CR BRM 1000 Longjumeau

30 juin 2011

Afin de parfaire et clore ma préparation pour PBP, j'ai décidé de "m'offrir" un brevet 1000. Pourquoi? D'une part parce que ça me permet tout simplement de rouler (pour obtenir le même kilométrage avec des sorties dominicales "de base" il me faudrait plus de deux mois pour atteindre l'équivalent...) et d'autre part parce que je suis curieux de savoir ce que c'est, qu'un brevet 1000. Bon, me direz-vous, brevet 1000 ou PBP à 1200 km, c'est plus ou moins la même chose non?

Pas vraiment.

PBP, c'est 5000 partants, une procédure d'inscription complexe, un coût d'entrée d'environ 150 euros, une couverture médiatique forte, un balisage bien clair, des contrôles tous les 80km avec ravitaillement, des gymnases pour dormir, des douches, bref, la grosse machinerie. D'un autre côté, un brevet 1000, enfin, celui que j'ai fait ainsi que tous ceux dont j'ai entendu parler, c'est, comment dire, plus intime. En ce qui nous concerne, pour ce 1000 Longjumeau édition 2011: une dizaine de partants, 4 euros de frais d'inscription, et pour la logistique, un gros thermos de café avec des petits gâteaux et de la configure au départ, à l'arrivée, et entre les deux, démerdez-vous! Tout ce que j'aime. On trouve très facilement des râleurs (Internet et ses forums en sont bourrés) qui se plaignent que tout coûte cher, tout se commercialise, rien ne va plus, on nous cache tout on nous dit rien, mais ils étaient où les adeptes de la grande aventure, en ce jeudi 30 juin, à 7 heures du matin? Je ne sais pas, mais en tous cas, on n'était que 10 au départ.

Je suis venu d'Argenteuil en vélo (ça rallonge de 40km, mais sur 1000, on n'est plus à ça près) et j'arrive au petit matin au lieu de départ. Je poireaute un peu sur place en attendant le départ officiel, l'organisateur, Daniel, sympa comme tout, décide de nous accompagner jusqu'à la sortie de la banlieue. Nous traversons des lieux qui ont limite bercé mon enfance (j'ai longtemps habité Morsang sur Orge puis Sainte-Geneviève des Bois) mais j'avoue que j'aurais bien pu me perdre dans ce dédale de rues en pleine ville, de bouts de rocades par-ci par-là.

Or donc nous voici lâché sur la grand-route, direction Auxerre. Dans un premier temps. Assez rapidement nous formons un groupe de 4. Puis se groupe devient un groupe de 2. En gros, moi et un camarade de route dont je ne suis plus tout à fait certain du prénom (j'écris ce compte-rendu plus de 4 mois après les faits), mais bon, appelons-le Patrick. On roule on roule, il fait beau, on fait parfois mine de se planter de route, et l'air de rien, heureusement qu'on était deux! J'ai tout misé sur le "super léger", tout mon équipement (pour 3 jours de route...) tient dans une petite sacoche de guidon Ortlieb de 7 litres. 7 litres, c'est pas beaucoup. Mais bien utilisé, c'est très rentable, car au moins on est certain de ne pas embarquer de machins inutiles. J'ai repris le road-book officiel, je l'ai pointé (avant l'épreuve) sur Google Maps point par point, et rajouté des points intermédaires par endroit, là où je trouvais que c'était pas clair. Et, en plus, j'ai mis en gras tout ce qui ressemblait à une "grosse ville". Au final, j'ai un parcours "deux fois plus précis" que le road-book officiel, et je sais en un coup d'oeil si la ville où je vais est suffisamment grosse pour avoir, vraisemblablement, des commerces, ou pas. En contrepartie, je n'ai emmené aucune carte, hormis un "zoom" sur certaines villes, car d'expérience c'est là que c'est le plus problématique, trouver la route départementale machin qui part d'une grosse amélioration, c'est souvent impossible sans un plan de la ville. Ceci étant, en ce début de parcours, certaines sections sont assez improbables, sur des routes dont le nom est à peine voire pas du tout indiqué, heureusement que Patrick était là, et si c'était à refaire, je serais tout de même plus prévoyant, je pense. Mais enfin, sur 1000 bornes, emmener l'intégrale des cartes Michelin nécessaire, même au 1/200 000 ème "série jaune", ça commence à faire un bon tas de papier. Le GPS peut-être?

