Lensahn, ah, Lensahn. Lensan et son triple Ironman avec donc 11,4 km de natation, 540 km de vélo, et 126,6 de course à pied, soyons précis. Moi je dis triple Ironman, j'ai le droit car je suis tellement petit que WTC, la société qui détient les droits sur la marque Ironman, a peu de chances de me faire un procès (je leur souhaite bon courage) mais les organisateurs ne peuvent pas dire Ironman, car c'est une marque déposée. Alors ils disent "triple triathlon". Tout le monde sait que c'est un triple Iron, tout le monde le dit, mais on n'a pas le droit de l'écrire. Résultat des courses, l'inscription à Lensahn, que je trouve pour ma part assez onéreuse, mais je leur pardonne car c'est une petite organisation, familiale presque, est... moins chère que celle de l'Ironman France, à Nice, par exemple. Trois plus long, mais moins cher. Faudra qu'on m'explique. Bon bref, il me semble bien qu'on n'est pas près de m'y revoir, sur le circuit Ironman officiel, je veux bien qu'il y ait du business autour du sport, il n'y a rien de mal à cela, mais quand ça double les tarifs des inscriptions, faut quand même pas déconner. Mais passons ces détails juridiques, et venons-en aux faits.
J'avais prévu de courir ici en 2015, mais je me suis bêtement pété l'épaule en vélo fin avril, et j'ai estimé que dans ce contexte, faire un triple 3 mois après, ça passait pas. Bon, ça serait peut-être passé. Mais comme je suis quelqu'un de prudent (!) j'ai préféré passer mon tour. En 2016, j'avais Transpy donc pas possible de faire Lensahn, encore une fois. J'ai donc attendu 2017. Le truc, c'est que cette année, ce truc est un OVNI dans ma préparation. Je n'ai aucun autre triathlon, du coup je n'ai quasiment pas nagé, et niveau vélo, certes j'envisage de faire la RAAM en 2018, mais pour l'instant, c'est clair, pas beaucoup de kilomètres au compteur. C'est simple, en natation, depuis le début de l'année, en cumulant toutes mes sorties, j'ai totalisé... 8,5 km. Moins que la longueur de la course. Et en vélo, j'ai surtout mes trajets boulot, soit 14 km en 50 minutes (des feux rouges partout) le matin et le soir, en moyenne 4 fois par semaine car il y a parfois des exceptions. Plus une "sortie longue" de 112 km en 5h une semaine avant la course, un dimanche après-midi. Bon en revanche à pied j'ai une vraie prépa, l'Ultrathlétic Ardèche et les 100 km de Cléder c'est assez sérieux.
Donc je plonge dans l'eau en ce vendredi matin, ensoleillé, avec beaucoup à gagner et pas grand chose à perdre. La natation ? Ben ce sera pas pire que les 11 derniers kilomètres du déca et le vélo, ben ma foi, c'est pareil, au bout de 4000 bornes sur la RAAM je serai certainement encore plus attaqué que cet après-midi donc... on verra bien ce qu'on verra. Je suis curieux de voir ce que je vais donner à pied. C'est mon dernier test avant les 6 jours de France et j'avoue, je suis un peu fébrile.
Ma tactique en natation est assez simple: plein pot et droit dans le mur, et on verra bien quand ça casse. Je force un peu le trait car je ne pars pas comme pour un 100 mètres non plus, mais j'y vais ouvertement "un peu fort". De mémoire je crois me rappeler que ça fait mal aux bras, mais c'est tout. Mes filles font l'assistance. Dire qu'il y a 8 ans, en 2009 elles avaient 5, 4, et 2 ans. Aujourd'hui elles se relayent pour me passer les bidons, remplir les assiettes de trucs à grignoter, changement d'époque. Je précise que je ne pratique pas l'esclavage, elles le font si elles en ont envie, et sinon -> "amusieren Sie sich" ! Je sors en 3h58 environ. 14 minutes de plus qu'en 2009, par exemple. Franchement, c'est à vous dégoûter de vous entraîner. Toutes ces heures passées dans la piscine pour gratter 14 pauvres malheureuses minutes. Alors qu'en vélo ou à pied, entre une bonne et une mauvaise prépa, y'a facile 2 ou 3 heures... La natation devrait être bien plus longue en triathlon si on voulait lui donner autant de poids que les autres disciplines. On devrait doubler la distance. Mais c'est un autre débat. En attendant, je suis sorti de l'eau, et je monte sur mon vélo.
