Allez, histoire que vous ayez quelque chose à vous mettre sous la dent, voici un petit compte-rendu de ma sortie Pari-Roller.
Grande nouveauté pour cette sortie (ma 5ème déjà? ou 6ème? je ne sais plus...) je décide d'y aller en roller. La semaine dernière ça avait échoué car la météo menaçante me faisait courir le risque de revenir sous la pluie. Vu mon niveau, c'était risqué... D'ailleurs je suis rentré trempé, mais en vélo. Ouf. Enfin bon, cette semaine, la météo annonçait du beau temps. Quelques gouttes par chez moi, mais rien d'inquiétant. Je quitte donc ma petite famille à 20h30 pétantes, j'ai 1h30' pour rejoindre Montparnasse. Bon, en fait, si j'arrive en retard c'est pas très grave, j'attendrai le cortège à Opéra. J'essaye de rester zen. Il le faut si je veux ne pas me casser la figure. J'ai décidé au culot de virer le frein de mes patins dès ma première sortie du vendredi soir, histoire de me mettre la pression et d'apprendre plus rapidement à freiner "en raclette". Je reconnais que ça a été efficace, mais c'était quand même un brin cavalier.
Je choisis judicieusement mon itinéraire, évitant au maximum les descentes. Je choisis le pont le moins difficile, celui que je prends en vélo étant vraiment trop casse-gueule. En plus, pas de blague, les ponts sur la Seine débouchent invariablement sur des routes fréquentées, il vaut mieux s'arrêter à coup sûr. En l'occurence là ce sont des bretelles d'accès à l'A86, la prudence s'impose. Le trajet commence bien. Je prends mes marques. Faudra que je me rachète des roues celles-ci sont cuites, rabotées, mortes foutues. Je m'imagine bien avec des gadgets lumineux à l'arrière. Je pourrai toujours prétexter la sécurité... Bon, je regarde un peu ma montre, par rapport à mon temps en vélo de ville, je mets 50% de temps en plus. Faut dire, je ne suis pas si adroit que ça, et j'ai pas envie de me mettre en vrac avant le Spartathlon, donc je prends le temps qu'il faut. J'ai une première inquiétude à Asnières au moment de traverser la Seine, le trottoir fait un virage méchant tout au bout, avec un petit raidard de 3 mètres, mais ça suffirait pour m'envoyer par terre, ou pire, sous les roues d'une bagnole. Je descends en escalier. J'ai l'air du dernier des ploucs, avec mon casque et mes protections intégrales, mais je m'en contrefiche. J'emprunte ensuite un peu les trottoirs, surtout à partir du moment où je suis dans Paris, il y en a des très roulants. Je fais une escale aux toilettes (gratuites!) que j'ai repérées lors de mes excursions précédentes, et j'entame la descente finale vers la Seine. Bigre, la route est pavée, et le trottoir est en travaux. J'avais mal apprécié la situation lors de mes repérages en vélo. C'est pénible. Bon, ça passe quand même. J'arrive finalement à la dernière minute, à 21h55, au lieu de rendez-vous place Raoul Dautry, à Montparnasse.
Et c'est parti! On a à peine fait un kilomètre qu'un type chute à ma droite. Je sens ses bras chatouiller ma cuisse droite. Bon, heureusement il n'a pas eu l'idée de s'accrocher, je ne me joins pas à lui dans sa gamelle. Je tente tente de prendre quelques vidéos, histoire de garder un souvenir de ces sorties noctures. J'adore cette ambiance bon enfant, tout le monde est là, des jeunes, des vieux, des garçons, des filles, c'est terrible. On traverse la Seine. Des pavés. Brolom brolom brolom brolom les pavés et les rollers ça fait deux. Bon j'ai commencé à prendre le coup, faut aller assez vite et appuyer sur les talons, et ça passe tout seul. Juste après le pont, on passe entre les jardins des Tuileries et le Louvre, sous le sous-terrain. C'est ici que la semaine dernière j'ai évité une p*tain de chute de folie. Un type avait chuté devant, et le peloton derrière, en freinant, avait accouché d'une seconde chute, une fille cette fois, qui a fait un gros scriiiiiiiiitch BOUM à 50 cm de moi. Hum, faut pas être cardiaque pour faire du roller. J'appréhende un peu la descente, puis je me lâche et hop! En fait maintenant j'ai un peu progressé donc je fais la rando plus à l'avant qu'au début, et donc les gens patinent plutôt mieux, ça chute moins. N'empêche que ça descend quand même un peu sec à mon goût. L'arrivée sur l'Opéra, illuminé, a une certaine gueule. Franchement je trouve ça pas mal, si j'avais à recommander un truc à un ami sportif qui visiterait Paris, ce serait -> fais la rando du vendredi soir! Je regrette de n'avoir pas proposé ça à mon amie canadienne Christine, qui doit être une vraie star du roller vu qu'elle a longtemps patiné sur les lacs glacés du Saskatchewan.
