne les voyais pas assez. Mais je ne les voyais plus "trop".
J'ai découvert en moi des trésors de patience que je n'imaginais pas. Une patience que je ne sais toujours pas prodiguer à d'autres qu'à mes filles. Une patience que les heures loin d'elles me permet d'acquérir.