CR BRM 600 Noisiel

Samedi 4 juin 2011

En retard... en retard...

J'étais déjà à Noisiel pour le 200 , j'y retourne donc pour le 600, toujours dans l'optique de me qualifier pour PBP. Ce BRM organisé par l'ACP a la particularité d'être entièrement fourni en points de contrôles "officiels" ouverts 24h/24. Pas de carte postale, par de cachet humide chez le commerçant. Je crois que j'aime moins cette formule, je préfère les brevets à la dure, "dans la pure tradition cyclotouriste" comme ils disent, où chacun se débrouille comme il peut. Là, c'est plus simple, on est certain de trouver un endroit où se mettre à l'abri, un morceau à grignotter, du réconfort.

Bon bref, après avoir rejoins le départ en vélo, et m'être légèrement perdu sur la fin du côté de Champs sur Marne, j'arrive sur le lieu du départ, avec 5 minutes de retard sur l'horaire d'ouverture. Je suis 20 minutes en retard sur ce que j'avais prévu. Du coup je ne vais pas pouvoir discuter avec les copains de l'UVA, dont Dominique. J'ai le temps de leur faire coucou et je me positionne à la fin de la queue, en attendant de faire valider mon éclairage, et prendre le départ. Heureusement que je les ai vus, car sinon, en plus d'être en retard (ce qui n'est pas très élégant) j'aurais été incapable de les prévenir, j'ai en effet oublié mon téléphone portable à la maison.

Une fois parti, j'ai la bougeotte, je souhaite rattraper Dominique et Ludovic, donc j'appuie franchement sur le champignon, je roule résolument fort. Je repasse exactement par la route que nous avions empruntée avec Valérie sur le 200. De bons souvenirs. Ce coup-ci je ne traîne pas, je regarde bien à droite quand je double, histoire de ne pas rater les copains. 50 bornes que je roule plein pot, toujours rien. J'ai croisé la célèbre patinette Patitrotte, un couple en vélo couché qu'on avait vu l'année dernière au 300 Villepreux, je discute un peu, mais fondamentalement, j'ai le feu aux fesses, je pédale dur.

J'identifie deux autres cyclos qui semblent bien rouler, Thierry et Jean-Pierre. On parle un peu. Thierry est aussi nageur. Jean-Pierre est président du club de Pantin, il a aussi été un très bon coureur (à pied). Je cause, je cause.

Et nous voilà au premier CP.

Je m'alimente copieusement, et surtout fais le très grand plein de liquide car...

Il fait chaud

Chaleur limite caniculaire cet après-midi. Surtout, il fait lourd, un temps orageux. Cela fait plusieurs semaines que la France se lamente sur le thème de la sècheresse, mais il semblerait que l'orage soit pour bientôt. En attendant, ça cogne dur. Avec Jean-Pierre (Thierry nous a semé au 1er PC) nous roulons en duo et profitons des beaux paysages, la Champagne, c'est superbe.

Ah oui, les viticulteurs ont eu la brillante idée d'indiquer sur le bord de la route que telle vigne sert à fabriquer tel champagne. Vous imaginez, je suis impatient de trouver le fief de Moët et Chandon, toute connexion avec la fanfare Mouette & Charbons ne serait que pure coïncidence. Je vous recommande au passage notre clip vidéo Gros Calibre. Or donc nous verrons le vignoble Moët, dommage, je n'ai pas d'appareil photo pour immortaliser ça.

PC2, Jean-Pierre me présente un vieux (97 ans!) cyclo dont j'ai oublié le nom, qui n'est pas (n'est plus) sur le vélo mais semble péter la forme. Moins de 50h sur PBP en son jeune temps. A peine plus de 50h en tandem. Wow. Et à l'époque pas de carbone et de groupe Campagnolo Record, des vélos avec des bavettes sur la roue avant, s'il vous plaît. Je suis admiratif.

Les kilomètres filent, et avec Jean-Pierre nous n'oublions pas de rajouter des pauses supplémentaires, par exemple pour s'arrêter à Carrouf' Market pour faire le plein d'eau et du reste. Dans l'ensemble, sur ce brevet, que nous effectuerons ensemble quasiment du début à la fin, nous avons excessivement traîné aux PC. D'un autre côté, j'ai prévu de faire un autre 600 la semaine suivante donc je ne souhaite pas me griller. Et puis pour gérer la chaleur, s'arrêter de temps en temps, ça ne fait pas de mal.

Chaource pour les nuls

En parlant de chaleur, cette dernière atteint son pic lors du contrôle de Troyes. Contrôle que je suis bien content de faire de jour, nous demandons notre route à plusieurs reprises, et nous faisons guider par un cycliste (citadin) quasiment jusqu'au bar, merci à lui, car seuls nous aurions vraisemblablement bien jardiné.

Jean-Pierre m'a informé qu'ayant fait ce brevet il y a quatre ans, il s'est fourvoyé dans Chaource. Il m'a aussi raconté qu'il a roulé récemment avec le club de Sceaux et que ces derniers sont rudement bien organisés, arrivant avec un plan de la ville lorsque c'est nécessaire. Il s'est juré de ne pas se planter ce coup-ci. Moi je navigue un peu à vue, j'ai le road-book officiel (avec le nom des routes et des villes à traverser, c'est tout) mais je n'ai pas pris de carte. Pris par le temps, j'ai très mal préparé ce brevet.