Bon, revenons à nos moutons. La progression est plutôt bonne, nous avons, globalement, le vent dans le dos, et il fait beau. Grand beau sur tout le week-end, de toutes façons. L'arrière pays Auxerrois est lugubre, le genre de coin qui peut s'avérer sympa par une belle journée d'été, mais je n'ose imaginer ça une morne journée d'hiver avec du brouillard et de la boue. C'est perdu, ça manque de cachet et de petits villages sympas, les paysages se répètent, bouh, vivement qu'on roule dans des coins plus variés. Au fur et à mesure que nous progressons dans le Morvan, ça se décante, et du côté de Château-Chinon, on peut le dire, c'est plutôt joli, vallonné, sympa. Tiens, à propos de Château-Chinon, la semaine prochaine, c'est les 100km du Morvan! Marrant, je n'avais pas fait la connexion, et pour le coup, ça me dirait bien, de les faire un jour, ces 100km du Morvan, le parcours ne peut qu'être réussi dans un coin pareil.

Peu après la tombée de la nuit, alors que nous faisons escale dans un bistrot, le patron du bistrot en question reconnaît les cyclotouristes que nous sommes et explique à ses clients le concept du brevet longue distance. "Ils roulent le jour, la nuit, ils ne s'arrêtent jamais!". En voilà un connaisseur. On discute, on cause, on se ravitaille, et on part.

Il fait nuit noire. Je fatigue. Les jours précédent le brevet, je n'ai pas pu faire de "provisions" de sommeil comme j'aurais idéalement du le faire. Je suis donc crevé, je m'endors au guidon, je suis Patrick comme un zombie et globalement, je nous retarde. Arrivés à la Clayette, nous pointons à la Poste (d'où nous envoyons une carte postale datée et signée) puis décidons de dormir à l'Hôtel de la Poste. Hôtel de la Poste, c'est-à-dire? C'est-à-dire on se couche par terre devant la Poste. En ce qui me concerne, je suis transis de froid mais peu importe, je suis tellement crevé que je dors comme un bébé. Patrick, lui, ne trouvera pas le sommeil, malgré la couverture de survie qu'il a enveloppé autour de lui (moi, j'ai fait l'impasse là-dessus) et il me confiera après-coup qu'il m'a bien entendu ronfler. Après un sommeil hautement réparateur d'environ deux heures, nous nous remettons en selle.

Dénivelé du 1000km Longjumeau
Ce brevet, à la différence des autres brevets (200, 300, 400, 600) organisés par le club longjumellois, est très (très!) vallonné.

La sortie de la ville est épique, nous sommes à deux doigts de partir dans la mauvaise direction. Un peu de bon sens, une boussole, et la lucidité de Patrick, et nous voilà à nouveau sur les rails. Traversée de Roanne la nuit. J'ai un plan de Roanne. C'est utile. Nous tombons sur des fêtards éméchés qui sont, l'air de rien, un peu intrigués par notre "pratique" sportive. Une fois sortie de Roanne, nous nous engageons vers la partie "montagneuse" du parcours. Je suis à nouveau complètement somnolent et je négocie avec Patrick un petit arrêt dodo. Enfin non, disons que nous nous arrêtons pour une petite pause a priori courte et que je profite d'une minute de répit pour m'allonger sur le gravier, minute qui se transforme en quart d'heure dans la mesure où je m'endors aussitôt et que Patrick n'a pas le coeur de me réveiller.

On repart et là *aouch* c'est dur de chez dur, ça monte raide, soutenu, bienvenue dans les contreforts du Massif Central, le triple plateau est plus que bienvenu. Grosso-modo, entre Patrick et moi, c'est plutôt moi le grimpeur et lui le rouleur, donc je me sens plutôt à l'aise, mais tout de même, ça monte. J'adore ce passage car ces montagnes aux abords de Roanne ont toujours suscité ma curiosité, j'y suis passé au loin en moto, en voiture, je me suis toujours demandé ce que ça donnerait en vélo. Maintenant, je sais.

Une fois le jour levé, nous nous accordons une première pause petit-déjeuner dans un bistrot (le combo "café au bistrot + viennoiseries achetées à la boulangerie" est excellent) puis après une ultime montée et un bout de descente, vient l'arrête aux 4 vents, qui est si j'ai bien compris un site géré par la FFCT, et qui donne son nom à ce brevet. Aux 4 vents donc, nous trouvons tout le confort moderne, y compris un petit-déjeuner pantagruélique à un coût somme-toute abordable, de mon point de vue et à ce moment précis, c'est l'endroit idéal. Mais idéal ou pas, il s'agit de rouler!

