Un 300 "on steroids"
Comme je n'ai pas pu valider mon 300 en avril , je me fais un second 600, à Flins. La semaine précédente j'étais au 600 Mours , l'enchaînement est un peu gonflé, mais je n'ai pas trop le choix, la saison se terme et je dois impérativement tout valider pour sécuriser mon inscription à PBP.
Full platate
Particularité de ce brevet : il est plat. Pour un 600, y'a rien comme dénivelé. En gros on descend du côté des châteaux de la Loire, et on remonte, pas de chichis. Comme d'habitude ces derniers temps, il fait un soleil magnifique. Je suis venu avec mon Cannondale en carbone (modèle Synapse, le truc pour petits vieux avec le dos tout cassé) et non pas mon fixie. Fini les conneries, je cherche juste à valider mon carton, point barre. Si la ballade peut s'avérer agréable, c'est un plus.
Poésie
En arrivant dans le secteur dit "Châteaux de la Loire" donc, je passe devant la centrale nucléaire de Chinon. Allez-y voir je vous le recommande, ce truc là a du être désigné, à une époque, pour "faire moderne". Comme à chaque fois qu'un architecte tente ce coup, ça rate quelques décennies plus tard. Ce que je vois, c'est surtout un décor post-apo, qui irait très bien pour tourner un n-ième remake de Mad Max. Ce machin fait pschiiit de partout, c'est marron et on l'imagine rongé par la rouille à l'intérieur, d'après mes estimations le truc devrait pas tarder à nous péter à la gueule, je m'éloigne au plus vite de ce lieu de perdition !
Quelques bons souvenirs aux alentours des châteaux, en particulier Ussé, on l'avait visité avec Valérie quand elle avait le marathon d'Azay le Rideau.
Fête de la musique
C'est la fête de la musique, du coup y'a la fête et des buvettes partout, très pratique pour se ravitailler, ma foi. On croise un autre brevet qui emprunte le même tronçon de route, mais en sens inverse. C'est de saison.
En revanche, si les fêtards ont probablement fait des nuits blanches de folie, la mienne s'annonce très difficile. Je suis gagné par un sommeil lourd et profond. Je zig-zague sur la route. Je m'arrête dormir un peu. Puis un peu plus. À la fin je n'en peux plus, je suis rincé, j'ai nourri l'espoir secret de rentrer sous les 30 heures, mais rien n'y fait, ça veut pas. J'aurais un troupeau de loups affamés au cul (ou une centrale nucléaire prête à péter ?) je pense que je me fouetterais pour y aller, mais là je cherche juste à sécuriser mon coup de tampon, donc je finis par m'arrêter sur le trottoir et dormir tout mon saoûl. Rien à foutre, j'arriverai plus tard et tant pis.
Quand je me remets en selle, il fait jour, je suis lucide, j'ai du dormir 3h en cumulé, c'est, selon mes standards, énorme pour un 600, mais là je crois qu'il le fallait.
Croisée des chemins
Je croise un cyclo qui cherche sa route. J'ai le GPS, je lui dis "c'est par là !". Il me rattrape. On cause. Il me dit "oh dis-donc, il était dur ce brevet avec toutes ces côtes". Mmm, c'est moi qui suis fatigué ou il racontre n'imp'? Puis nous finissons par élucider le mystère. Il fait aussi un brevet 600, mais pas le même. Lui va à Longjumeau, et moi à Flins. C'est pas très très loin mais c'est pas la même ville quand même ! Il quitte sur la droite ŕecupérer la bonne route. Amusant, ça ne m'étais jamais arrivé de croiser un autre brevet dans le même sens.
Et toc !
Je finis, après moult tours de pédales, par rejoindre Flins. Lâche, j'appelle mon épouse pour qu'elle vienne me chercher en bagnole. C'est bon, tout est validé, mon inscription au Brest est désormais possible, je suis soulagé, et je crois que j'ai besoin d'un peu de repos.