Donc que se passe-t-il à Chaource? Premier point, l'orage nous tombe dessus. Pas un petit orage, mais un vrai, plutôt fourni. Deuxième point, je perce. Troisième point, nous ratons la D17, après analyse du problème, elle était plutôt difficile à trouver, il aurait fallu emprunter une route qui partait vers l'arrière sur la gauche, puis bifurquer à droite à 50 mètres. Enfin bref nous nous sommes bien plantés, une bonne côte gratuite montée pour rien, sous la flotte. Je n'y vois plus rien, mes lunettes sont couvertes de gouttelettes, mes yeux, un peu agressés par le pollen ces derniers temps, refusent d'y voir clair. Jean-Pierre ouvre la route, rouler à deux, ça a du bon.

Nuit d'ivresse

Puis la nuit tombe. Arrivés à Montbard (c'est là qu'est né Buffon, le saviez-vous?) il fait définitivement tout noir. Jean-Pierre serait presque d'humeur à dormir à la MJC (le point de contrôle) mais j'arrive à le convaincre qu'il vaut mieux rouler. Avant d'attaquer la nuit, nous faisons une halte pizzeria, où nous retrouvons d'autres cyclos. L'accueil y est chaleureux, à tous les sens du terme, et nous en profitons.

En route pour la nuit. Assez vite je marque le coup, je suis totalement mort de sommeil, je m'endors au guidon. Zut alors. Maintenant, plus moyen de dormir. Au loin, des éclairs? Allons être à nouveau mouillés? Non, pendant plusieurs heures la douche menace, mais tombe toujours à côté.

Je suis réveillé par mon guidon qui est secoué brusquement et mon vélo fait une embardée. Je suis passé à deux doigts de la catastrophe. J'explique à Jean-Pierre qu'il faut que je dorme. Nous nous installons sous un porche. Je propose de dormir 10 minutes. Il préfèrerait 25. On troque, on marchande, on transige au quart d'heure. Il a un iPhone, bien pratique car moi j'ai oublié mon portable. Ainsi il peut programmer une sonnerie qui nous réveillera.

Dring dring!

C'est reparti, le concept de micro-pause, que j'avais essayé à Lensahn en 2009 , marche toujours aussi bien. Enfin ça marche, ça marche un temps. Deux heures plus tard, je suis à nouveau HS. Fort heureusement, le prochain PC est tout proche. Ambiance garantie, le bistrot propose des croissants, du café, je me jette dessus comme la misère sur le pauvre monde.

Perdus de vue

Le jour va bientôt se lever, on nous a bien prévenu au PC, la route pour sortir de Joigny n'est pas simple à trouver. Dont acte. 30 à 35 minutes perdues à tourner en rond, à errer sur des départementales improbables. La technologie et le GPS de l'iPhone nous sortira de ce guêpier, seul, je ne sais pas comment j'aurais fait. Il faut absolument que je m'organise un peu plus sérieusement la prochaine fois.

Une fois à nouveau sur la bonne route, nous roulons paisiblement, quand Jean-Pierre s'aperçoit que si on accélère, on doit pouvoir rejoindre le dernier PC avant 8h00 du matin. A quoi cela sert? A rien. Mais pour le style, c'est joli. OK d'accord. Il met le turbo. Je peine à suivre. Bon sang mais où va-t-il chercher tout ça? La langue me traîne par terre, je crache mes poumons, je manque de décrocher tous les 500 mètres, mais ça tient. Je me charge de l'orientation (le road-book dans la pochette transparente sur la sacoche, ça a du bon) et lui pédale comme un fou, nous tractant tous les deux.

Nous doublons un groupe, avec Thierry dedans, avec lequel nous avions plus ou moins joué à l'élastique pendant la nuit. On doit se déplacer à peu près à 10km/h de plus qu'eux, nous roulons à 30km/h voire 35, ce qui est tout à fait déraisonnable étant donné notre niveau. Mais ça fait plaisir de jouer aux grands gamins après environ 500 bornes de ballades. Que c'est bon d'être inconscient.

Retour au bercail

Nous sommes désormais sur la route du retour, nous partons ensemble avec le groupe que nous avons fraîchement doublé (eux aussi se sont perdus après Joigny), ça roule plutôt bien, je goûte les joies de la Seine et Marne quand... mince, j'ai encore percé. À l'arrière cette fois. Crevaison lente, mon pneu est simplement dégonflé. Je laisse le groupe partir. Jean-Pierre m'attend. Je répare ou je me contente de regonfler? Je regonfle, ça devrait suffir.

Bon, il faudra que j'en remette un coup tous les 20km. C'est avec émotion que je traverse Chaumes en Brie, j'y ai fait un off mémorable à pied, en 2008.

On ne peut pas dire que nous soyons rentrés très vite. Ma crevaison ne m'aide pas, et c'est quasi à plat que je rentre au gymnase.

Retour au bercail, 2

Donc là, lorsque tout le monde prend sa voiture et s'en va chez soi, je dois changer ma chambre à air, et reste encore 35 bornes pour rentrer à la maison. J'avoue que sur la fin, j'ai trouvé ça long, la traversée de Paris en début d'après-midi sous le soleil qui se remet à cogner, c'était la petite goutte en trop. Mais bon, je rentre en un seul morceau, presque 700km au compteur sur le week-end, pour la qualification à PBP, c'est tout bon.

Rendez-vous la semaine pour un autre 600, pour compléter ma préparation.

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Mis à jour le mercredi 15 juin 2011.