04/03/2018 - CR Semi Marathon de Paris

Ce semi a un sponsor connu et je devrais donc dire "le Pouet Pouet semi-marathon de Paris", "Pouet Pouet" étant le dit sponsor. Mais je n'arrive pas à le faire sans penser à un jeux de mot graveleux, puéril et stupide mais tellement évident dès qu'on prononce "Pouet Pouet" que bref, j'évite. Ça fait p'tit bras (c'est le cas de le dire) mais je préfère taire le nom de ce sponsor. Lequel vend des produits certainement très intéressants, mais parfois les voies du marketting sont impénétrables. Sauf par une... bon j'arrête.

Donc bon, ces derniers temps, j'ai surtout fait du vélo. Pas vraiment par plaisir mais parce qu'il fallait le faire, faut bien que j'empile quelques kilomètres avant de pointer le bout de mon nez à la RAAM. La météo, ces derniers temps, se prêtait surtout à la course à pied, le vélo quand il tombe de l'eau glacée, c'est bien quand on n'a pas le choix, mais quand on a le choix, mieux vaut remplacer par autre chose. Mais j'ai investi dans un home-trainer, donc je peux faire des séances dans mon garage, pas de soucis. Enfin bref, tout ça pour dire que lorsqu'une semaine avant la course je fais le bilan de mon kilométrage couru depuis le 1er janvier, je m'aperçois que je suis environ à 20 bornes. Par semaine. À la grande époque, c'était mon kilométrage quotidien. Autant dire, je suis à l'arrêt. Bon je roule c'est vrai, donc je suis actif, mais c'est quand même pas pareil. Avec l'hiver j'ai aussi accumulé quelques kilos, donc niveau prépa, on repassera. Je réfléchis un peu sur la marche à suivre. Je me dis que le vélo a du me donner une bonne caisse mais qu'il faudrait "réveiller le coureur qui sommeille en moi". Donc le mardi, je pars pour 19 bornes. Le mercredi, aussi. Le jeudi, pareil. La première fois, 1h42. La deuxième, 1h50. La troisième, 1h55. Je fatigue. Mais c'est pas grave, c'est le but. Idéalement je récupère vendredi et samedi, et dimanche frais comme un gardon "toc toc badaboum" je fais un chrono correct. Chrono correct ce serait 1h30, même 1h35 je serais content. Faut pas s'attendre à des miracles en course à pied. Pas d'entraînement, pas de résultats.

Pour ceux qui lisent les chiffres, vous remarquerez que j'ai mis 1h42 pour faire 19 bornes le mardi, en étant, d'après moi, "au carton", quasi au plus vite, hors je souhaite faire 1h35 max au semi. 2 kilomètres de plus, mais 7 minutes de moins. Voyez le soucis ou pas ? La différence c'est que y'en a un c'est l'entraînement, et l'autre la course. À l'entraînement tu t'échauffes un peu, y'a des feux rouges, t'es sur le trottoir, tu penses à tout ce que tu dois faire dans la journée, t'es tout seul, il fait nuit, tu portes des vêtements chauds (donc lourds) etc. Alors que le jour de la course, t'es léger comme une plume, short t-shirt, t'as une seule idée en tête "avancer au plus vite", le terrain est dégagé, y'a des spectateurs partout, des coureurs à côté de toi pour te relancer. C'est pas la même. Donc bref, en compétition, je vais toujours plus vite. J'ai pourtant mesuré mes parcours d'entraînement, encore que le 19, c'est mon ancien parcours de 20 que j'ai raccourci à 19 suite à mon déménagement, mais c'est pifométrique. Du coup sur la base des expériences précédentes je sais que le temps que je mets, à l'entraînement, sur ce 19, est toujours supérieur à mon temps compétition sur 21. Toujours.

Je suis parti bien en avance, pas de bus à Argenteuil, je rejoins le Tram à pied, un coup de RER A et je suis bien en avance à Vincennes. Je me prends un petit café croissant au bistrot, j'ai déjà pris un petit déjeûner mais c'est un des petits plaisirs de la vie, de s'envoyer un café croissant au bistrot. Diététiquement, c'est vraiment de la merde, mais niveau plaisir, j'ai pas trouvé mieux. Et ne me parlez pas de pain au chocolat, encore moins de chocolatine ! Trois quarts d'heure avant le départ je me dirige vers la consigne et y range mes affaires. À ce stade je n'ai donc plus ma liseuse et ne peux donc plus lire La 1ère loi d'Abercrombie. Je lis beaucoup ces derniers temps. Bah oui, je vais bientôt écrire un livre et on me souffle dans mon oreillette que pour savoir écrire, lire est très utile. Il fait un temps maussade. Pas trop froid, et pour l'instant il ne pleut pas. Mais bon, c'est pas vraiment un temps à pique-nique. Il fait gris, moche. Le genre de temps qu'il ne vaut mieux pas évoquer avec un méditerranéen car il se fout rapidement de ta gueule, toi le parisien avec ta grisaille dépressive.

Dans le sas de départ, je croise Mohammed, Youssef et un autre argenteuillais dont j'ai oublié le prénom (qu'il me pardonne s'il me lit, ma mémoire me joue des tours). On cause de choses et d'autres, au moins je ne gamberge pas trop avant le départ. Car en vrai, j'ai la pétoche. Aucune idée du rythme à adopter. J'ai décidé de partir avec un cardio. Ça au moins ça ne trompe pas. Je sais que si je suis à 130, faut que je me réveille et m'envoie un gros coup de pied au derrière. À 145 c'est pas mal mais ça fait plus "allure marathon". 150 c'est bien. 160 en général je le tiens pas très longtemps, ça me coûte énormémement, c'est OK pour la seconde moitié, mais sur les 10 premiers, à éviter. 170 c'est pour le finish. 180 je n'y vais quasi jamais, je crois que parfois à l'entraînement en me cramant sur des séries de 800 mètres j'arrive à les avoisiner mais c'est juste une pure boucherie, et ça laisse des vilaines traces.