Bon, pendant la natation, j'ai eu la bonne idée de me coller de l'elasto sur le cou, pour pas que la combi me ruine la nuque. Les combis neoprène, c'est bien pour nager une heure, voire deux, mais au bout de quatre, ça frotte ça pique. C'était une bonne idée, fondamentalement, ce coup de l'elasto. Le problème c'est que je l'ai arraché en sortant de l'eau, pensant n'en avoir plus besoin sur le vélo. L'élasto est bien parti, mais il me reste de la colle sur le cou. Du coup mes fringues de vélo se collent sur mon coup, et c'est désagréable à souhait. J'ai connu pire, mais j'ai aussi connu mieux.
Assez rapidement, sur la selle, je constate deux choses:
- j'avance pas très vite
- je vais finir dans les temps, sans soucis
Ça paraît paradoxal, mais en gros, j'ai pas les jambes. Donc, j'avance pas. Pas de cuissots, pas de vitesse, c'est la dure loi du vélo. Tu peux pas tricher, même si t'as un vélo léger, même si tu baisses la tête, faut des jambonneaux pour appuyer sur les pédales, ça se discute pas. Bon alors j'ai juste à être patient, ça va durer longtemps, mais au bout d'un moment, ça va se terminer. Je prends donc mon mal en patience.
Pour ne rien gâcher, il se met à pleuvoir. Mes filles sont toujours de la fête. J'ai de la peine pour elle, c'est pas le Lensahn le plus marrant. Ça dépend des années, des fois il pleut juste la nuit, comme ça au moins le jour, c'est soleil et tout le monde profite. Mais là bon, dans l'après-midi, ça commence à tomber. Puis ça s'arrête, puis ça repart. Mes filles prennent les crénaux d'assistance de jour, pendant ce temps là Valérie recharge ses piles pour la nuit. Une organisation du tonnerre. Sans tout cela, ce serait bien plus compliqué de finir, et je laisserais dans tous les cas de nombreuses heures dans la bataille.
Mais il n'a jamais fait "très mauvais". Je veux dire, je me suis changé pour la nuit parce que j'étais trempé de l'après-midi, mais la nuit, elle, est restée sèche. Et par ailleurs, j'ai laissé au fond du sac ma "veste gros temps", mon collant long, bref, je n'ai pas eu besoin de sortir l'artillerie lourde. C'était mauvais temps, mais pas trop mauvais quand même. Juste histoire de dire qu'on n'a pas fait 1000 bornes de bagnole pour rien, on est venu dans le nord de l'Allemagne, on s'attend à avoir un temps de merde avec de la pluie et du vent, sinon on se sentirait volé, on serait déçu de se croire en Provence, voyez-vous. Faut pas décevoir les espérance ni remettre les dogmes en question.
La nuit, sans surprise, j'ai quelques assoupissements sur le vélo. Je pousse le bouchon un peu trop loin lorsque je me déporte carrément sur la gauche après un rond point et qu'un concurrent, en sens inverse, doit me rappeler à l'ordre. Juste après, donc, je m'arrête pour une sieste express de trois minutes. J'en ferai une autre d'une minute. Et une troisième de deux minutes. Valérie m'informera après la course qu'en vérité, elle a un peu gonflé mes minutes et parfois rajouté des secondes derrière. Je lui pardonne.
Et puis enfin, le jour se lève. Les premiers courrent déjà . Classique. Côté frenchies, le bilan est contrasté. Simon, l'incroyable Simon qui était sorti... premier en natation ! Simon aime moins le vélo que la piscine. Mais bon, il avance. Jean-Pascal a eu une nuit difficile, je ne sais pas où il en est au niveau kilométrage, mais je l'ai souvent vu arrêté. Ludovic avance bien, il est juste un tour devant moi en fait. Et Serge m'a mis une bonne vieille mine, il a genre une heure et demi d'avance, me semble-t-il. Ceci étant, j'ai vu son style sur le vélo, et je sais que ce n'est pas un coureur. Les coureurs, ça emmène rarement très gros, c'est en général davantage dans la branche "moulineurs" du mouvement. Bon, on verra bien plus tard. Le vent se lève, et la petite côte en fin de parcours avant le demi-tour devient limite désagréable.
Je termine ce vélo en un peu moins de 23 heures. Par pudeur je n'ose même pas regarder mon temps de 2009 avec le VTT, si ça se trouve j'ai été encore plus lent.
Je fais une transition moyennement efficace - je suis quand même un peu sonné, je prends quelques mauvaises décisions comme enlever, puis remettre, des gants mouillés - mais bon, au final, je suis sur mes pieds, et en route !