Après une superbe descente, nous continuons notre sinueuse route, ponctuée de belles côtes, et nous arrivons enfin près de Riom. Là, gros loupé au niveau de l'orientation, je laisse filer Patrick dans la mauvaise direction - alors que je voyais bien qu'on déviait de la trajectoire idéale - et nous perdons facile 10 à 20 km, avec un vilain détour et des routes pas sympas du tout pour se récupérer. Pour autant, nous roulons bien, mais la fatigue commence à se faire sentir, notre lucidité part en sucette. A ce stade, on peut le dire, nous en avons pris plein les jambes et plein les yeux, nous avons dépassé la barre des 500km, et le parcours nous réserve de bonnes surprises. A la sortie de Riom, bonne vielle bosse des familles, qui sonne un peu le glas pour Patrick. Il n'est pas fan des hautes températures, il a plutôt un profil "homme du nord" qui roule par grand froid. Mais j'aime bien quand ça cogne, donc je m'accommode du soleil qui nous bombarde méchamment depuis ce matin. L'après-midi est bien avancé, Patrick veut faire une pause. Moi j'ai pas vraiment envie de m'arrêter maintenant, il est 16h30, il reste 5 voire 6 bonnes heures avant la tombée de la nuit, je compte en profiter pour rouler! Nous nous quittons donc, bons amis, mais c'est sans regret, lui veut impérativement se reposer, moi je veux impérativement avancer, nos routes se séparent. Ah oui, j'ai oublié de vous dire, j'ai rendez-vous au restaurant demain soir, samedi. Il faut absolument que je sois revenu avant 18h00 car mes parents fêtent leurs 40 ans de mariage au restaurant, et je suis attendu. Ca ajoute un peu de piment à l'opération. Dans tous les cas, j'ai la pression, je *dois* rouler.

Donc, je roule. Je jurerais bien que le vent m'est à nouveau favorable. Cela contraste avec la galère des 400km en tandem en Normandie avec Valérie... Je file bon train, j'ai la pêche, finalement je ne me sens pas trop fatigué, et globalement, ça descend. Et alors que je suis tranquillement en train d'enrouler, en mode endurance pure, sur une petite route de campagne de la Creuse, j'entends TONK! tchiiik tchiiik tchiiik... C'est quoi ce bordel?

Inspection du matériel, et constat: j'ai pété un rayon à l'arrière. C'est pas la panne du siècle, mais c'est embêtant. La roue est voilée et frotte sur le carbone du cadre à chaque tour de roue. Je dégages les patins de frein. Ca c'est fait. Mais ça frotte toujours contre le cadre. Je tente de resserrer les rayons adjacent mais nom d'un zèbre ça ne marche pas car mes moyeux sont farceurs: les rayons peuvent tourner dedans! J'ai beau avoir une clé à rayon, le rayon tourne à vide et rien ne se serre là-dedans, il me faudrait pouvoir bloquer le rayon en rotation, mais je n'ai rien ici pour faire ça. Nous sommes vendredi soir, en rase campagne, il est 19h30, je n'ai aucune chance de trouver un magasin ouvert, et puis de toutes façons j'ai uniquement les enchaînements de village à suivre, mais pas de plan de la région. Et je dois être dans moins de 24h00 sur Paris, il me reste plus de 350km à parcourir. En plus de ça, mon outil multifonction part en lambeau, je dois récupérer les morceaux qui tombent par terre, j'arrive à peine à me servir de la clé à rayons. On appelle ça: une grosse galère. Je vois le moment où je vais devoir sortir mon téléphone et demander à ce qu'on vienne me chercher, et rentrer en voiture. En gros, abandonner. Cela ne me ressemble pas. Je cherche un moyen de sortir de ce traquenard. En insistant un peu et en desserrant certain rayons plutôt qu'en les resserrant, j'arrive à dévoiler la roue suffisamment la roue pour que ça ne frotte plus contre le cadre. Du coup elle est maintenant ovale, mais je m'en fous, ça passe. Juste juste, c'est au demi-millimètre près, de temps en temps j'entends un "tchiiik tchiiik" inquiétant mais globalement, ça passe. En route!

Arrivée du côté d'Issoudun. Les moissonneuses dans le soleil couchant sont superbes, la poussière est illuminée et je profite avec délectation de ces beaux nuages dorés. Ca y est, je suis sur une autre planète, entre le fait que je roule désormais seul, que la fatigue commence à faire son effet, et que la panne mécanique m'a tout de même secoué, j'ai fini par faire escale sur mon nuage, et j'y resterai jusqu'à l'arrivée. Je suis "dans la zone", pour ceux à qui ça parle. Issoudun, j'ai prévu d'y manger. Impossible de trouver un restaurant ou un café pour me restaurer, cette ville est l'anti-ville si vous aimez sortir dans les bars. Je me rabats sur un Mc Donalds, seul commerce ouvert à 23h00. Ils ferment. Je mange donc dehors. J'ai froid. L'hôtel (genre F1, le truc premier prix pas sympa mais avec des lits) d'à côté m'attire. Mais ça coûte cher, et j'ai pas le temps. J'engloutis au plus vite mes deux (oui, deux) menus maxi best-of big-mac avec deux cafés et je file, grelottant.

