Samedi 11/06/2011 (et aussi un peu dimanche 12/06/2011...)
La semaine précédente , j'ai validé ma série de 4 brevets pour PBP 2011. Je suis donc inscrit à ce 600 Montigny « par gourmandise », ce n'est pas indispensable, j'y vais juste pour parfaire ma préparation, mettre du beurre dans les épinards. Enfin, pas tout à fait. Mon entraînement en vélo reste léger et quelque part, je ne m'entraîne pas pour les brevets, mais plutôt, les brevets sont mon entraînement. Deux « 600 » à une semaine d'intervalle, c'est un peu gonflé, mais si ça passe cela confirmera que ma préparation est bonne. Autant sur le brevet précédent, à Noisiel, je suis resté un peu en-dedans, histoire d'en garder sous la pédale, autant là , tout doit partir, j'appuierai sur le champignon s'il le faut.
Je me rends au départ en vélo, je connais l'itinéraire par cœur, c'est ce que je fais quand je vais au boulot en vélo (je travaille à Montigny le Bretonneux). Départ 4h30. Je décolle donc de chez moi à 3h00 pétante, après un réveil à 2h00 du matin. Je n'ai pas assez dormi, je suis en déficit de sommeil ces derniers temps, entre la famillle, le boulot, Liquid War, la fanfare, le vélo, la course à pied, j'ai du mal à boucler mes semaines à un rythme normal. On ne se refait pas. J'arrive légèrement à la bourre, après un trajet maison – départ bien trop rapide à mon goût, j'ai tout de même le plaisir de saluer P'tit Âne et Bruno91 du forum Super Randonneur. Rapidement, je les laisse à leur rythme, j'ai trop la bougeotte, j'ai envie d'aller voir devant ce qui s'y passe.
Je ne suis pas déçu, je tombe sur un paquet qui roule à ... 35 ! Vent dans le nez, nous prenons des relais de fous furieux, enfin, au moins, d'après mes standards. Par politesse je prends donc le relais de temps à autre mais un ou deux cyclistes, largement au-dessus du lot, font tout le boulot. En gros je m'escrime à maintenir un timide 32 km/h pendant 3 minutes quand je vois un gars, à peu près toujours le même, prendre le relais à 5 km/h de plus, et tenir ¼ d'heure, sans paraître souffrir le moins du monde. Je reste dans ce petit groupe d'une grosse dizaine de personnes jusqu'au premier point de contrôle à Senonches, là je décide qu'il n'est pas raisonnable, aux abords du Perche, de continuer ce train de folie, je les laisse tranquillement partir. Rapidement, je rejoins un petit groupe de gens civilisés, raisonnables, qui roulent à une allure qui me convient bien mieux.
Six d'entre eux sont accompagnés par une voiture, ils n'ont donc rien sur le vélo. Moi, ainsi que deux autres « extérieurs », roulons en autonomie, avec la sacoche et tout le tralala. Tout ce beau monde roule ensemble, la journée s'annonce belle, le vent d'ouest nous ralenti certes, mais à part ce petit détail, tout baigne.
On cause on cause. Rapidement, le groupe s'étoffe. Il y a tout de même une différence notoire entre le rythme des « assistés » qui peuvent faire le plein dans le coffre du véhicule qui les accompagne, et ceux qui roulent seuls et doivent faire le plein qui bistrot du coin, qui dans une boulangerie. A un moment, nous croyons bien avoir perdu de vue le reste du groupe (la voiture donc) quand nous les apercevons au loin. Le patron du bistrot nous a servi plutôt rapidement, mais ça reste toujours plus long qu'une assistance perso. Je fais l'effort pour revenir et ramener notre petit groupe d'indépendants dans le paquet. Ce petit coup de fouet me rassure sur ma condition physique, s'il le faut, je suis capable de raccrocher. Tant mieux.
La suite se passe sans trop d'encombres, au niveau du demi-tour (alors que nous revirons vers l'Est) le vent nous devient favorable et il est enfin (ouf!) possible de rouler vite sans trop se fatiguer. A ce stade, je suis en binôme avec Alain, avec qui j'ai lâché le groupe principal, j'en avais assez d'attendre 30 minutes à chaque arrêt. Autant parfois l'assistance perso est un bienfait des dieux car elle permet de gagner un temps précieux, autant parfois le fait de rouler en groupe plombe les arrêts car on s'aligne systématiquement sur celui qui se restaure et se prépare le moins vite. Je roulerais presque trop fort, Alain m'explique gentiment qu'il ne faut pas se griller. Merci, je suis au courant, mais là , j'ai les jambes qui vont bien. Je ralentis toutefois un peu, je ne suis pas non plus à cinq minutes près.
Les paysages sont superbes, les collines du Perche sont splendides sous le soleil couchant, j'en prends plein les mirettes. Puis alors que la nuit tombe doucement, nous nous égarons dans un village, pour finalement être rejoint par notre groupe et son inénarrable voiture. Bon, dont acte, il est impossible de s'en extraire, nous terminerons ensemble...
La nuit est désormais bien avancée, je commence à être sacrément frigorifié, une fois de plus mon cuissard court s'avère un choix peu prudent avec une météo plutôt frisquette. Alors que nous rejoignons la Beauce, je ne cesse de m'endormir sur ma monture, j'ai énormément de mal à lutter contre le sommeil. J'essaye de me battre comme je le peux contre Morphée, je profite de la moindre pause pour gratter 5 minutes de sommeil, mais rien n'y fait. Au petit matin, j'espère que le jour va me sauver, mais il n'en est rien. De dépit, je laisse tomber le groupe, et m'arrête sur un trottoir à Chateauneuf en Thymerais. Je dors dans le froid sur les cailloux, grelotte un peu, au bout d'une demi-heure mon portable sonne et me rappelle à la dure réalité. En selle! Rapidement, j'avance bon train, je suis réchauffé, le jour est levé. Ouf, tout va bien. Mais je suis seul.
Je suis seul mais je roule bien. Jusqu'à cette crevaison à Rambouillet. La tuile, à quelques dizaines de km du but, je me retrouve à changer une chambre dans l'herbe humide de rosée. Les mains noires de cambouis, je repars 30 minutes plus tard (pas facile avec les doigts gourds...) espérant tout de même rentrer dans les 28 heures.
Sur la quasi toute fin du parcours, alors que je monte les 17 tournants, je croise un cyclo (pas étonnant le dimanche matin dans un endroit pareil) et ne résiste pas à la tentation de le taquiner. Or donc je force un peu l'allure, me positionne ostensiblement devant. Arrivé en haut, mon compagnon est connaisseur, il reconnaît rapidement que je fais un brevet cyclo. Vous préparez PBP? Un peu mon n'veu! Il n'a pas fait le grand aller-retour breton, mais a déjà terminé Bordeaux-Paris cyclo. Le monde est décidément petit.
Retour à Montigny sans encombre. Je suis plutôt frais, et heureusement, comme je l'explique aux bénévoles qui sont là , car en août il s'agira de repartir pour 600 de plus. Toutefois, sur les 30 km qui me ramènent de Montigny à la maison, je manque de m'endormir... au feu rouge. Debout sur mon vélo, à l'arrêt, je me rattrape au dernier moment, j'ai failli m'écrouler sur place. Comme quoi, ce genre de plaisanterie fatigue son bonhomme.
Bilan dans l'ensemble largement positif, je termine ce 600 un peu plus rapidement que le précédent malgré un parcours pas si évident que ça, je prends toujours autant de plaisir à rouler, et ça, c'est l'essentiel.