La rando continue. On attaque une montée. J'aime bien quand ça monte. Toute appréhension liée au freinage disparaît, et je peux enfin lâcher les chevaux et profiter de ma "caisse" de coureur d'ultra. Je remonte la rando tranquillement. Bon évidemment les vrais patineurs, le staff, vont bien plus vite que moi, eu égard à leur technique, leur expérience et leur condition physique ad hoc. Mais bon au moins dans ce registre je suis moins mauvais qu'ailleurs. Et puis on monte en musique, c'est cool, un patineur se ballade avec une sono portative aux petits oignons. J'aime bien la programmation, et puis ça donne un certain cachet à la sortie, faut le reconnaître. On arrive place Clichy. Là je me dis que ça va descendre un jour, car place Clichy c'est pas le point le moins élevé de Paris. On échappe à Montmartre. Je crois que les organisateurs évitent en plein été d'y aller, avec tous les patineurs occasionnels comme moi, la camionette de la protection civile ferait vite le plein... On arrive tout en douceur à la Villette.
Pause.
Ouf, je ne suis pas fâché de m'arrêter un peu. Avec ces histoires j'ai presque 30 bornes dans les pattes (une grosse quinzaine pour venir, puis la moitié de la rando, au lance-pierre) et mes jambes ne sont pas toutes neuves. Surtout que cette semaine j'ai un peu chargé question entraînement. Je m'assied puis me relève et me ballade, je n'ai pas le courage de bosser ma technique, je me contente de profiter de l'ambiance, l'éclairage sympa, quelques patineurs qui dansent au son de la musique, les girophares des camionettes de la Police qui tournent en permanence, j'apprécie cette ambiance ultra-urbaine. J'aime aussi beaucoup le trail, la nature, être tout seul pendant des kilomètres, mais faire une sortie bien compacte à quelques milliers d'anonymes en pleine ville, ça me plaît aussi.
On repart! Par une rue minuscule qui génère un sacré bouchon. Une fois engagé, c'est bon. J'ai constaté que les deuxièmes moitiés de randonnée sont plutôt plus rapides et paradoxalement moins dangereuses. Ca freine moins, les timides ont pris le dernier métro, et là, enfin, on peut tracer. Non pas que je sois au dessus du lot, mais c'est vrai que j'apprécie de pouvoir laisser aller la machine. On passe du côté de St Lazare. La route pour rentrer chez moi depuis Montparnasse passe par là. Un instant je caresse l'idée de revenir direct. Et puis non, allez, je continue. V'la la belle idée, y'a une sacrée descente, et je suis moyen confiant. Avec la fatigue... Bon, j'essaye de me concentrer, et de bien faire gaffe. Après tout c'est un entraînement de choc pour ce qui m'attend la nuit dans les montagnes du Péloponèse. Il s'agit en effet ici de ne jamais relâcher sa vigilance. Au final, pour le ciboulot, chercher ses appuis dans une descente en trail avec une loupiotte qui applatit le relief et gérer une descente en roller en pleine nuit avec une chaussée d'un noir diffus, ça a beaucoup de points communs. Si si, je vous assure, de mon point de vue, c'est du pareil au même. Pas fâché que le parcours s'applatisse... Enfin. La fin du trajet est plutôt facile, j'arrive à Montparnasse content comme tout.
Il ne me reste qu'à rentrer chez moi.
Pfff, la belle idée de venir en roller. Parce qu'évidemment comme la sortie finit à 1h00 du matin, pour rentrer en transports en commun à Argenteuil, c'est charette. Allez, j'enfile mon gilet réfléchissant, je descends ce qui me reste de coca, et c'est parti mon kiki! Je n'avance pas très vite. Prudence! J'entame un brin de causette avec un type en V'lib qui me demande, en substance "la rando-roller comment ça marche?". Je manque de me viander en discutant. On se quitte, lui habite rue du Bac. Moi, il me reste une trotte. Je repasse devant les lieux du crime, la fameuse descente sous le tunnel près des Tuileries. Je passe en surface, ça m'oblige à faire 20 mètres dans le sable, mais je ne me vois pas tenter le diable tout seul à descendre de nuit là-dedans avec la circulation. Même s'il passe un véhicule à la minute, à cette heure une moitié des conducteurs est bourrée et l'autre fatiguée. Je noircis un peu le tableau, mais à peine. Le point foireux à Epinay est bien plus simple dans ce sens. Et puis à force de patiner, j'arrive enfin à Argenteuil. Je rentre chez moi à 2h25.
Je passe illico à table, j'ai une faim de loup, et demain je me lève à 6h00 j'ai prévu de faire une sortie longue en endurance. Miam miam glou glou je fais le plein.
Et voilà, au dodo!
Pour info, la sortie en endurance du lendemain a été quand même difficile, 3h30' de sommeil, c'est peu. J'ai un peu écourté le plaisir, ne faisant "que" 37 bornes, au jugé, en un temps d'environ 4h00'. Avec les presque 60 bornes de roller la veille, mon week-end est à peine commencé que l'entraînement est déjà derrière moi. Alors, la rando-roller du vendredi pour se préparer à l'ultra, qui y croit?