CR Ecotrail de Paris

Samedi 16 mars 2019

Cette année, je m'offre la trilogie Parisienne. Semi , Marathon et pris en sandwitch au milieu, l'Ecotrail, une petite sauterie de 80 km dans les bois.

Je suis un dangereux récidiviste, j'y suis allé en 2008 en Super débile , 2009 en lapin bleu , 2011 en chemise à carreaux , 2016 en traileur normal (record personnel à 8h02m59s) et donc là, je suis de retour.

De retour avec cette fois ce magnifique déguisement d'Obélix que j'avais inauguré en 1998 puis réutilisé en 2004 . Il est bien, ce déguize. J'ai déjà fait deux marathons avec, là, on va tenter le trail.

Je suis pas gros !
Je suis juste un petit peu enveloppé.

Pour l'occasion, je lui ai refait une jeunesse. J'ai remplacé la ceinture en feutrine verte par de la polaire, et les "boutons" qui étaient en feutrine jaune, je les ai remplacées par des médailles. Des médailles jaunes en plastique toc, les plus légères possibles, mais toutes du Marathon de Paris, pour les petites, sur le tour. Mais pour la grosse médaille devant j'ai récupéré une médaille des 6 jours de France qui donc, pour ceux qui les connaissent, ces médailles, pèse un poids... conséquent. C'est du métal, massif. Pour le reste, j'ai refait pas mal de coutures, en particulier au niveau de l'entrejambe, renforcé avec la même polaire que pour la ceinture. En gros j'ai pas envie que ça me pète à la gueule en pleine course, ni que ça frotte. Pour la petite anecdote, la polaire verte est une chute de ce qui nous avait servi à équiper le lit à barreau de ma première fille, il y a... houla, cela ne nous rajeunit pas, environ 15 ans. On avait appelé ce vert, "vert et pinard". Pour la simple raison qu'en revenant d'Ikea pour acheter le lit en question, on avait aussi acheté une bouteille de vin à la canelle, un truc de nordiques. Et on a fait exploser la bouteille dans le lit pendant le transport. La couverture de l'époque, verte, a finie complètement tâchée de vin. D'où le "vert et pinard". La polaire était censée être assortie au lit. On est vraiment des parents irréprochables avec Valérie. Autre ajout au déguisement "historique", j'ai avantageusement réutilisé la passoire récupérée à Paris-Mantes pour m'en faire un couvre-chef, qui me protégera si le ciel menace de me tomber sur la tête. En tant que Pastafarien convaincu j'en suis très fier.

Bon enfin voilà quoi, j'ai récupéré un vieux déguize, un vieux bout de polaire qui traînait sur une étagère, des vieilles médailles qui traînaient au fond d'un carton, une passoire qui traînait sur le trottoir, et j'ai fait du neuf avec du vieux. Je pousse le sens du détail en utilisant une gourde en peau de chèvre en guise de "réserve d'eau". J'investis dans une sous-couche beigeasse, genre le sous-pull et le sous-pantalon que vous vous voyez dans les catalogues pour personnes du troisième âge. Ces derniers temps d'ailleurs les moteurs de pub m'ont servi de la réclame pour des déambulateurs, un monte escalier électrique, et je vous passe tous les machins en rapport avec la prostate. Sont sympa les commerciaux hein. Merci les gars pour votre soutien. Pour tout le matériel obligatoire: il est dans une banane assez volumineuse que j'ai coincée sur mon ventre. Comme ça je peux piocher dedans sans me déshabiller, et c'est invisible. La frontale, quand à elle, est fixée sur la passoire.

Et je suis content du résultat.

En bonne compagnie
Faire le con sur les photos, un des grands plaisirs de la vie.

Sur la ligne de départ, j'attire le regard, c'est certain, mais d'une manière générale, on ne me prend pas au sérieux. Genre je mets le déguisement comme ça pour faire le malin et je vais le quitter discrètement dans les bois.

Ils n'ont pas bien lu le règlement. Il est interdit de jeter des déchets n'importe où. Et le déguisement, même en dégonflant les ballons de baudruche à l'intérieur, ne rentrera jamais dans la petite pochette éco-machin-truc gracieusement fournier par l'organisation pour dispense la belle forêt d'avoir à supporter les immondes détritus des bobos en goguette sur ce petit 80 kilomètres de printemps.

Alors comment elle s'est passée cette course ?

Déjà, je suis parti tranquillou. J'ai eu un ou deux problème de logistique à régler lors du premier tour de la base de loisir, genre des épingles à nourrice qui se barrent, je corrige le tir. J'ai bien étudié le déguisement, mais j'avoue n'avoir pas fait de sortie longue avec, donc faut ajuster le tir.

On fait la queue pour franchir la passerelle sur les voies ferrées. C'est un peu ridicule. Mais bon, on est nombreux, sur ce trail.

Premier ravito. On me fécilite sur mon attirail. "Il est magnifique ce costume !"

Mais oui Madame, j'y ai passé des nuits, j'y ai mis mes tripes.

Je croise Jean-Pascal Lubert, que j'avais rencontré à Lensahn en 2017 et d'une manière générale, je vais bon train.

