Introduction

Introduction

Atteinte de la maladie d’Alzheimer, elle recevait ce jour-là son jeune frère. Il commença la conversation par un « Comment vas-tu ? » sincère. Elle lui répondit : « Comment veux-tu que ça aille ? Je ne suis pas née pour être bête. » C’est une des dernières fois où j’ai entendu ma grand-mère parler, cette femme cultivée, brillante, qui n’a pas supporté de « perdre la tête ».

Les personnes âgées sont de plus en plus nombreuses dans les pays industrialisés. L’âge est le facteur principal de risque de la maladie d’Alzheimer. Le bien-être des malades d’Alzheimer est donc un enjeu principal pour notre société. Dans cette optique, il paraît donc important de comprendre les facteurs de risque menant d’une maladie d’Alzheimer vécue positivement à un syndrome dépressif s’ajoutant à la démence.

La population âgée actuelle est peu diplômée. Les bacheliers ayant obtenu leur diplôme dans la première moitié du XXème siècle étaient des personnes qui occupaient des emplois qualifiés, dont la position sociale était celle d’intellectuels. Ils s’investissaient dans la vie intellectuelle : lecture, fréquentation de musées et de spectacles, mais aussi souvent rôle de « conseil » auprès de leurs voisins.

Nous sommes désormais dans l’époque du « 80% d’une classe d’âge est bachelière ». Avoir le bac ne confère plus un statut particulier. L’investissement dans les études supérieures correspond à des études plus poussées (bac+5, doctorat.) Mais cet investissement dans la vie intellectuelle existe toujours bien entendu. Comment nos bacheliers d’aujourd’hui et d’hier vivront-ils une hypothétique démence de demain ? Et les diplômés de l’enseignement supérieur, de plus en plus nombreux ?

C’est pour poser une pierre à l’édifice de ces questions que nous tentons de répondre à la question de la comorbidité entre dépression et démence chez les diplômés d’avant-hier. Pour cela, après avoir posé les bases théoriques et l’état actuel de la question des diplômés, de la maladie d’Alzheimer et de la dépression, nous présenterons nos hypothèses de recherche et proposerons une méthodologie de recherche.

Question de départ

La poursuite des études dans la jeunesse majore-t-elle le risque de dépression lors de la maladie d’Alzheimer d’une personne âgée ?

Page générée par UWiKiCMS 1.1.8 le vendredi 29 mars 2024.
Copyright © 2014 Valérie Mauduit. Document placé sous licence GNU FDL.
Mis à jour le samedi 22 novembre 2014.