Vendredi 8 avril 2022
Je me suis aligné au départ de l'Infinity Trail hossegor, pour deux raisons. La première, c'est que j'ai de bonnes chances de participer à la finale en octobre où, grosso-modo, le gratin français se confrontera aux meilleurs mondiaux, à distance, comme en 2020 . La seconde, c'est que j'aime bien garder contact avec la compétition, et comme je prépare la RAAM et qu'il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent, en vélo, en hiver ou début du printemps, une petite course à pied, ça fait pas de mal.
Je suis préparé, correctement, mais sans plus, mon entraînement commence à vraiment se teinter vélo, ces derniers temps. Mais bon, en échange, j'ai une accompagnatrice de choc, ma soeur Florence, qui me connaît très bien et saura tout gérer d'une main de maître.
Objectif? Je n'en ai pas. Tenir le plus loin possible. Si c'est 24h, c'est 24h. Si c'est 48h, c'est 48h. Si c'est plus, c'est plus. Mais en gros, je vais dans le mur, et tant que je ne tape pas le mur, je continue.
Dès le départ, j'essaye de me reposer quelques minutes par tour. Pas facile avec ce brouhaha, il y a presque 200 coureurs, donc beaucoup d'animation. Mais j'arrive à faire le vide. Le parcours est ultra-plat, un peu de sable, des escaliers sur la fin, mais dans l'ensemble très roulant. Je rappelle le concept de la course, toutes les heures un départ est donné et il faut boucler le tour en moins de une heure exactement. Et repartir pour un tour. Etc.
J'ai fait des rencontres intéressantes, en particulier un coureur qui est préparateur mental pour l'armée et avec qui j'ai un ami commun, Paolo, rencontré en 2016 à la Transpyrénéa . Un sujet qui m'intéresse, la préparation mentale, en ce moment.
Assez rapidement, le peloton s'effrite. Au bout de 24h, nous ne sommes plus qu'une grosse vingtaine, de mémoire. Je suis plus à l'aise avec cette formation réduite, car au final, qu'on parte à 20 ou à 200, on a toujours autant de monde autour de soi.
La météo est un non-sujet, il fait, globalement, beau.
Le sujet, en revanche, c'est mon allure. Je n'ai pas mal aux jambes. Aucune vraie douleur. Même après 24h, tout tourne nickel. Mais pour une raison inexplicable, enfin si, partiellement explicable par un surpoids assez remarquable (je suis à plus de 85kg ces derniers temps...) je dois me faire violence pour finir dans les temps.
Par ailleurs, dans un excès d'amateurisme, je me suis pointé uniquement avec ma montre mécanique à aiguille, ce qui n'aide pas à calibrer le temps au tour. Au final je suis souvent anxieux de finir "dans les temps" et prends une marge superflue qui me coûte de l'énergie. Beaucoup trop d'énergie.
Guillaume Calmettes, de passage, et qui remplace Florence pendant une partie de la nuit (merci Guillaume !) a remarqué que j'avais donc un équipement dernier cri.
Le peloton se raréfie encore la seconde nuit. Je n'ai pas spécialement sommeil, pas de problèmes musculaires, juste ce p*tain de rythme que je n'arrive plus à tenir. Je me mets dans le rouge pour arriver à avoir mes 5 minutes d'avance à chaque tour, paniquant presque à l'idée d'arriver en retard.
Et puis au 39ème tour, alors que nous ne sommes plus que 3... Plus de jus. Pouf pouf pouf, la mécanique s'arrête. Je marche mollement jusqu'au gymnase, à moitié sonné.
Et voilà, c'est fini pour moi. Arrêt au 39ème tour, sur panne moteur.
Sans regret, car 39 tours c'est déjà correct, et mon objectif de l'année, c'est du vélo, donc cette course n'était qu'un jalon pour me préparer, mais tout de même, quelques leçons à retenir:
- on ne se pointe pas comme un guignol sans *au moins* une montre qui donne les minutes et les secondes;
- dans une backyard, faut rester calme. Un tour à 59m30s, c'est un tour valide, aucun soucis;
- va falloir y aller mollo sur les côtelettes et perdre un peu de gras si je veux tourner plus vite et plus longtemps.
Bravo à Philippe Pollesel pour sa très jolie victoire.