Je croyais que la vue des enfants continuait à se former jusqu'à 5 ans. Qu'il était par conséquent normal qu'un très jeune enfant voie moins bien qu'un adulte. Adèle ne voyait pas très bien, petite. Rien d'affolant, de mon point de vue. Mais quand je la rejoignais dans la rue, je la reconnaissait au loin avant qu'elle ne me reconnaisse.
Peu avant ses 18 mois, nous avons fait un bilan santé . L'ophtalmo nous appris à l'occasion qu'Adèle était myope. Ce fut la surprise ! D'ailleurs, j'appris que la myopie était une affection très rare chez un si jeune enfant.
Nous voilà donc partis pour un rendez-vous chez un ophtalmo de ville. Prescription de lunettes. Explications à Adèle.
Mon inquiétude principale était qu'Adèle n'accepte pas ses lunettes. Nous l'avons associée au choix. Mais pas mal guidée... D'autant plus qu'il y a de quoi perdre même un adulte chevronné devant le choix de montures chez l'opticien. Et voici enfin les lunettes prêtes ! Adèle accepta de les esayer au magasin, mais refusa de les porter à la maison le premier jour.
Dès le deuxième, elle acceptait. Miracle ! Sans user de subterfuges. Simplement, elle voyait mieux avec. C'est vrai que c'est notre chance : ses lunettes sont réellement un article de confort. Je ne sais pas comment inciter un enfant à porter des lunettes avec cache...
Et depuis, une nouvelle vie a commencé pour Adèle. Une vie plus nette, avec des lunettes comme Papa et Maman. Une vie dans laquelle la télé devient intéressante, dans laquelle on reconnait ses parents dans la rue.
Finallement, les lunettes sont entièrement intégrées à sa vie de petite fille. Elle très timide a souri à l'opticienne qui lui a réglé ses nouvelles lunettes après une casse. Elle pense à les mettre sans que nous le lui rappelions. Et sa petite soeur Lise aimerait bien en avoir aussi !
Se moquera-t-on d'elle quand elle ira à l'école ? Aura-t-elle des périodes de refus ? Espérons que nous saurons y faire face ensemble.