Assez rapidement je croise Ludovic, qui trotte comme un lapin. Limite, un peu vite pour moi. Mais, fidèle aux conseils du grand Guy Rossi, je ne force pas l'allure, ça sert à rien, il reste plus de 120 km, pas la peine de s'affoler, un boulevard s'étale devant nous, où nous allons pouvoir exprimer nos talents en toute liberté.
Un tour, deux tours. Et là , BAM ! Mon pied gauche, qui me faisait, disons, un peu mal, me lance horriblement. J'ai l'impression qu'on me broye les métatarses, j'ai l'avant du pied en feu, chaque pas est un supplice. Je tire une tronche pas possible, et je dois même arrêter de courir, donc je marche. Enfin plutôt, je boîte. Bon sang, qu'est-ce qui m'arrive ? Je mets un tour complet à comprendre. C'est le froid. Avec la pluie, mes pieds, sur le vélo, ont gelé. Enfin, pas formellement gelé, juste, ils sont devenus tous blancs, et ne sont plus irrigués par le sang. J'ai un truc, pas très grave, mais a priori "incurrable", qui s'appelle le syndrôme de Raynaud et en gros, quand il fait froid, mes doigts, mes orteils, et si ça dure longtemps les mains et les pieds en entier, deviennent tous blancs, jaunâtres, et insensibles. Pour améliorer la situation, je crois bien que le corps médical recommande la pratique d'une activité sportive régulière. Bon les gars, là , je suis à fond, je peux pas faire mieux. Et donc, ce truc, pas très grave dans l'absolu, a ce petit désavantage que... lorsque ça réchauffe et que le sang revient, ça fait très mal. En vélo, mon pied était engourdi, point. Mais là , en courant, je suis en train de le réveiller. Et le réveil est p*tain de douloureux. J'ai mal, j'ai juste envie de me rouler par terre en criant, mais bon, c'est pas ça qui va beaucoup m'avancer. Alors je marche en attendant que ça passe. La blague dure une petite demi heure, soit deux tours et demi. Après ça, c'est parti, enfin, je cours !
Je ne me rappelais pas que la côte (la fameuse...) du parcours à pied était si raide. Bon d'accord, c'est pas l'Ariège mais à force, on la sens passer. Seuls les deux premiers sont vraiment très rapides, les autres, je les vois assez rarement. Ah si, y'a le finlandais avec la barbe de hispter, il court bien lui. Marko il s'appelle. Mais le plus impressionnant, c'est Richard Jung. Pas parce qu'il court vite, mais parce que... il sourit tout le temps. Pendant la remise des dossards, il souriait, là maintenant, il sourit, c'est simple, chaque fois que je le vois, il sourit, d'un sourire bienveillant, amical, on a envie d'aller lui serrer la pogne, de lui faire un bisou. Si c'était un personnage des Monsieur-Madame on hésiterait entre monsieur heureux et monsieur gentil. Incroyable, sacré Richard. Je discute un peu avec lui, mais bon, il trace, l'animal. Bonne route !
Premier marathon bouclé en 5h05, environ. Pas mal. Je ne crois pas avoir jamais été si rapide à Lensahn. Le deuxième, 5h15. Ça devient intéressant.
L'organisateur a demandé à Valérie quelle musique je voulais pour l'arrivée. Pas la marseillaise, non, franchement, en allemagne, "qu'un sang impur abreuve nos sillons", c'est de mauvais goût. J'ai opté pour "Chef un p'tit verre, on a soifhttps://www.youtube.com/watch?v=Dv-vqcR4GY4" de Grand Jojo. Ça c'est un tube qu'il est bien. Mais pour l'entendre, la musique, il faut arriver avant une heure du matin. Parce qu'après, ils coupent la sono. Alors j'enquille les tours au plus vite, pour pouvoir faire retentir cette belle musique !
Je commence toutefois à ressentir "comme une bonne vieille fatigue". L'exercice est intéressant car je suis "en pré-charge", comprendre, pas tout frais parti il y a 5 minutes, et je dois m'atteler à maintenir un rythme entre 5h00 et 5h30 au marathon. C'est ce que je n'arrive pas à faire sur 6 jours, et qui, je pense, m'empêche d'aller taquiner les 900. Si j'arrive à trouver la solution pour avancer "en continu", à 5h30 au marathon, c'est gagné. Bon bref, ça c'est la théorie, mais là , je suis sur le terrain. Adèle et Lise font quelques tours en vélo pour m'accompagner. Sympa. Adèle en fait même un en courant. Peu avant la nuit, j'ai un petit passage à vide, je manque de tomber de fatigue... vers l'avant. En général c'est plutôt vers l'arrière. J'ai bien failli me péter la gueule tiens. Donc, pas d'hésitation, je chausse mes écouteurs, je branche ça sur le MP3, bien à fond, et c'est parti pour un petit finish.
