Trilogie parisienne
Le concept : à deux semaines d'intervalle, du 6 mars au 3 avril, se déroules sur Paris 3 épreuves :
- le Semi de Paris le 6 mars (21,1 km, pour votre culture)
- l'Écotrail de Paris le 19 mars (80 km, environ)
- le Marathon de Paris (42,2 km, le classique)
À noter que le ridicule ne tue pas, les sponsors ne se mouchent pas du pied, on ne parle plus du "Semi de Paris". Ni du "Marathon de Paris". Non, c'est le "Fitbit Semi de Paris" et le "Schneider Electric Marathon de Paris". Sans rire, c'est ridicule. Même le nom de domaine Internet porte la marque du sponsor. Triste époque. Je veux bien qu'on ait des sponsors, sans eux un tas de choses seraient plus compliquées. Mais là c'est trop. OK pour un peu de publicité, mais que celle-ci apparaisse partout, tout le temps, c'est trop, je fais une overdose. C'est à vomir.
Bon bref, j'ai quand même payé mon dossard parce que bon, ça reste une sorte de fête populaire, plus de 40 000 partants, c'est assez impressionnant. J'ai bien cru rater le départ vu le temps qu'il m'a fallu pour sortir du métro !
Je viserais bien 1h25. Il me semble que 1h20, c'est mort. Vu ma perf au Maxi-Cross de Bouffémont je ne peux pas m'attendre à des miracles, et mon record est aux alentours de 1h22. Au-delà de 1h30 je serai particulièrement déçu, vu que je vise moins de 3h au marathon, afin de réparer ma déception au marathon de Paris l'annèe dernière . J'imagine que 1h25, ça se tente.
Départ dans le froid. Je suis parti en t-shirt quand-même, je fais le pari qu'à l'allure où je vais me déplacer, je me réchaufferai tout seul. Pari pas idiot, effectivement, dès le second kilomètre, je suis bien chaud. Je zig-zague un peu au départ, ne comprenant toujours pas pourquoi des coureurs qui manifestement visent 2h (quand on part à 10 km/h...) et insistent pour prendre une place dans le sas 1h35, et qui plus est jouent des coudes pour être au premier rang. Débile.
Je rattrape assez rapidement les ballons 1h35. Je les laisse derrière moi. La foulée est bonne, je vais bien. Comme toujours sur ce type de distance, j'ai l'impression d'aller 4 fois trop vite, mais c'est normal. Je passe les 10 bornes en 39'30". Ma fois, j'arrive toujours à courir à 15 à l'heure. La question à 1000 points c'est "pour combien de temps encore ?".
Je ne reconnais aucune des fanfares qui jouent au bord du parcours. Je dois vieillir. Avec les Mouettes & Charbons on joue toujours régulièrement, mais je sens que je perds un peu le fil. Ah si, il y en qui ne changent jamais, ce sont les joueurs de cor de chasse du Bois de Vincennes. Je crois que je les ai vus à toutes les éditions du Semi et du Marathon. Vive la chasse à courre !
On continue la mission. Entre le km 10 et 15, je sens que je me tasse un peu, je passe au dessus des 4 minutes au kilo, rien de grave, mais... je me tasse. Comme je suis parti 6 minutes après le sas préférentiel, je suis, mécaniquement, avec pas mal de coureurs qui sont en 1h30. Et logiquement, je dois les doubler si je veux conserver mon rythme. J'identifie deux coureurs qui sont à peu près à mon niveau. Les kilomètres passent et je les vois toujours. Il y en a un qui porte un t-shirt Ecotrail 80, facile à repérer. Je continue à remonter le flux. D'un certain point de vue c'est motivant car je rattrape toujours du monde. D'un autre, c'est dur, car c'est hyper tentant de rentrer dans le rang et attendre que ça se passe.
Le coureur au t-shirt Écotrail a disparu. Tiens, marrant. Je regarde loin devant. Non, c'est certain, il a décroché. Dommage.
Sur le dernier km, je force un peu, et ça paye. Règle numéro 1 : toujours s'accrocher ! Des fois ça marche pas, on rate l'objectif de 2 secondes. Et des fois ça marche. En l'occurence je rentre en 1h24m52s, ce n'est pas mon record, mais c'est bien en dessous d'1h25, donc contrat rempli. Noter qu'avec ce score, le moins de 3h au marathon, c'est pas sur commande, mais c'est pas mort non plus. Allez, je retourne m'entraîner !