CR 100 km deMillau

Septembre 2012

Je n'y avais jamais participé. J'avais accompagné Valérie en 2010 mais à part ça, j'étais un grand absent de cette mecque de la course à pied, ce monument qu'est Millau. En 2012, c'est décidé, j'y vais. Ce sera mon 3ème 100 bornes après Royan et Belvès .

Je me fixe un objectif "en dessous de 9h". Fondamentalement, la plupart des coureurs avec qui je me retrouve à l'arrivée des grands ultras ont des records en "8 heures quelque chose". Donc moins de 9h, cela ne me paraît pas déconnant. Par ailleurs, j'ai un 9h25 à mon tableau de chasse, il "suffit" donc de gratter une demi-heure. En 4 ans, je pense avoir progressé. Donc c'est dit, moins de 9h. Reste que Millau, ce n'est pas plat. On verra bien, je pars sur mon 9h, et ensuite, yakafaucon.

Nous partîmes 500...
Départ d'un 100 km. Comme nous avons l'air bien frais, cela fait plaisir à voir.

Pour l'occasion, j'ai un accompagnateur de choc, non pas mon épouse Valérie, comme on pourrait logiquement s'y attendre, mais Brice, un triathlète que je connais uniquement via Internet. Je l'ai rencontré sur le forum Onlinetri lors de ma participation au Déca et depuis nous avons gardé contact. Il est partant pour l'aventure. Je reste convaincu que c'est une super expérience que d'accompagner un coureur sur un 100 bornes, on vit la course de l'intérieur, c'est un moment privilégié.

La belle ballade
En route pour une nouvelle aventure. Jusqu'ici, tout va bien.

Le départ est sans surprise, je pars, sous un temps plutôt clément, à une allure qui me paraît la bonne. Au pif, je fais du 12 km/h. Un tout petit peu plus, un tout petit peu moins, selon le relief. Cette première portion est relativement plate. Relativement, car comparée au marathon moyen, déjà, c'est vallonné. Je récupère Brice à l'endroit ad hoc. C'est lui qui me repere, en fait, car moi, je ne l'ai pas vu. Il est débrouillard, rigolo, ce Millau s'annonce bien.

Je cause je cause, je bavarde, et tout cela nous emmène jusqu'au marathon. À ce stade, le 100 km de Millau commence "presque vraiment". En vrai il commence au km 70 comme tout 100 bornes qui se respecte, mais on va dire que le 42, ici, avec le passage dans Millau, est un point de passage remarquable. J'encourage certains coureurs qui en finissent avec leur premier marathon. C'est beau un marathon, je les envierais presque d'avoir le plaisir de vaincre pour la première fois cette distance mythique. Moi, j'ai un peu perdu cette magie, elle est toujours un peu présente, mais elle s'estompe.

Revenons à nos moutons, passé le 42, je fais un point sur mon allure. Pas aussi vite que ce que j'aurais pensé. Et en tous cas pas assez facile. Pour le 9h, ça va être dur. Mais c'est pas perdu. Je continue la mission.

Bientôt le marathon
Il paraît qu'il y a un mur. Ah zut, j'avais pas vu... Non sans rire, il suffit de partir lentement, on vous l'a dit et répété.

C'est dans le grand plat entre le viaduc et Tiergues que je sens que le chrono est compromis. Il pleut mais cela ne me gêne pas trop, j'avance suffisamment fort pour me réchauffer naturellement - c'est un privilège, car derrière moi, avec des allures plus modestes, les coureurs sont frigorifiés - mes quadris sont un peu froid mais ça passe, je ne perds pas le temps à m'habiller pour transpirer puis me déshabiller etc. etc. Ce n'est pas un défilé de mode. Or donc, je n'arrive pas à maintenir le 10 km/h, ou alors à peine, quand c'est vraiment plat. Mais cette configuration est rare... Du coup je monte à 9 km/h, parfois même seulement 8 km/h peut-être. Et mon objectif s'envole. J'enrage, je suis furax, mais j'essaye de rester zen et faire au mieux.

Brice est tout simplement super, j'ai tout simplement tout ce que je veux, quand je le veux. Sur ce 100 bornes, je n'aurai tout simplement jamais besoin de m'arrêter. À peine me suis-je stoppé vers le km 60 je crois, parce que je doutais au niveau d'un point de contrôle, mais sinon, même pas besoin d'une pause pipi, rien, pendant 100 bornes, j'ai couru, point final. Par ailleurs, il est d'une compagnie fort agréable, je passe un bon moment, je ne gagnerai pas la course, mais j'ai gagné un bon ami, et ça, c'est formidable.

Au milieu du gué
Et c'est là qu'il va se mettre à pleuvoir. La belle journée.

Sur le retour, je commence à jouer au chat et à la souris avec quelques coureurs que j'ai croisés plusieurs fois en route. C'est vraiment au demi-tour à Saint-Affrique que la compétition commence, avant, c'est un prologue géant. Mais là, on commence à voir qui est fatigué et qui ne l'est pas.

En ce qui me concerne, ça va plutôt mieux, en réduisant légèrement l'allure depuis le km 50 je me suis refait une petite santé, et je reprends du poil de la bête. Dans les lacets de la descente près Tiergues, je fais un point sur le chrono, c'est définitivement foutu pour le 9h, mais j'arrive toutefois à me motiver pour en remettre un coup et ne pas finir à la dérive. Je me rappelle avoir regardé mon chrono puis m'être exclamé "que de la merde!" avant de repartir d'une foulée un brin rageuse. Pas très élégant, pas vraiment dans l'esprit "en douceur, endurance fondamentale", mais le résultat est là, j'avance plus vite.

Pour 10 secondes...
...10 secondes plus tôt je gagnais 4 places. Et 10 minutes plus tôt, j'atteignais presque mon objectif ;) Bon, je ne vais pas faire ma fine bouche, c'est pas mal quand même, encore une bonne chose de faite.

La descente après le viaduc aurait presque été un plaisir si je n'avais pas eu si mal aux jambes ;) En gros, je vide le stock, j'envoie à peu près tout ce qui reste, et j'ai bien du descendre à un bon 13 km/h. Ça m'a coûté cher mais c'est grâce à cela qu'à défaut de tomber les 9h, je rentre en moins de 9h10.

Seul petit regret "chrono et classement", dans les derniers kilos, je suis derrière un groupe de 4 personnes, et j'ai beau batailler, je n'arrive pas à les reprendre. Je cherche, je creuse, mais rien à faire, impossible de revenir. J'ai l'impression que j'aurais pu, mais ça n'a pas eu lieu. Petit problème de motivation le Christian? Je ne pense pas. Simplement, ce jour là, je n'y suis pas arrivé, c'est tout. Et puis 9:08:33, c'est pas le chrono le plus moche non plus. J'arrive 30ème, juste derrière Fabrice Bedin - qui était dans le groupe devant moi - qui du coup est le "val d'oisien" le plus rapide du jour ;)

Reste que je suis très content d'avoir couru mon Millau, d'avoir partagé ces bons moments avec Brice, et que si c'était à refaire je recommencerais et ne changerais pas grand chose.

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Mis à jour le mardi 13 août 2013.