Why We Run de Bernd Heinrich

Mardi 16 mars 2004

Je viens de finir ce bouquin hier soir. En fait j'en avais entendu parler sur le site UFO, mais sous le titre "Racing The Antelope". Il s'avère que le bouquin a été renommé "Why We Run", parce qu'il y avait un conflit de nom à l'époque, quelqu'un d'autre - et de mieux armé financièrement et médiatiquement - a sorti un bouquin avec presque le même titre que celui de Heinrich, et dans ce genre de cas c'est toujours le petit qui perd, vive la justice américaine.

Enfin bref j'ai trouvé que c'était un super bouquin. Tout le début - en fait presque tout le bouquin - est une analyse du comportement et du fonctionnement de divers animaux, dont l'analyse, d'après l'auteur, est pertinente pour comprendre les rouages qui font qu'on est bon ou pas en course à pied. C'est donc plein d'exemples intéressants. Parmi ceux que j'ai retenus, on citera les oiseaux migrateurs, qui sont en fait des monstres de l'ultra-fond, et le chameau, qui est quand même capable d'aligner 150km par jour en standard, ce qui n'est pas rien.

Certaines idées sont assez intéressantes, notemment le fait que pour être performant en course de grand fond il faut que plein de paramètres soient au top. Par exemple rien ne sert d'avoir une VO2 max énorme si on n'a pas les bons tissus dans les muscles pour suivre. Idem pour l'efficacité de la foulée, la résistance des pieds aux ampoules, ou encore le mental. Il faut que *tous* les paramètres soient bien positionnés. Dis comme ça ça a l'air évident mais ce n'est pas forcément le propos le plus courant. On entend souvent dire que certains paramètres (type VO2 max justement) conditionnent directement la performance. En fait son idée à lui c'est que c'est important mais tout dépend aussi du reste.

D'après Heinrich, l'aspect génétique est mineur pour devenir un bon coureur, c'est plutôt vers le social et le mental qu'il faut chercher. Ouais bon s'il le dit il a peut-être raison n'empêche que le rythme qu'il tient sur 100 bornes je suis même pas sûr de le tenir sur 10km donc pour moi ce qu'il raconte c'est un peu de la science-fiction. Enfin d'un certain point de vue ça m'a gonflé à bloc, je me dis que si ça se trouve, si je m'arrachais vraiment, encore plus, je pourrais peut-être "décoller". Enfin bon j'ai pas vraiment l'impression que pour l'instant j'amuse le terrain en feignassant. Simplement pour moi courrir à 13 ou 14 km/h c'est vraiment rapide, ça me fatigue en moins de deux et pour du long je suis obligé de me rabattre sur du 10 voire 9 ou 8 km/h. Mais peut-être qu'il a raison. Après tout je ne me suis jamais entraîné plusieurs années de rang sérieusement, donc peut-être que sur 3 ou 4 ans je pourrais bien cartonner. A suivre. En attendant je mets un pied devant l'autre et je me cantonne à mes objectifs, savoir être raisonnable est en général un gage de réussite dans ce genre de sport.

Sinon j'ai beaucoup apprécié son récit de la course. J'ai particulièrement aimé l'aspect je cours pour la dernière fois, c'est maintenant tout de suite et pas demain qu'il faut y aller. Sur la fin j'ai vraiment eu mal pour lui il a du décidément en chier. J'essaye de m'imaginer courrir à 15km/h dans le même état de fatigue que celui où j'etais à Embrun, et ça me fait tout simplement halluciner. Chapeau. Ce récit m'a bien remonté les bretelles, maintenant je vais y réfléchir à 2 fois avant de me dire que j'ai mal sur une course.

Sinon son plan d'entraînement confirme quelque chose dont je me doutais: le kilométrage à l'entraînement, ça marche. Tant mieux. Pour l'instant je tourne entre 60 et 90km par semaine. Je pense naviguer autour des 100km entre Avril et Mai, 150km en Juin, Juillet, Août, et 200km en Septembre. Avec ça ça devrait suffir pour le GRR.

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Mis à jour le jeudi 05 mai 2005.