Il fait déjà bien nuit et ça fait une heure ou deux que je tourne, le casque vissé sur la tête, quand, au virage à gauche, devant la pizzeria, je me fais doubler par 4 ou 5 types habillés en noir. Ils sprintent. Je comprends pas trop le concept. Puis je les vois qui... se bastonnent. Ah mince, là , ça devient compliqué. J'enlève les écouteurs pour rétablir le contact avec le monde extérieur. Oui, c'est bien une baston. Apparemment des jeunes et le service de sérurité, ils font des roulé-boulé par terre. Moi je veux bien faire la course, mais j'ai pas signé pour me prendre des pralines germaniques, alors je fais le tour par la droite en marchant sur l'herbe, tranquillou. Au fil des tours, ça se calmera, 30 minutes après, plus de traces de l'incident. Mais ça surprend.
À chaque tour, je regarde le compteur des minutes. En gros, à 9 minutes au tour, je suis bon, ça fait 9 minutes pour 1,3 km, donc "presque" 9 km/h. Donc le chiffre des unités doit tomber de 1 à chaque tour. 35, 46, 57, là on est bon. À 10 minutes le tour, c'est acceptable. Au delà , faut se ressaisir ! C'est simple Lensahn à pied, suffit de regarder le 4ème chiffre.
Les premiers sont déjà arrivés, et à force, ça va être mon tour. Il reste une grosse heure et demi de course. J'ai 4 tours de retard sur le type devant. Dag Olav. Valérie me le décrit. Un grand gars a l'air sympa, qui court bien, accompagné par ses filles, deux grandes tiges blondes norvégiennes, toutes mignonnes. Bon, ça pourrait être moi dans 5 ans, suffit que mes enfants prennent un peu d'âge, mais ça c'est facile, suffit d'attendre. Mais à part ça, je ne me rappelle pas l'avoir croisé. On a du rester dans le même tour tout du long. Je décide d'attaquer quand même. Il y a trois raisons à cela:
- ça va m'occuper et me garder bien éveillé
- sur un malentendu, je le rattrape (variation de "oublie que t'as aucune chance et fonce !")
- par principe, faut toujours appuyer sur le champignon à la fin
Donc, je m'active. Pas hyper impressionnant non plus. J'ai peut-être réussi à faire un ou deux tours en 8 minutes (faudrait que je vérifie, j'ai un papier avec les temps tour par tour) mais dans l'ensemble, mon "accélération" me permet juste de maintenir mon rythme de départ. Toutefois, je reprends quand même deux gros tours, bon, il court bien, j'arriverai pas à l'avoir, mais j'ai bien fait d'essayer. J'ai un gros tour et demi de retard, lors de l'arrivée.
Arrivée toujours aussi sympa, selon le protocole établi, on le fait en sens inverse pour pouvoir faire coucou aux autres coureurs. Valérie a réveillé mes deux plus grandes filles, et on fait donc ce dernier tour en famille. Où je constate qu'il n'y a plus grand monde sur le terrain.
Une fois la ligne franchie, je m'assied dans le fauteuil de plage consacré, entouré de mon team de choc. Tant pis pour la chanson de Grand Jojo, 42h40, je suis content quand même.
Détail qui tue, en sortant de la douche... il pleut ! Sale nouvelle pour ceux qui sont encore en course. Désolé Ludovic, désolé Simon, mais moi, je vais me coucher au chaud.
Le dimanche, une nouvelle journée commence. La course est finie pour moi, mais pas pour tout le monde. Et à 13h00, c'est triathlon des enfants ! Allez trouver ça sur une course organisée par WTC, vous pouvez vous brosser. Mais c'est ça la magie de Lensahn, c'est du sport, mais du sport pour tout le monde. Donc les pitchounes peuvent être de la fête. Âge max 13 ans. Adèle passe de justesse. Age min, y'en a pas, si tu peux nager 100 mètres et tenir sur un vélo, c'est bon. Inscription 1 euro, pas de certificat médical, bref, le sport comme on voudrait qu'il soit.
La natation, c'est un aller-retour de piscine, soit 100 mètres.
