Fin janvier, c'est marche à pied
J'ai déja tenté cette expérience en 2013 , je resigne pour un tour cette année. Je replace le contexte, il s'agit de faire un "gros 50 km", à pied, en marchant, de nuit. Cette marche est une véritable et vénérable institution. A priori j'ai toujours pour ambition de bien marcher, ça peut toujours servir sur les longues distances, et puis, j'avais trouvé cela sympa.
Nouveauté cette année, Valérie vient avec moi, elle prépare un 24h pour le printemps, cette petite session marche ne peut pas lui faire de mal.
La bonne prépa
Cette année donc, je ne vais pas au départ en marchant. En revanche l'après-midi avant l'épreuve, je m'envoie un 20km "au carton", un entraînement relativement typé vitesse en course à pied. Normalement l'impact devrait être faible, entre course et marche, ce ne sont pas exactement les même muscles qui travaillent.
Douce nuit
Il fait plutôt beau cette année. Tiède, pas de grosse pluie qui mouille, et le sol n'est pas détrempé. Je rencontre Philippe (croisé aux 6 jours l'année dernière ) qui est aussi de la fête. On cause un peu, et tiens, il m'a croisé au Parc Montceau un midi. Le monde est décidément petit.
Le plan sans accroc
Départ. Hop! Je prends mon rythme. Vite interrompu car tous les 3 km je dois faire une pause pipi. C'est le froid qui doit jouer. Et puis j'ai bu trop de café. J'avance bon pied bon oeil, il y a beaucoup de monde autour de moi, mais essentiellement des coureurs. Les marcheurs, je les cherche un peu, et du coup quand j'en rencontre un, c'est très sympa, vu que nous sommes en bonne minorité (c'est moche, mais c'est comme ça) on sympathise facilement.
J'ai vaguement oublié le parcours mais je me rappelle quelques temps fort. Ce grand plat avec le vent et les poteaux électriques / telecom illuminés. Wow, on ne l'oublie pas.
Je zappe les ravitaillements, j'ai tout ce qu'il faut dans mon sac. 2L de liquide, plus des machins à grignotter, pas la peine de perdre mon temps à m'arrêter. Surtout qu'en marchant je ne fatigue pas trop mais je n'ai aucune vitesse de pointe donc toute minute perdue est... une minute perdue.
Salut la compagnie
Je file bonne allure et désormais je marche en compagnie des participants aux "plus petites distances". Très sympa, j'aime ce regain artificiel de la densité de marcheurs. Car là , pour le coup, ils marchent, en majorité.
Les quelques coureurs que je croise sont, fondamentalement, des coureurs modestes (logique, je les suis en marchant, s'ils étaient costauds, je n'arriverais même pas à les suivre en courant...) du coup, souvent, ils rament un peu passée la barrière des 40 km. Ça couine et ça se voit. J'en reprends quelques-un dans les bosses, en descente j'ai en revanche du mal à les accrocher. C'est amusant comme jeu, stimulant, d'esssayer de les suivre. Ça occupe. Parce que finalement je cause assez peu, beaucoup de participants viennent en groupe, du coup ils se connaissent, et parlent entre eux, ce n'est pas toujours facile de s'insérer dans la conversation.
Objectif 7h
Sur la fin, je commence à comprendre que j'ai une chance de rentrer sous les 7 heures. Je vois le halo de lumière de Mantes, c'est pas loin. Oui, de nuit, avec une petite couverture nuageuse, on voit les villes en regardant le ciel, elles laissent des grandes traces oranges (éclairage sodium) dans les nuages. Avec un peu d'expérience on peut même jauger la taille de la ville.
Sur la toute fin, je croise un coureur qui, lui, les 7h, n'y croit presque plus. Je le remotive un peu et il me lâche dans les 500 derniers mètres. Je finis pour ma part dans mon objectif improvisé, 6h55 environ. Pas si mal, je suis au-delà des 7 km/h. Mais il faut dire que cette année, les conditions étaient fastoches, comparé à l'année dernière avec la neige et la boue.
No pain, no pain
Avantage de la marche une fois qu'on pratique un peu : pas ou peu de séquelles comparé à la même distance faite en courant. Le lendemain je peux m'entraîner sans soucis majeur, c'est vraiment un autre monde. Et ça souligne à quel point c'est efficace, de marcher. Un peu plus de 50 bornes en moins de 7h, c'est une vitesse pas du tout ridicule sur un ultra "un peu long".
C'était chouette, je crois bien que je vais revenir l'année prochaine, tiens.