Ah, le petit détail qui fâche, c'est ma gourde. J'avais lu sur Amazon, dans les commentaires, avant de l'acheter, des trucs du type "c'est de la merde, elle fuit". Je confirme, "c'est de la merde, elle fuit". Du coup j'ai pas grand chose à boire. Je ne l'ai pas remplie au ravito du 21, ça sert à rien elle pisse de partout. J'ai la jambe gauche mouillée. Pas si grave, le tissus du déguisement sèche plutôt vite, normalement. M'enfin il ne fait pas si chaud non plus, donc ça sèche pas vite.

J'avais bien noté qu'il y avait un ravito aux alentours du 40ème, mais il tarde à venir. En vrai je n'ai pas trop regardé le road-book. Un de ces jours, à force de me pointer aux courses sans me préparer, il va m'arriver des bricoles. Enfin bon, c'est un trail de 80 bornes en milieu urbain, c'est pas non plus une expédition dans l'Antarctique. Mais bon, ce ravito tarde à se montrer. J'ai super soif. Horrible, ma gourde est vide, et malgré le froid, je suis désseché. En arrivant au dit ravito, des spectateurs me chambrent, car j'ai oublié mon menhir. Et ce ne sont pas les premiers à me faire la remarque. Ils ne perdent rien pour attendre, je n'ai pas dit mon dernier mot, on se reverra au Marathon de Paris , qu'on se le dise.

Au ravitaillement, je bois comme un trou. Du coup, j'ai mal au ventre. Mais je n'ai pas le choix, il faut bien que je fasse le plein, ma gourde est vide et je n'ai pas l'intention de la remplir pour finir avec la jambe encore plus trempée. J'essaye de m'asseoir pour 3 minutes mais c'est impossible. Saleté de déguisement à la con, on ne peut rien faire avec, une fois que tu l'as enfilé, c'est foutu. Je ne peux pas non plus relacer mes chassures, rien de rien. En gros tout ce qui est en-dessous de la ceinture est inaccessible. Pour pisser, c'est les grandes opérations, faut le laisser tomber à terre, ce qui est assez compliqué avec la banane qui coince les ballons, puis se pencher contre un arbre pour pisser suffisamment loin, car sinon on pisse juste sur le tissus qui enveloppe les ballons. Bon bref, c'est tout sauf pratique, mais comme dit le proverbe, il faut souffrir pour être belle.

Je repars, gaillard, mais incapable de courir pendant 10 minutes car je suis balloné par la flotte. En marchant un peu, ça passe, et c'est reparti mon kiki.

Le déguisement a du succès mais il n'y pas tant de public que cela donc cela reste, somme toute, assez confidentiel. Ça me va. J'aime les plaisirs simples. Au ravito du 50, la nuit tombe bientôt, mais je suis confiant sur ma capacité à finir, je sais que la suite n'est pas bien dure. De mémoire, deux ravitaillements très proches l'un l'autre. Sauf que non, depuis la dernière fois, ils en ont sucré un. C'est pas si grave, mais encore une fois, j'aurais du me renseigner.

Finish endiablé
Avec Abdel, les 10 derniers kilomètres au pas de charge.

Et alors qu'au beau milieu de la nuit je trottine mollement dans un faux-plat descendant, qui voilà-t-y pas que je croise ? Abdel, du club de triathlon. Il a comme qui dirait... un bon vieux coup de mou. Je l'embarque. En voiture Simone ! De toutes façons je ne vais pas bien vite avec mon barda, mais au moins, je vais tout le temps, et régulier.

Dernier ravitaillement au Parc de St Cloud, et ensuite, ça file jusqu'à la Tour Eiffel. À plusieurs reprises, Abdel me dit "vas-y, c'est bon, je termine seul, ça va un peu vite pour moi". Ce qu'il ne sait pas, c'est que moi aussi, je trouve qu'on va trop vite, et je n'ai qu'une envie, lever le pied. Mais en même temps, accélérer avec mes gros ballons au cul, c'est trop tentant. Alors on ne lâche pas l'affaire, et comme je suis vraiment très con, je ne dis rien et fait que semblant que "mais non, c'est mon rythme normal".

J'ai toute ma tête
Pour faire de l'ultra il faut le bon profil psychologique. Faut être un peu timbré.

L'arrivée au niveau de la Tour Eiffel est bizarre, on ne passe plus en-dessous. J'imagine que c'est encore pour des raisons de sécurité. Car le parvis n'est plus accessible, m'a-t-on dit, même en temps normal. Debile. Ça nous tuera, la sécurité, j'en peux plus de ces "c'est interdit" partout.

Bon boulot
À la fin on est au 1er étage, on a fini et on est heureux. Simple, efficace.

Mais enfin, la montée au premier est toujours aussi amusante. Je lâche Abdel pour l'occasion et m'offre quelques places dans les escaliers. C'est pas que j'aille très vite, mais bon je commence à avoir l'habitude de la longue distance, et pour faire court, je suis un peu plus frais que les autres. Surtout que déguisé, je garde souvent un peu de marge.

Arrivée en haut de la tour, très sympa, j'attends Abdel et on descend ensemble, par l'ascenseur. Je l'accompagne aussi au gymnase - l'a l'air un peu fatigué, c'est plus prudent - et je rentre en taxi, désolé pour l'écologie, mais là je vais pas me coller le train jusqu'à Argenteuil (s'il en reste...) avec tout mon bordel. D'autant que demain, j'ai un brevet 200 du côté de Flins.

Si c'était à refaire ? Je recommencerais !

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Mis à jour le dimanche 22 septembre 2019.