Top départ !

Je pars et regarde le cardio, monte à 130, 140, on est bon. Toujours cette foule de gens qui courrent à 11 km/h et insistent pour partir dans le sas 1h35. Je ne comprendrai jamais. Ils doivent aimer ça, se faire doubler pendant deux heures, non-stop, et risquer de se faire bousculer toutes les 30 secondes pendant les 10 premières minutes. Et chaque année c'est pareil. Donc, petit slalom, mais pas trop désagréable, les allées sont larges.

Et là, le détail qui tue. Mince. Le cardio. J'ai changé les piles il y a 5 jours. Il était resté au clou pendant au moins un an. Je l'ai essayé sur le home trainer. Il marche. Mais, ce modèle relativement bon marché affiche ou l'heure, ou la fréquence cardiaque. Donc, je connais ma fréquence cardiaque. Mais je n'ai aucune idée de mon allure. Si je l'avais essayé une fois (au moins une fois...) en situation réelle je m'en serais aperçu. Mais non, trop sûr de moi, je n'ai pas fait le test. Alors je mène l'enquête. J'écoute. "On est parti trop vite, on tourne à 3:50!". Bon, au moins, je ne suis pas complètement trop lent. Idéalement j'aimerais bien être à 15 km/h soit 4:00 au kilo. Ça fait arriver en 1h25. Sachant que y'a toujours une bosse où tu ralentis, en vrai à la fin ça ressemble à 1h26 ou 1h27. Un autre coureur a un écriteau "1:30" dans le dos. C'est son objectif. Il a l'air bien, heureux, pas cuit, sûr de lui. Bon, je dois être à peu près dans la bonne zone. Il y a aussi le meneur d'allure 1h35. Pour l'instant il est derrière. Tant qu'il me double pas, je suis en moins d'1h35. Je ne me retourne pas pour regarder où il est. En course, faut pas se retourner, faut regarder devant. Derrière, c'est le passé, devant, c'est le chemin à abattre. Je repère quelques coureurs qui ont sensiblement la même allure que moi, ça fait des ancrages intéressants pour savoir si on ralentit ou pas.

Tiens, le parcours a changé je crois. On passe rive gauche. Je ne me rappelle pas être déjà passé par là. Bon, peu importe. Cette histoire de montre m'agace. J'aime bien connaître l'heure. Je snobe le ravito du km 5. Trop de monde. Au km 7 je me sens plutôt bien. Tout cela me paraît bien rapide, mais pour l'instant, la mécanique tient. Au km 10 je bois un coup et mange un demi petit beurre. Pas certain que ce soit indispensable mais bon, je préfère ça qu'un coup de mou sur la fin. Entre le 10 et le 15, le parcours nous maltraite un peu avec les passages dans les tunnels. Je rattrape systématiquement du monde dans les descentes, tant qu'on n'est pas rincé, il "suffit" d'allonger la foulée. Et puis on arrive dans le dur, ravito du 16, encore un coup de flotte et un carré de sucre. Très efficace le carré de sucre. Je soupçonne que ça a la même efficacité que les gels, et pour 1% du prix.

Au km 17, je décide de forcer l'allure. Je connais la musique. J'ai l'impression d'accélérer, mais très probablement, je ne fais que maintenir le rythme. En parlant de musique, mon "player mp3" ultra-léger et sans piles, j'ai nommé ma p'tite tête dans laquelle je ne suis parfois pas tout seul, joue en ce moment the Bastard Song de Skip the Use. Pas mal. Difficile de s'arrêter en route, relance facile.

Le cardio est au delà des 160 maintenant. Je ventile comme une locomotive, je couine, fais des bruits bizarres. Je suis un peu gêné, je me dis que peut-être je dérange les autres. Et puis merde, tant pis, je suis fatigué après tout, j'ai pas fait une accélération digne de ce nom depuis des mois à l'entraînement alors là, oui, forcément, je décrasse la mécanique et y'a des saloperies qui sortent par le pot. Ce sont des choses qui arrivent.

Km 19. Km 20. Bon sang, c'est sûr, j'ai accéléré trop tôt, j'ai l'impression qu'il ne me reste plus de quoi faire un "sprint". Bon, en vrai, je maintiens l'allure et de toutes façons ça descend donc c'est facile.

Et donc, je vais enfin avoir une idée de mon chrono. Parce que ces gros malins d'ASO ont négligé de mettre des chronos bien visibles tous les 5 km, donc franchement, je suis dans une incertitude assez désagréable. Je regarde de loin, me semble que je lis 1h34 et quelque chose. Sachant que je suis parti un peu plus de 5 minutes après le lancement du chrono officiel, ça devrait faire un peu moins de 1h30. C'est bon, c'est dans les temps !

Au final: 1:28:35

Tout cela me motiverait presque pour tenter le moins de 3h au marathon. Sur le papier, 1h28 c'est vraiment trop lent (ça correspondrait à 3h05) mais avec un entraînement spéficique un peu soigné peut-être... Pas simple, car l'objectif, cette année, reste le vélo.

On verra bien.

Sur ces entrefaits, je n'ai pas le courage d'attendre les collègues de Datadog. Avec ces histoires de départs décalés certains vont arriver dans une heure, voire deux, et je n'ai pas spécialement envie de rester tout seul sous la pluie. On se reverra au marathon !

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Mis à jour le vendredi 06 avril 2018.