Je roule aussi loin que je peux mais peu avant Vatan la fatigue fait des ravages. Plusieurs fois je me fais réveiller par des voitures qui me dépassent. C'est dangereux. Je distingue mal la chaussée, je suis carbonisé, j'ai envie de dormir, de dormir... En fait non, je n'ai pas envie de dormir, mais je m'endors tout seul, quoi qu'il arrive. Il y en a qui sont morts pour moins que ça. J'ai une famille, une femme, des enfants, je n'ai que 36 ans. Je ne peux toutefois pas dormir ici, enfin si je pourrais, mais je ne vais pas bien m'y reposer si je m'arrête comme ça là, en plein dans un champ de blé. Je pousse donc jusqu'à Vatan, et là je m'installe sur un banc, piquer un roupillon bien mérité. Il y a une fête à côté, j'entends confusément des gens qui parlent du cycliste qui est toujours là sur son banc. Mon téléphone portable sonne au bout d'une heure ou deux, la récré est finie, en route.

Même après ce repos, je reste bien groggy, je ferai à nouveau une pause sur un banc dans une ville un peu plus loin. Je suis gelé, c'est bien beau de voyager léger, mais je le paye cher dès que je m'arrête, car sitôt l'effort coupé je suis glacé. A St Aignan, je poste ma carte postale dans une boîte aux lettres, mais j'hésite tout de même à frapper au carreau de ce boucher qui est en train de mettre en route sa boutique, alors qu'il n'est même pas six heures du matin. Va pour la carte postale tout de même, je ne vais pas déranger le monsieur, encore qu'on aurait peut-être pu avoir une discussion mémorable. Cette rencontre n'aura pas lieu.

Le jour est levé. A nouveau je m'endors au guidon. Dernier et ultime arrêt dodo d'un petit quart d'heure, le temps que le jour se lève franchement et pour de bon. Je lutte vraiment comme un forcené contre le sommeil, je suis en déficit, mais j'espère qu'une fois le soleil monté bien haut, cette fatigue ne sera qu'un mauvais souvenir. Petite galère niveau orientation près de Chambord, mais rien de grave. Du côté de Meung sur Loire, je fais une rencontre surprenante: la patronne de bistrot pas sympa. Vachement rare. Alors que cela fait deux jours que je bourlingue dans plein de département et que j'ai toujours été bien reçu, je tombe sur une dame bougonne qui refuse de remplir mes bidons avec du sirop. Même si je paye, la question n'est pas là, d'après elle, "c'est n'importe quoi". Bon, n'importe quoi toi-même, je quitte ce boui-boui et m'en vais acheter du Seven-UP au litre et des esquimaux chez LIDL.

Je croise aussi un magasin de vélo, qui est ouvert. J'hésite à m'y arrêter faire réparer ma roue, puis décide que si elle a déjà fait 200 bornes voilée, elle peut bien en faire 150 de plus. Mauvaise pioche, à peine ai-je fait 10 bornes que "tchiiik tchiiik" c'est reparti. Je peste , je rage, donne quelques coups de clé à rayon, me tartine de cambouis et repars un peu dépité.

S'en suit une portion de parcours mémorable. Un gros tronçon de 100km de Beauce, bien plat. Avec le vent en pleine face. Une vraie boucherie, je pédale comme un fou pour démouler un petit 25km/h, parfois un 28km/h, mais je ne peux pas faire plus. Je suis à fond, je tiens à rentrer à l'heure et ne pas rater mon rendez-vous au restaurant! Je sais, à ce stade, que je suis prêt pour PBP. Être capable de se faire violence et pédaler dur même après 900 bornes d'effort, c'est signe que ma préparation n'est pas mauvaise. Évidemment rien n'est jamais joué d'avance, mais je suis bien préparé, c'est certain. Je le dis et je le répète, ces 100km de plat, en plein soleil, vent de face, dans la Beauce, ça a été un grand moment cycliste, je n'oublierai pas. Quelle purge.

La fin du parcours est comme toutes les fins de parcours de très longues randonnées cyclistes: interminables, mais paradoxalement, on les termine toujours. J'arrive tout de même à créer l'exploit en me perdant à même pas 5km de l'arrivée, et je rate je ne sais plus quelle barrière horaire symbolique que je m'étais fixé (était-ce 58h?) mais peu importe. L'arrivée est ma foi fort sympathique, il y a un petit comité d'accueil - un autre concurrent est là qui à fait demi-tour au tiers du parcours, si j'ai bien suivi - et j'ai plaisir à discuter avec l'organisateur, puis avec Jean-Paul qui est venu me chercher, et qui va, j'en suis convaincu mordre à l'hameçon et lui aussi s'adonner à cette belle activité qu'est le cyclotourisme.

J'ai a-do-ré ce brevet 1000, riche en paysages, intense en effort, et bourré de petits rebondissements, l'aventure sympa à deux pas de chez vous et pour pas un rond, le concept simple et efficace. L'essayer, c'est l'adopter.

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Mis à jour le mercredi 29 février 2012.