CR Semi-Marathon de Paris

Lundi 08 mars 2004

Bon, alors voilà j'ai donc participé au semi-marathon de Paris. L'idée n'était pas de vraiment faire un temps, de toutes façons avec l'entrainement que je suis, taillé pour le long, j'avais peu de chances de faire un carton. Néanmoins j'étais à priori parti dans l'optique "je m'arrache" pour voir de quoi j'étais capable. Voici donc le compte-rendu de l'affaire.

En fait, tout commence dès la veille de la course, au moment de retirer les dossards. Je constate que c'est vraiment une course populaire, dans le sens où la plupart des inscrits ne sont pas de grands sportifs, simplement des gens qui veulent se faire plaisir sur 20km. On ne se rend jamais assez compte à quel point c'est grâce aux 10000 derniers qu'une course de 17000 personne est un succès. Sans ces 10000 derniers le 6999ème serait dernier, du coup il en prendrait un coup au moral, ne reviendrait pas l'année d'après et hop! la recette pour faire une course élitiste avec quelques professionnels qui se battent en duel et n'intéressent personne sauf quelques sponsors et journalistes. Donc c'est une course populaire et c'est très bien. Au passage je croise Senna au retrait des dossards. On discute un peu, il prépare aussi le marathon, il vise 1h45 pour ce semi, moi je ne sais pas trop ce que je vise. Moins de 1h40 on va dire, même si je me pique de rêver à un temps de 1h30. Donc voilà j'ai retiré mon dossard. Je constate qu'il n'y a pas d'épingles à nourrice dans le petit sachet magique. Zut quand même ils auraient pu en mettre, j'aurais trouvé ça plus utile que de la crème pour le visage et une éponge qui partiront inévitablement à la poubelle... J'ai bien vérifié que la "puce de chaussure" renvoie mon numéro de dossard (13126), j'achète la petite pochette qui va bien pour pouvoir porter mes clés de voiture au poignet et hop je rentre à la maison.

Le lendemain je décide de partir vers 8h00 de la maison, en voiture donc. J'oublie inévitablement quelque chose (le cardio) et fait donc demi-tour au bout de 100 mètres. Enfin je suis parti et j'arrive au bois de Vincennes vers 8h30, c'est blindé de monde, je me gare à l'extrémité Est du lac Daumesnil, à 2km du départ. Je prends le temps de me préparer et attends sagement 9h00 avant de sortir de la voiture, car dehors le temps en tout caca. Petit vent, petite pluie, petit froid, rien de grave mais je n'ai pas envie de chopper un rhume, d'autant que je n'ai évidemment pas brassé de sac poubelle ou de sweet-shirt "jetable" pour me tenir chaud avant le départ. Faudra corriger le tir pour le marathon de Paris. Je marche et trottine donc vers le départ, discute avec quelques concurrents, vais pisser 3 fois, et finalement une fois dans le "box" je constate que je suis plutôt bien placé, à 30 mètre des 1ers "coureurs lambda" dont je fais partie et qui n'ont pas de dossard préférentiel. Je constate qu'ici au milieu des coureurs il fait plus chaud, on est pas mal, le manque de sac poubelle ne me gène pas plus que ça. J'entends dans les hauts-parleurs les "kisslajoue", la fanfare qui fait donc l'animation du podium de départ, mais ça casse pas 3 pattes à un canard, en fait c'est peut-être la sono qui est mauvaise. Les Cab'sules ç'aurait été mieux de toutes façons, c'est sûr ;-) Quelques coureurs illustrent avec brio le civisme français typique en escaladant les barrières du box de départ plutôt que de faire le tour ou d'arriver à l'heure. Bravo. Enfin on commence à avancer, il est 5 minutes avant le départ, ils ont du enveler une des barrières intérmédiaire. Je récupère une bouteille d'eau par terre et fait un dernier pipi. Puis top départ! Je mets le cardio en marche - j'ai déjà vérifié avant qu'il captait bien - et je commence à marcher. Je note que je franchis réellement la ligne de départ au bout de 1'20".