Ensuite, ils font une pause, tout le monde s'attend avant le vélo. Bon c'est con si on avait su on aurait amené un change complet pour les filles, car là , elles sont en maillot de bain mouillé sous leurs autres vêtements. D'un autre côté, le triathlon courte distance, c'est un peu ça le concept : tu roules avec le cul tout mouillé. L'expérience n'en sera que plus réaliste.
Les enfants de Ludovic sont aussi de la fête, c'est vraiment très bon enfant, dommage qu'on n'ait pas pu le faire en 2015, en 2010 mes filles étaient trop jeunes, maintenant elles sont presque trop vieilles.
Et puis la course à pied, et là je suis impressionné par l'allure des premiers, qui ont carrément sprinté leur kilomètre, au jugé. Adèle et Lise arrivent à leur rythme, un petit "Urkunde" (ça veut dire "diplôme" en patois local) et c'est parti, on s'achète des saucisses frites avant de démonter la tente.
Parce qu'il fait beau, aujourd'hui, alors notre tente et notre barnum sont bien secs (notez ce détail, c'est important pour la suite). Je commande des saucisses avec un nom très compliqué mais qui ont l'air bonnes, et aussi des "Curry Wurst", je suis curieux de goûter cette sauce là . Le tout avec des bonnes frites bien chaudes et croustillantes (ce détail est important aussi).
Et on arrive à la tente. Là , quand même, avec Valérie, on avis un p*tain de nuage bien noir, qui menace. Bon, on va laisser refroidir un tantinet les frites, mais on va foncer sur le projet "pliage de tente", parce que la tente mouillé-pliée, c'est nul. On se bouge notre popotin, on fonce. On sent le vent qui monte, et ça s'assombrit autour de nous. Allez, on va y arriver ! Et puis non. Non, vraiment, non. Voilà , les premières gouttes. Des grosses gouttes très mouillées. Qui tombent sur notre toile de tente, à terre. Merde. Merdmerdmerdmerdmerde.
Et ça s'intensifie. Pinaise, le barnum s'envole. On s'accroche aux pieds avec Valérie, et Garance, la petite dernière, 10 ans, en attrape un troisième. Les deux autres rentrent en courant se planquer dans la salle de classe dans laquelle nous dormons. Et la pluie forcit encore. Le vent avec. Et voilà , que les gouttes se transforment en grêlons. Des gros grêlons qui font mal quand ils vous frappent la tête ou les mains. Je regarde ma petite Garance, accrochée à son piquet. Par chance elle est sur celui qui est le moins exposé au vent, ceux-là , c'est Valérie et moi qui les tenons. Et on en prend plein la gueule. Un moment le bazar manque de m'échapper des mains. Au bout de 5 minutes, qui m'ont paru, sans rire, assez longue, la bourasque s'arrête.
Bilan des courses :
- les frites baignent dans l'eau;
- la parka de Valérie est couvert d'un mélange de mayonnaise-sauce curry avec des frites molles plantées dedans;
- tout est mouillé, en fait, avec la pluie à l'horizontale, tout ce qu'on avait protégé sous le barnum est trempé, point. Valérie a sauvé l'appareil photo, mais le reste est une piscine;
- la toile de tente est recouverte d'un cocktail d'eau et de grêle, d'une épaisseur de 2 cm environ. Autant dire qu'on va la plier mouillée, et qu'on n'aura plus qu'à tout déballer et refaire sécher en France.
Le tout, juste sur la fin du triathlon des tous petits, nos filles étaient déjà arrivées, étant dans le groupe des grands, mais les plus jeunes étaient peut-être même encore sur le tarmac au moment des événements. Et bien sûr, il reste encore plusieurs participants du triple, dont Simon, qui ont pu goûter les joies du temps farceur de cette belle région.
Comme quoi, vendredi, pendant le vélo, il ne faisait pas si mauvais que ça.
Au moins, il fait beau lors de la cérémonie de remise des prix, lors de laquelle je félicite le speaker qui a fait l'animation de la course, j'ai pas compris tout ce qu'il racontait, mais globalement, il était top, dynamique, rigolo, et toujours le mot sympa personnalisé pour chaque coureur.
Voila voila. Et maintenant c'est fini. La prochaine course c'est les 6 jours, maintenant les dés sont jetés, on verra bien ce qui va se passer. J'ai rarement été aussi gras et lourd (85 kg, m'a dit le médecin qui m'a fait mon certificat fin juillet...) mais j'avance quand même. Et c'est la seule chose qui compte.