CR Sainté Lyon

Bon, alors, la Sainté-Lyon, c'est un grand classique, une figure de style connue. Un peu comme Millau que je viens de faire en septembre, je me devais d'y aller, ne serait-ce qu'une fois. En plus, au départ de Paris, c'est assez pratique, avec deux billets de train bien choisis, on peut y participer sans avoir besoin de réserver d'hôtel (le camping, on va éviter, en décembre...) c'est donc un "super week-end", mais c'est tout.

Or donc je pars par un TGV qui m'amène à St Étienne juste avant le départ. Sur place, je croise Thierry, un ami coureur / triathlète avec qui j'ai fait connaissance à Lensahn . Je croise aussi Gilbert, organisateur du Grand Raid 73 et qui fait de la réclame pour sa (super) course. Course à laquelle il faudra que je participe un jour, c'est certain.

Je fais une ultime sieste avant le départ, et c'est parti. C'est assez impressionnnant ces milliers de coureurs. Pas très pratique non plus pour avancer tranquillement mais j'étais prévenu. Il fait un froid de canard. On nous a bien raconté qu'il y avait de la neige. Certains sont venus avec des crampons (véridique!) moi je n'ai même pas pris la peine de prendre des "trails" je suis venu avec mes pompes de route. Mes trails ont rendu l'âme au Tor des Géants et je n'ai pas trouvé le temps ni l'envie d'en racheter depuis. Autant dire que je suis un peu en mode touriste. D'autant plus en mode touriste que, aucun matériel obligatoire superflu n'étant requis, je voyage léger. Attention, j'ai tout de même mes fondamentaux : couverture de survie, vêtement étanche, frontale avec piles neuves, bon bonnet bien chaud, gants chauds, je suis équipé. Mais en gros, tout tient dans la poche de ma polaire. Pas de sac-à-dos, pas d'eau, je boirai aux ravitos, quand il fait froid on a moins soif.

Première surprise : la neige, c'était pas du bluff. Il y a même du verglas. Soyons honnête, je me régale, je m'amuse comme un fou. On pédale dans la poudre, c'est du grand n'importe quoi, j'adore. Bon, je me casse bien la figure une fois ou deux dans une descente, mais rien de méchant.

Surtout, c'est le monde qui m'incommode. J'avais anticipé la foule, mais dans les mono-traces dans la neige, c'est vraiment très fatiguant de doubler sur le côté, donc souvent je finis à la queue-leu-leu avec tout le monde. Un peu frustrant mais c'est pas grave.

Ce n'est que vers le km 50 que je vais enfin être "tranquille" mais malheureusement à ce stade, la course est bientôt finie... Tout de même, je retiendrais cette très bonne ambiance neigeuse, tout le charme des vacances au ski, les vilaines remontées mécaniques en moins.

À noter que - et c'est peut-être bien une première pour moi depuis le Grand Raid en 2004 , je suis en mode "compétition". Souvent ces derniers temps, en trail, je basculais rapidement en mode "vas-y que je profite du paysage" et à ce tarif là les chronos sont souvent médiocres. Pour le coup, en ce début décembre, j'arrive à me concentrer sur ma course, sans rater l'ambiance, bref, le cocktail est quasi idéal. Et même, j'arrive à attaquer en descente - inédit! - et reprends plusieurs dizaines de coureurs dans des passages techniques. Enfin techniques, pas vraiment dans l'absolu, mais avec le mélange boue-verglas, tout se pimente rapidement.

Et pourtant, sur la toute fin, à 10 bornes du but... pfuit. La panne sèche. Le grand bitume en arrivant dans l'agglomération Lyonnaise, ces interminables zig-zags sur la presqu'ile ont raison de mon inébranlable forme des grands jours. Je suis scotché à un petit 8 km/h, et je n'arrive pas à décoller. Est-ce qu'avec une poche à eau j'aurais évité ça? On ne le saura jamais. Dans tous les cas, les coureurs que j'ai repris dans les descentes en forêt reviennent sur moi et je sombre dans le classement. Caramba, encore raté! Enfin non, pas tout à fait raté, je passe (tout juste...) sous la barre des 8 heures, ce qui n'est pas si mal, et j'ai quand même bien profité de la fête et vécu quelques moment inoubliables. Mais j'adore la neige, alors je ne suis pas un juge impartial.

La fin de matinée est difficile, je rate bêtement la Fanfare Piston, parce que je m'y prends comme un manche avec les transports en commun - et aussi parce que certaines lignes sont en panne ... - et rentre mollement à Paris. Je ne sais pas si j'y retournerai, à cette Sainté-Lyon. Avec des conditions "banales", par exemple juste un bon brouillard triste, j'imagine que ça doit être moins féérique. Mais j'aime bien ces grandes messes populaires, alors pourquoi pas. Disons que s'il n'y a rien d'autre dans le calendrier, c'est une bonne adresse, on ne s'ennuie pas. Mais un Raid 28 a davantage de charme ;)

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Mis à jour le mardi 13 août 2013.