Et donc là la course commence. Je commence à prendre mon rythme et décide de me "caler au cardio". Au début je suis à 150/155. C'est cool, ça marche. Je regarde la montre aux 3 1ers kilomètres et déduis qu'au jugé, à 10 secondes près, je suis sur une base de 4'30" au 1000. Si je tiens comme ça jusqu'à la fin c'est très bien. Je constate que je suis incapable de mémoriser les temps de passage à chaque kilomètre. Mon cerveau est une passoire. En plus je n'arrive pas non plus à faire de calculs sur les temps ni prévoir mes prochains temps de passage. Donc je me fie au cardio, je me force à rester dans la zone des 160 pendant la 1ère moitié de la course. Je décide au dernier moment de prendre à boire au ravitallement du 5ème kilomètre. Sage décision. En fait j'ai l'impression que je tourne autour de 162 pulsations jusqu'au 7ème kilomètre, où je vois *enfin* les Cab'sules. Je leur beugle un magnifique "allez les Brasses Couillonnes!" et Krapô me répond "vas-y Darty!". Krâpo, quel con, il ne s'est pas inscrit à temps du coup il n'a pas de dossard. Enfin c'est pas grave il a trouvé un autre semi la semaine prochaine je crois.

Donc voilà, passé le 10ème kilomètre il n'y a plus beaucoup de public. J'ai un passage un peu difficile où j'ai l'impression que tout le monde me rattrape, que j'explose. Mais les temps de passage aux différents kilomètres semblent infirmer cette thèse pessimiste. Il y a quelques montées descente pénibles notemment sous les ponts sur les bords de Seine. D'ailleurs sous un des ponts il y a un groupe de percus, ça résonne et ça donne bien la patate. Ensuite vers le 17ème kilomètre je reprends du poil de la bête. Je commence à voir des types qui explosent plus ou moins. Avec mes entraînements de 30 bornes je ne risque pas grand chose. Je fatique certes, j'avance pas très vite, mais au pire je peux me mettre à récupérer en tombant de seulement 30" au 1000. Ce qui est déjà énorme me direz-vous mais certains que je vois flancher sont vraiment à 10 à l'heure. En fait je me suprends même à avoir l'impression d'être rebasculé dans le camp des "rapides". Je gratte quelques places en effet, ça fait du bien. Je regrette de ne pas mieux connaître le parcours de la fin. Si j'avais bien connu l'endroit j'aurais pu gagner presque 1' je pense. C'est psychologique. J'essaye de me convaincre que je peux tomber en dessous de 1h 36'.

L'arrivée est à gauche après une grande ligne droite. Je merde un peu car je ne sais pas vraiment où ça finit donc je n'ose pas faire un vrai sprint final digne de ce nom. Du coup je fais le clown devant les "pom-pom boys" en jaune qui me font bien rire. Je croise un UFO juste 300m avant la ligne, je lui fais coucou et lui dis que je glande de temps en temps sur le forum. La toute fin est un peu décevante, je ralentis presque alors que la ligne est à 50 mètres. Bon c'est pas très grave. L'heure officielle annonce 1h37'30" environ, je me dis que c'est rapé pour le moins de 1h36'. Effectivement mon chrono officiel, une fois déduite la glandouille avant la ligne d'arrivée, est de 1h36'01" (2445ème). Boaf je suis content quand même c'est pas trop mal, ce chrono, loin d'être exceptionnel, ne remets pas forcément complètement en question le 3h30' que j'aimerais bien faire au marathon dans 1 mois, sachant que l'entraînement n'est pas finit et que je n'ai pas dit mon dernier mot.

Courbe FC
Rien à signaler, la courbe correspond à ce qu'on appelle une course "bien gérée". Ca monte régulièrement et ça se termine pile-poil dans la zone rouge. Sans regrets.

Après l'arrivée on me file une médaille - que je n'ai pas encore regardée - dont je me demande bien où je vais pouvoir la mettre, et il y a un buffet bananes-raisins-oranges-flotte où je mange un petit morceau. Je me maudis de ne pas avoir emmené de sous avec moi quand je passe devant un gars qui vend des gros sandwichs et hot-dogs avec des frites de la mayo et tout c'qui faut. Franchement plus apétissant que les quartiers d'orange en fait. Mais bon il faut comprendre l'organisation. Je pense que si on servait des merguez-frittes aux coureurs à l'arrivée certains seraient déboussolés 8-)

Le retour à la voiture est plutôt sympa. J'ai peur d'attraper froid mais ça va. Je ne peux pas revenir par le même chemin qu'à l'aller car ça n'est pas pratique il faudrait traverser le parcours, encore plein de coureurs évidemment. Finalement je suis presque perdu quand un coureur, qui s'entraîne, m'aide à trouver ma voiture. Super sympa le type, un des meilleurs souvenirs de la course en fait. Je cours 1km avec lui donc. Dernier détail, sur le retour, dans le bois de Vincennes, j'entends un type qui joue du cor (de chasse?) et aujourd'hui avec ce temps gris un peu pluvieux et les arbres sans feuilles ça le fait carrément. C'est assez intemporel comme instant. J'en profite.

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Mis à jour le lundi 24 octobre 2005.